Les banques alimentaires ont aidé à éviter 100 tonnes d’émissions de GES en équivalent CO2

Le gaspillage alimentaire affecte profondément notre environnement physique.

Banques alimentaires Canada est très conscient du paradoxe qui existe entre les millions de tonnes d’aliments qui se retrouvent à la poubelle chaque année et le fait que des millions de personnes vivent de l’insécurité alimentaire au quotidien. Par exemple, un rapport (en anglais seulement) publié en mars 2020 révèle que 4,4 millions de personnes – dont plus de 1,2 million d’enfants – vivaient dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire au Canada de 2017 à 2018.

Selon le rapport 2021 du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sur l’indice du gaspillage alimentaire, un pays que l’on formerait avec tous les aliments jetés au rebut constituerait la troisième plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au monde.

Lorsque les aliments ne sont pas consommés, l’eau, le carburant et les autres précieuses ressources utilisées pour les produire, les transformer et les distribuer sont également gaspillés. Les restes qui aboutissent dans les décharges entraînent d’autres effets néfastes pour l’environnement puisqu’ils produisent du méthane, un gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement de l’atmosphère est 25 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. Pour ces raisons et d’autres encore, le gaspillage alimentaire aggrave la crise des changements climatiques, compte tenu de sa forte empreinte carbone. 

Pour accélérer la transition vers des modèles de production et de consommation plus efficaces et durables, Banques alimentaires Canada a mis à profit la subvention de la Fondation Trillium de l’Ontario accordé en 2019 pour s’associer aux organismes UHC Hub of Opportunities (UHC) de Windsor et Feed Ontario. Le rôle de Banques alimentaires Canada dans le cadre de ce partenariat était d’évaluer les avantages du programme novateur Farm to Food de UHC, qui permet de récupérer les fruits et légumes frais excédentaires des fermes de la riche région agricole du comté d’Essex afin de les transformer en soupe nutritive à distribuer aux ménages en situation d’insécurité alimentaire de l’Ontario qui en ont le plus besoin.

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Dans le cadre de la Semaine canadienne de l’environnement 2022, nous présentons les résultats de l’évaluation complète sur deux ans du programme Farm to Food dans l’espoir d’inspirer d’autres banques alimentaires, agriculteurs et distributeurs à participer à des initiatives de récupération alimentaire et de réacheminement des aliments pour favoriser la santé de nos communautés et de notre planète.

Selon les derniers résultats préparés par la firme de service-conseils Cathexis, l’incidence d’initiatives de récupération alimentaire telles que Farm to Food, une fois traduite en chiffres, s’avère considérable.

Le programme Farm to Food a permis non seulement de préparer 2,5 millions de repas qui ont été distribués aux ménages ontariens en situation d’insécurité alimentaire, mais aussi d’éviter plus de 100 tonnes d’émissions de GES en équivalent CO2.

L’évaluation finale a révélé qu’un peu plus de 270 000 kilogrammes de fruits et légumes frais excédentaires avaient été recueillis dans le cadre du programme en date du 12 juillet 2021. Si ces denrées avaient abouti à la décharge, les émissions de méthane découlant de leur décomposition auraient été équivalentes à 101 354 kilogrammes de dioxyde de carbone, ce qui représente environ 316 vols aller-retour entre Halifax et Vancouver, ou une distance parcourue de 403 748 kilomètres (soit plus de 10 fois le tour de la Terre) au volant d’une voiture avec un kilométrage normal.

En misant sur la collaboration et l’excellence opérationnelle, le programme Farm to Food a également permis d’éviter le gaspillage de 80 millions de litres d’eau.

Selon les résultats de l’évaluation, environ 80 % des quelque 270 000 kilogrammes de fruits et légumes frais recueillis étaient des carottes, des pommes de terre, des poivrons et des tomates. La quantité d’eau habituellement requise pour cultiver ces aliments est en moyenne de 296,3 litres par kilogramme.

En se basant sur cette moyenne, Cathexis estime que le programme a permis d’éviter un gaspillage de 80,1 millions de litres d’eau, ce qui correspond à ce que consommeraient annuellement environ 997 Canadiens « moyens ». Une telle quantité pourrait servir à alimenter en eau potable la ville d’Ear Falls en Ontario, dont la population est de 995 habitants.

Le programme Farm to Food a même donné aux agriculteurs et aux distributeurs le sentiment d’apporter une contribution positive, car leurs dons d’aliments aident les gens de leur communauté et font en sorte que leur travail acharné porte ses fruits sur toute la ligne, comme l’a expliqué un donateur dans le rapport d’évaluation final : « J’aime le fait que tout le monde y gagne; ce n’est pas seulement bénéfique pour nous et pour la communauté, mais aussi pour l’environnement. »

À PROPOS DU PROGRAMME FARM TO FOOD

Depuis sa création en 2012, le programme Farm to Food collecte des produits frais excédentaires de qualité auprès d’agriculteurs locaux pour en faire don à des organismes de lutte contre la faim qui soutiennent 40 municipalités en Ontario, y compris des communautés autochtones des régions nordiques de la province.

Dans les cuisines ultramodernes de l’UHC, les aliments recueillis auprès des agriculteurs locaux sont transformés en des portions de soupe nutritive économiques. Ensuite, grâce au vaste réseau de distribution de Feed Ontario, ces repas sont acheminés à des organismes qui soutiennent les communautés dans le besoin.

Le saviez-vous?

Une grande partie des produits frais récupérés par l’UHC auprès de producteurs locaux sont entreposés au carrefour alimentaire régional de Leamington. Créé en 2019, cet espace d’entreposage secondaire d’une superficie de 16 000 pieds carrés comporte deux lignes de tri et un refroidisseur/congélateur à courant d’air industriel, de sorte que les légumes peuvent être triés, divisés en portion et emballés avant leur distribution.

Passez à l’action

Grâce à des initiatives de récupération alimentaire comme le programme Farm to Food de l’UHC, les banques alimentaires jouent un rôle de premier plan dans la mise à profit des chaînes d’approvisionnement locales pour aider les personnes en situation d’insécurité alimentaire et dans la réduction des répercussions environnementales attribuables au gaspillage alimentaire. Joignez-vous à nous pour soutenir le réseau national des banques alimentaires et lutter contre l’insécurité alimentaire que vivent les populations canadiennes les plus vulnérables.

Investir dans notre mission pour éliminer la faim au Canada aujourd’hui.