Lutter contre la stigmatisation qui empêche de nombreuses personnes de recourir aux banques alimentaires

« Nous devons aider les gens à se sentir moins coupables et gênés à l’idée d’y accéder. J’aimerais beaucoup voir des publicités sur la normalisation de l’accès aux banques alimentaires. Ne soyez pas gênés si vous devez avoir recours aux banques alimentaires. C’est pour ça que ça existe. »

— Citation d’un participant à la recherche

Beaucoup trop de Canadiens souffrent d’insécurité alimentaire et de faim.

Le principal facteur de l’insécurité alimentaire au Canada est le manque de revenus, et des organismes communautaires comme les banques alimentaires existent pour aider les personnes qui ont de la difficulté à se nourrir.

Toutefois, il existe un écart important entre les personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire et celles qui demandent vraiment de l’aide.

Malheureusement, peu d’études nationales examinent de près les raisons de cet écart. Alors que Banques alimentaires Canada poursuit son travail pour améliorer l’accès à la nourriture, il est essentiel de recueillir les commentaires des gens les plus étroitement touchés par le problème, c’est-à-dire les gens qui souffrent d’insécurité alimentaire et les clients des banques alimentaires eux-mêmes.

Avec le soutien de la Fondation Walmart, nous avons lancé une initiative nationale de recherche participative, une forme de recherche qui donne aux gens touchés par un certain problème l’occasion de mener des recherches en leur propre nom.

Dans le contexte de l’insécurité alimentaire, la recherche participative peut permettre d’obtenir de précieux renseignements de la part de gens qui sont personnellement touchés par problème et qui le comprennent. Conformément à la pratique habituelle en matière de recherche participative, les personnes touchées par l’insécurité alimentaire ont participé à tous les aspects du processus de recherche.

Cela signifie que les chercheurs de ce projet, les « chercheurs pairs », comme on les appelle, ont déterminé le plan de recherche, élaboré les questions de recherche, mené les entrevues auprès de plus de 100 répondants et analysé ces entrevues individuellement et en groupe.

Leur vision, leur point de vue et leurs observations ont permis de dégager des thèmes clairs expliquant les raisons pour lesquelles les gens hésitent à demander de l’aide, et ces thèmes ont été explorés quantitativement dans le cadre d’un sondage national mené auprès de plus de 1 000 ménages en situation d’insécurité alimentaire.

LUTTER CONTRE LA STIGMATISATION = SOUTENIR L’ACCÈS AUX BANQUES ALIMENTAIRES

Les participants à la recherche participative ont cerné un éventail d’obstacles qui influencent leur décision d’avoir recours ou non aux banques alimentaires malgré l’insécurité alimentaire.

L’un des principaux thèmes qui est ressorti est la stigmatisation liée à l’accès aux banques alimentaires. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les gens ont déclaré qu’ils n’étaient pas allés chercher de l’aide lorsqu’ils en avaient besoin et que c’était le plus grand obstacle émotionnel à surmonter.

Les résultats du sondage national auprès de la population le confirment, les principaux obstacles cités étant « la honte » (54 % des répondants) et « l’impression que les autres en ont davantage besoin » (46 % des répondants). La possibilité d’être « jugé ou mal accueilli » était le troisième obstacle le plus cité (41 % des répondants), les personnes noires l’ayant beaucoup plus souvent mentionné que les personnes d’autres identités raciales (55 % des répondants).

Bien que nos constatations démontrent que les raisons de l’insécurité alimentaire au niveau individuel peuvent être très complexes, les solutions pour améliorer l’accès aux banques alimentaires sont très simples.

L’une de ces solutions consiste à lutter contre la stigmatisation, la honte et la gêne qui empêchent de nombreuses personnes d’avoir recours aux banques alimentaires, un problème que les répondants ont souligné à maintes reprises et qui doit être réglé. Une façon d’y parvenir serait de conscientiser la population au fait qu’il est parfaitement acceptable d’avoir recours aux banques alimentaires.

Bien que la normalisation de l’accès aux banques alimentaires puisse sembler contre-intuitive pour ceux qui préconisent des changements de politiques systémiques et qui ne veulent pas laisser le gouvernement « s’en tirer », plusieurs personnes interrogées dans le cadre de ce projet ont indiqué que les personnes souffrant d’insécurité alimentaire devraient recevoir le plus de soutien possible au niveau individuel pour obtenir l’aide dont elles ont besoin.

« Dans presque toutes les entrevues, les participants ont mentionné à quel point ils avaient honte et étaient gênés d’avoir besoin d’aide en raison des circonstances de leur vie. Pourtant, presque tous les participants ont indiqué à leurs concitoyens canadiens que personne ne devrait se sentir gêné ou honteux. »

— Citation d’un chercheur pair

L’action est une composante essentielle de la recherche participative. Alors que nous continuons de promouvoir des solutions politiques systémiques à long terme pour réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire, nous continuerons de travailler en partenariat avec les personnes qui ont vécu de l’insécurité alimentaire afin de réduire les obstacles à l’accès à la nourriture et de contribuer à la réalisation de notre vision d’un Canada où personne ne souffre de la faim.

En tant que réseau national de 5 100 banques alimentaires et organismes communautaires, Banques alimentaires Canada agit en fonction de ces résultats et conclusions, ainsi que des recommandations formulées par les gens interrogés dans le cadre de cette étude, afin de réduire les obstacles à l’accès à la nourriture.

Ces actions comprennent la production d’un guide sur l’accessibilité et l’équité pour le réseau des banques alimentaires, qui inclut les résultats de la recherche participative, ainsi que l’administration d’une subvention d’accès. Cette subvention fournit des fonds aux membres de notre réseau afin de les aider à mettre en œuvre les outils, la formation et les ressources nécessaires pour qu’ils puissent poursuivre leurs efforts actuels visant à réduire les obstacles à l’accès à la nourriture dans leurs communautés.

POUR OBTENIR UNE VUE D’ENSEMBLE

Téléchargez notre rapport de recherche-action participative ici