D Fiche de Rendement de la Saskatchewan

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
49.3%
F
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
36.0%
D-
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
21.2%
F
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
58.8%
F
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
57.7%
D+
Dans l'ensemble
D-

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
Grade
Taux de pauvreté (MPC
9.1%
F
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
45%
D
L’aide aux personnes provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
62%
D+
Taux de chômage
4.7%
C-
Taux d’insécurité alimentaire
20.3%
D
Dans l'ensemble
D-

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
Grade
Niveau de vie inadéquat
25.4%
C-
Niveau de vie gravement inadéquat
11.9%
D+
Dans l'ensemble
C-

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
Grade
Progrès législatifs
D
Dans l'ensemble
D
×

Le contexte de la pauvreté en Saskatchewan est unique par rapport à celui de la plupart des autres provinces. Deux des principaux facteurs qui le distinguent sont l’importante population autochtone, qui représente 16 % de la population totale, et le fait que 42 % de la population générale réside à Saskatoon ou à Regina. Bien que les enjeux économiques comme l’abordabilité du logement et l’inflation du prix des loyers soient prévalents dans les Prairies, les communautés autochtones de la Saskatchewan sont touchées de façon disproportionnée par l’augmentation des coûts du logement.

Tout effort visant à réduire la pauvreté en Saskatchewan doit donc tenir compte de cette situation et coïncider avec une mobilisation autochtone significative et une réconciliation. Bien que cela soit incontestablement le cas partout au pays, le succès de toute stratégie provinciale de réduction de la pauvreté en Saskatchewan repose sur la participation et le soutien des communautés autochtones.

Les défis liés à la pauvreté auxquels font face les résidents de la Saskatchewan sont façonnés à la fois par la géographie et l’accès (physique et théorique).

Accès physique aux services

services de base : 72 % des personnes indiquent que l’infrastructure dans les communautés éloignées est un enjeu politique important, et 75 % affirment que les résidents des régions rurales isolées ne reçoivent pas suffisamment d’attention.

L’un des enjeux les plus importants pour les résidents des régions isolées est l’accès aux services haute vitesse. Ces services sont particulièrement importants pour les communautés où les possibilités économiques sont plus facilement accessibles en ligne que localement. Bien que la Saskatchewan ait fait d’importants progrès pour accroître l’accès aux services haute vitesse, le territoire couvert demeure inférieur à celui de l’Alberta de dix points de pourcentage. Cela limite les possibilités économiques pour tous les résidents, en particulier pour les personnes qui vivent dans des régions rurales et éloignées.

La lutte contre la pauvreté dans ces régions nécessite une approche globale qui tient compte des défis et des besoins uniques des communautés rurales.

 

Orientation dans le filet de sécurité sociale

Le gouvernement provincial n’a pas pris suffisamment de mesures pour aborder les problèmes sous-jacents comme l’accès aux prestations, l’augmentation du coût de la vie et l’abordabilité du logement. Près de la moitié des résidents de la Saskatchewan ayant participé au sondage ont déclaré qu’ils ne connaissaient pas les prestations auxquelles ils étaient admissibles et qu’ils trouvaient difficile de s’y retrouver dans le régime fiscal. . Cette difficulté peut expliquer pourquoi seulement 3 % de la population de la Saskatchewan reçoit une allocation pour le logement, comparativement à 11 % à l’échelle nationale.

 

Budget trop serré

Le faible nombre de personnes bénéficiant d’une allocation pour le logement est particulièrement préoccupant étant donné que 36 % de la population consacre plus de 30 % de son revenu au logement. De plus, les résidents à faible revenu de la province allouent jusqu’à 58 % de leur revenu à des coûts fixes comme l’Internet, l’épicerie et le transport. , Ainsi, on craint vraiment que les gens n’aient pas assez d’argent à la fin du mois pour assurer leur sécurité financière.

En conséquence, plus du tiers de la population peine à avoir accès à des aliments frais et abordables, ce qui dépasse largement la moyenne nationale.

 

Santé mentale et dépendances

Le nombre de personnes qui considèrent que leur situation financière a empiré depuis l’an dernier est beaucoup plus élevé en Saskatchewan que dans le reste du pays (49 % contre 43 %). De plus, trois personnes sur cinq déclarent que la dépendance est un problème dans leur communauté. Ces données mettent en évidence le lien entre les finances, la santé mentale et les dépendances.

Bien que la Saskatchewan ait pris des mesures importantes pour lutter contre la pauvreté avec la présentation de sa stratégie provinciale de réduction de la pauvreté et son objectif de réduire de 50 % le nombre de personnes vivant dans la pauvreté d’ici 2025, la stratégie actuelle n’a pas été revue depuis 2016. Même si le Canada dans son ensemble est presque parvenu à réduire de 50 % la pauvreté (grâce en partie à d’importantes mesures de soutien liées à la pandémie), ce n’est pas le cas de la Saskatchewan. De 2015 à 2021, les taux de pauvreté n’ont diminué que de 25 % dans la province.

Sous le premier ministre Scott Moe et le Parti saskatchewanais, deux lois clés concernant la réduction de la pauvreté dans la province ont été votées.

Tout d’abord, en 2019, le gouvernement a annoncé des plans pour le programme Saskatchewan Income Support (SIS). En 2021, toutes les personnes qui recevaient une forme quelconque de soutien social de la province ont été intégrées au programme SIS. Tous les autres programmes ont été éliminés progressivement. Des défenseurs ont critiqué à plusieurs reprises le programme parce qu’ils considéraient qu’il n’offrait pas suffisamment de soutien.

Puis, en 2020, la Saskatchewan Housing Benefit a été instaurée pour soutenir les ménages qui consacrent plus de 50 % de leur revenu annuel à leurs frais de logement et dont le revenu avant impôt est inférieur à 43 100 $ (adultes vivant seuls et couples). Selon la taille du ménage, la prestation mensuelle varie de 150 $ à 250 $.

En décembre 2020, cette prestation a été élargie pour inclure les personnes vivant dans un logement locatif privé et dans des logements communautaires. Malgré la mise en place de ce soutien, la Saskatchewan, comme nous l’avons déjà souligné, a toujours la plus faible portée de soutien pour le logement au pays, accusant un retard de sept points de pourcentage par rapport à la moyenne nationale.

Le mauvais état des logements à loyer modique existants a également nui aux efforts visant à aider les familles et les personnes à faible revenu. Par exemple, un examen des programmes de logement à loyer modique réalisé en 2022 par le Community-University Institute for Social Research révèle qu’à Saskatoon, seulement environ 40 % des logements à loyer modique sont considérés en bon état. À la suite de cette constatation, 18,4 % des logements de la Saskatoon Housing Authority sont demeurés vacants et 19 % inhabités, dépassant largement les moyennes nationales (1,5 % vacants et 3 % inhabités).

Il est important de noter que la province devrait enregistrer des surplus d’un milliard de dollars en 2022-2023 et en 2023-2024 grâce au profit sur le prix élevé des denrées et à l’amélioration des perspectives financières après la pandémie de COVID-19. Une partie de cette richesse a été partagée sous la forme de paiements ponctuels d’abordabilité, mais ces paiements sont des réponses inadéquates et à court terme aux obstacles systémiques à la participation économique auxquels font face les résidents.

Les experts locaux estiment que pour lutter efficacement contre la pauvreté, le gouvernement doit :

  • mieux cibler et aider les personnes qui passent entre les mailles du filet de sécurité sociale;
  • accroître le soutien aux peuples autochtones non inscrits;
  • s’attaquer aux problèmes de santé mentale et de dépendance dans toute la province.

De plus, ces experts insistent sur le fait d’accorder la priorité aux groupes clés, y compris les peuples autochtones, les nouveaux arrivants, les jeunes et les Canadiens vivant seuls en âge de travailler.

La lutte contre la pauvreté en Saskatchewan exige une approche holistique qui rassemble un éventail diversifié de voix et d’expériences. De nombreux critiques estiment que le gouvernement provincial actuel a coupé dans les programmes essentiels, laissant de nombreuses communautés vulnérables à la pauvreté sans soutien adéquat.

Compte tenu de la hausse de l’inflation et des coûts du logement, il est urgent de prendre des mesures pour élever plus de personnes au-dessus du seuil de pauvreté. Le gouvernement doit accorder la priorité à la réduction de la pauvreté et investir dans des politiques efficaces et équitables pour affronter la crise actuelle.

Responsabilités
  1. Mettre à jour et moderniser la stratégie de réduction de la pauvreté de 2016.

Bien que le Canada ait sans doute déjà atteint les objectifs de réduction de la pauvreté que la Saskatchewan s’est fixés, ce n’est pas le cas de la province. Compte tenu de l’évolution importante des conditions économiques depuis la publication de la stratégie du gouvernement provincial en 2016, y compris le boom actuel des produits dans les industries de l’énergie, des ressources naturelles et de l’agroalimentaire, il est primordial pour la province de recentrer ses efforts en ayant une meilleure idée de ce qui est nécessaire pour combler les écarts restants.

 

Logements à loyer modique
  1. Éliminer l’arriéré de réparations pour les logements à loyer modique afin que les résidents puissent habiter tous ces logements.

Le plan d’action 2022-2023 en matière de logement vise actuellement à réparer seulement 290 logements sociaux, pour un total d’environ 17 millions de dollars. C’est nettement insuffisant. Ces efforts doivent être intensifiés et élargis : l’objectif devrait être de réparer au moins 500 logements par année jusqu’à ce que l’arriéré de réparations actuel soit complètement résorbé, puis de redéployer cette capacité pour construire de nouveaux logements. Cela permettra non seulement d’améliorer les conditions de vie des personnes qui ont besoin d’un logement à loyer modique, mais aussi de stimuler l’économie grâce à des emplois dans le secteur de la construction et à des postes de métiers spécialisés.

 

Soutien du revenu
  1. Faire en sorte que tous les résidents profitent de la richesse de la Saskatchewan.

Dans le cadre des mises à jour de la stratégie de réduction de la pauvreté recommandées ci-dessus, la province devrait utiliser sa nouvelle solidité financière pour investir dans ses gens. Voici quelques suggestions :

  • améliorer la pertinence des mesures de soutien du revenu de base;
  • instaurer des incitatifs financiers accrus au travail;
  • aider les familles à faible revenu à assumer les frais nécessaires pour élever un enfant et louer un logement.

La province, aidée d’un ensemble d’outils, devrait tirer parti de l’examen pour se fixer l’objectif suivant : aucune famille avec enfant ne doit se situer en dessous de 85 % du seuil de pauvreté, et les adultes vivant seuls aptes au travail doivent atteindre au moins 70 % du seuil de pauvreté. Cela correspondrait généralement aux niveaux atteints au début des années 2000, au cours du dernier boom majeur des produits et avant que les récessions et l’inflation subséquentes aient affaibli le pouvoir d’achat, ou les dépasserait même légèrement.

  1. Indexer les programmes de soutien de la Saskatchewan.

Les revenus d’aide sociale des ménages et des personnes seules demeurent insuffisants en Saskatchewan. Même certains parents ayant des enfants à charge qui pouvaient recevoir l’un des soutiens financiers les plus généreux grâce à l’aide sociale se situent toujours sous le seuil de l’extrême pauvreté. Si la Saskatchewan a pris certaines mesures dans son plus récent budget provincial pour augmenter les prestations d’aide sociale, elles demeurent arbitraires. La province n’a pas étendu sa récente réindexation des tranches d’imposition et des crédits en fonction de l’aide sociale, ce qu’elle doit faire. De concert avec notre autre recommandation visant à améliorer la pertinence des prestations pour tous les résidents, l’indexation fera en sorte que les prestations demeurent significatives, peu importe le taux d’inflation.

 

Une infrastructure qui fonctionne pour les gens
  1. Combler le fossé entre la Saskatchewan et l’Alberta en matière de services haute vitesse.

La province devrait tirer parti de son statut de propriétaire de SaskTel pour ordonner à l’entreprise d’étendre la portée de son actuelle Rural Fibre Initiative, qui vise déjà à offrir un réseau de télécommunications à fibre optique qui couvre environ 80 % de la province. Ce plan devrait plutôt avoir comme objectif de couvrir 90 % de la province d’ici 2025, et 95 % d’ici 2028.

 

Travail décent bien rémunéré
  1. Augmenter le salaire minimum à 16,50 $ l’heure d’ici 2024 et l’indexer en fonction de l’inflation à l’avenir.

La Saskatchewan a le salaire minimum le plus bas de toutes les provinces et les territoires. Il est actuellement fixé à 13 $ l’heure, ce qui représente 2 $ l’heure de moins qu’en Alberta et 1,15 $ l’heure de moins qu’au Manitoba. On prévoit l’augmenter à 14 $ en octobre 2023 et à 15 $ en octobre 2024. Malgré ces augmentations, il demeurera le salaire minimum le plus bas des Prairies. Bien que des efforts visant à indexer l’impôt sur le revenu en fonction de l’indice d’inflation aient été proposés, des mesures similaires visant à s’assurer que le salaire minimum augmente en fonction de l’inflation sont encore mises en sourdine. Une augmentation annuelle de 75 cents l’heure en plus des augmentations prévues et une indexation en fonction de l’inflation à partir de maintenant aideront non seulement les ménages à faible revenu, mais garantiront également le caractère concurrentiel du marché du travail de la Saskatchewan par rapport aux provinces voisines.

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