D- Fiche de Rendement de l'Ontario

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
47.1%
D-
D+
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
45.7%
F
F
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
16.4%
D+
F
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
52.9%
F
D
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
59.4%
D-
C+
Dans l'ensemble
D-
D

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Taux de pauvreté (MPC)
10.9%
F
D
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
34%
F
L’aide aux personnes provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
54%
D-
Taux de chômage
6.7%
F
D+
Taux d’insécurité alimentaire
24.5%
F
C-
Dans l'ensemble
F
D

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Niveau de vie inadéquat
34%
D
F
Niveau de vie gravement inadéquat
24.3%
D+
D
Dans l'ensemble
D+
D-

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Progrès législatifs
D
F
Dans l'ensemble
D
F
×

Les efforts de réduction de la pauvreté ne semblent pas être une priorité pour le gouvernement de l’Ontario. En raison de l’absence de mesures en matière de logement abordable ou d’expansion des services et programmes sociaux, la situation continue de se détériorer aux yeux des habitants de la province en 2024. Cela est préoccupant, car la province abrite une partie importante des Canadiens à faible revenu.

Aperçu de la pauvreté

L’Ontario affichait un taux de pauvreté de 10,9 %. Bien que ce taux soit relativement proche de la moyenne nationale (9,9 %), il reste inacceptable, surtout lorsqu’on sait que l’Ontario est une province prospère. Pour les habitants, les principales solutions à leurs difficultés sont la réduction du coût des aliments, le renforcement des soins de santé et la réduction du coût des services publics. 
L’Ontario fait face à des défis liés à l’âge semblables à ceux des autres provinces du pays. Bien que les taux de pauvreté des personnes âgées soient semblables au taux national, les personnes âgées qui vivent seules en Ontario affichent un taux de pauvreté de 10,5 %, soit plus du double du taux global de 4,8 %. 
Le taux de pauvreté chez les enfants (moins de 18 ans) en Ontario est de 8,6 %, ce qui est comparable à la moyenne canadienne de 8,5 %. Dans l’ensemble, les enfants représentent 19 % de la population de la province, mais 31 % des utilisateurs des banques alimentaires. Les jeunes de 18 à 24 ans affichent quant à eux un taux de pauvreté de 13,7 %, qui est également semblable au taux national. 
En Ontario, le taux de pauvreté chez les personnes vivant seules est de 24 %, ce qui est supérieur au taux national pour ce groupe en 2021 (21,5 %). Les hommes qui vivent seuls affichent un taux de pauvreté encore plus élevé (26,9 %). 
Les femmes seules qui ont des enfants affichent un taux de pauvreté de 13,3 %, qui se rapproche du taux canadien de 14,4 %, mais qui est plus de trois fois le taux de pauvreté des couples avec enfants dans la province (4,3 %). Près du cinquième de tous les utilisateurs des banques alimentaires de la province proviennent de familles monoparentales.


Pauvreté et inégalité en Ontario

Malgré sa prospérité économique, l’Ontario est aux prises avec des inégalités croissantes de revenus, des problèmes d’abordabilité du logement et des obstacles systémiques aux possibilités socioéconomiques. Les communautés racisées, les peuples autochtones et les nouveaux arrivants font souvent face à des niveaux disproportionnés de pauvreté et d’exclusion qui amplifient ces difficultés. 
Les personnes autochtones de plus de 16 ans sont deux fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les autres groupes. En 2021, le taux de pauvreté au sein de la population autochtone de l’Ontario était de 10 % (11 % chez les Premières Nations et 8 % chez les Métis). L’Ontario affiche l’écart le plus marqué de toutes les provinces en matière d’accès à l’enseignement universitaire entre les personnes ayant le statut officiel d’Indien en vertu de la Loi sur les Indiens et leurs homologues non autochtones. En Ontario, les personnes non autochtones ont des revenus plus élevés que tous les groupes autochtones. Les Canadiens non autochtones ont un revenu médian de 50 400 $, ce qui est supérieur à celui des personnes ayant le statut d’Indien et vivant dans une réserve (32 400 $), des personnes ayant le statut d’Indien et ne vivant pas dans une réserve (44 000 $), et des personnes autochtones n’ayant pas le statut d’Indien (42 400 $). 
De même, les personnes racisées sont près de deux fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes non racisées. Selon le dernier recensement de 2021, le taux de pauvreté chez tous les immigrants en Ontario était de 9,2 %, alors qu’il était de 17 % chez les nouveaux immigrants. 
Parallèlement, les résidents non permanents (les personnes qui ont un permis de travail ou d’études ou qui ont demandé le statut de réfugié) affichent un taux de pauvreté de 43,8 %, ce qui est légèrement supérieur au taux de ce groupe dans l’ensemble du Canada (41 %). Au printemps 2024, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de réduire considérablement le nombre de résidents temporaires au Canada, et le nombre d’étudiants étrangers titulaires d’un visa pour étudier en Ontario devrait être réduit de moitié. 
En Ontario, 34 % de la population provinciale (plus de 4,8 millions de personnes) s’identifie comme faisant partie de la population racisée. Le taux de pauvreté au sein de ce groupe était le même qu’à l’échelle du Canada (12,1 %) en 2021. De plus, plus des deux tiers (69 %) des personnes racisées étaient des immigrants de première génération (nés à l’extérieur du Canada). Ce groupe affichait un taux de pauvreté de 14 %.


Travail et éducation

Malgré la vigueur économique de l’Ontario, plus du tiers de la population (36 %) a de la difficulté à accéder à des emplois stables dans sa communauté, soit 6 points de pourcentage de plus que le chiffre national. 
En mars 2024, le taux de chômage en Ontario était de 6,7 %, soit un peu plus que le taux national de 6,1 %. Bien que la participation globale au marché du travail ait augmenté au cours de la dernière décennie dans la province, l’accès à des services de garde d’enfants abordables demeure un obstacle majeur pour de nombreuses personnes qui souhaiteraient travailler. Malgré des investissements importants du gouvernement fédéral, moins de la moitié des familles ontariennes ont accès à des services de garde d’enfants. Il s’agit du taux le plus bas de toutes les provinces du pays. L’accès aux services de garde d’enfants a également diminué de façon notable en Ontario depuis la levée des restrictions liées à la COVID-19, alors qu’il s’est normalisé dans d’autres régions. 
Les jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni employés, ni étudiants, ni stagiaires sont particulièrement exposés à un risque de pauvreté. En 2022, 11 % des jeunes de l’Ontario se trouvaient dans cette situation. 
De plus, le tiers de la population ontarienne en âge de travailler affirme que sa santé mentale nuit à sa capacité à trouver du travail, à travailler efficacement ou à gérer ses finances. Il s’agit du taux le plus élevé au pays, après celui de la Saskatchewan.


Le coût de la vie et le logement abordable

Entre décembre 2022 et décembre 2023, le prix global des biens et des services en Ontario a augmenté de 3,4 %, tandis que celui des aliments a augmenté de 4,1 %. Bien que ces taux soient égaux ou inférieurs à la moyenne nationale, de nombreuses personnes peinent toujours à faire face à cette augmentation des coûts. Un peu plus du tiers des habitants de la province (34 %) craignent de ne pas pouvoir se nourrir eux-mêmes ou de nourrir leur famille. Cela représente 5 points de pourcentage de plus que la moyenne nationale. 
De plus, le coût du logement a augmenté de 5,4 % en Ontario, ce qui est légèrement inférieur à l’augmentation observée dans l’ensemble du Canada (6 %). Les loyers en Ontario ont augmenté à un rythme de 6,9 %, ce qui est également inférieur à la hausse dans l’ensemble du Canada (7,7 %). Les coûts liés à la propriété d’un logement ont quant à eux augmenté de 6,2 %, ce qui est légèrement inférieur au taux national de 6,7 %. Entre ces hausses et celles du coût des aliments, de nombreux habitants de la province ont du mal à se loger cette année. Ainsi, 41 % de la population a de la difficulté à faire face à la hausse des loyers (le taux le plus élevé de toutes les provinces) et 28 % des gens conviennent qu’il est difficile de trouver un logement adéquat et abordable (le deuxième taux le plus élevé de toutes les provinces). 
Le marché locatif privé demeure un défi de taille pour les Ontariens, car près de 1 résident sur 4 vivant dans un logement locatif est considéré comme ayant des besoins impérieux en matière de logement. Parmi ceux qui vivent dans un logement subventionné, le taux de besoins impérieux en matière de logement est de près de 30 %, et il n’a diminué que de 3,6 % entre 2018 et 2021, comparativement au taux national de 14,3 %. 
À l’inverse, comme pour l’ensemble de la situation nationale, des progrès importants ont été réalisés pour accélérer la construction de nouveaux logements sociaux. Grâce aux investissements importants de la Stratégie nationale sur le logement, l’Ontario a ajouté plus de 36 000 nouveaux logements depuis 2016, ce qui le place juste devant la moyenne nationale. Le gouvernement doit toutefois continuer d’améliorer le soutien social et les politiques qui aident les résidents. Au moment de la rédaction du présent rapport, 34 % des gens déclaraient que les taux d’aide sociale n’étaient pas assez élevés pour les aider à faire face à l’augmentation du coût de la vie. Seule la Colombie-Britannique, où le coût de la vie (en grande partie en raison du logement) est également un problème important, affiche un taux de réponse plus élevé pour cet indicateur.

Bien que le gouvernement de l’Ontario ait fait de modestes progrès pour soutenir les ménages en difficulté avec l’instauration de son crédit d’impôt pour les personnes et les familles à faible revenu (CIPFR) en 2018, il n’a pas considéré la réduction de la pauvreté comme une priorité absolue. C’est ce qui est clairement ressorti du récent budget provincial 2024, qui ne fait aucune mention des mots « pauvreté » ou « pauvre ». Bien que le budget provincial ait annoncé une indexation future du Régime de revenu annuel garanti (RRAG) pour les aînés, ce changement ne représentera que 48 $ en aide supplémentaire pour les aînés les plus pauvres l’an prochain.[1]

Dans les six dernières années, le gouvernement provincial n’a pris aucune mesure pour actualiser sa stratégie provinciale de réduction de la pauvreté. En 2018, il a annulé le projet pilote portant sur le revenu de base et n’a accepté d’indexer les prestations d’aide sociale et pour personnes handicapées (deux articles en anglais seulement) que lorsqu’il s’est retrouvé en pleine crise d’abordabilité. Toutefois, la hausse de 5 % du soutien – inférieure au taux d’inflation de 2022 – est loin d’avoir suffi à compenser les années d’érosion (en anglais seulement) du niveau de vie des citoyens les plus pauvres de l’Ontario.

Au cours des quatre années écoulées entre 2018 et 2022, juste avant que le gouvernement provincial annonce que les mesures de soutien seraient indexées, les Ontariens les plus pauvres dépendant de l’aide sociale provinciale ont subi une réduction d’environ 10 à 11 % de leur niveau de vie en raison du refus du gouvernement provincial de rendre les mesures de soutien plus adéquates (voir le tableau 1).

Tableau 1 : Revenus d’aide sociale en Ontario entre 2018 et 2022, en dollars constants (2022)[2]

 

Adulte vivant seul recevant des prestations du programme Ontario au travail

Adulte vivant seul bénéficiant du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées

Ménage monoparental ayant un enfant recevant des prestations du programme Ontario au travail

Couple avec deux enfants recevant des prestations du programme Ontario au travail

2018

11 520 $

17 860 $

25 633 $

37 021 $

2022

10 253 $

15 871 $

23 102 $

33 368 $

Variation en $

−1 268 $

−1 989 $

−2 531 $

−3 652 $

Variation en %

−11,0 %

−11,1 %

−9,9 %

−9,9 %

 

Le bilan du gouvernement ontarien en matière de logement est, au mieux, mitigé. Bien que la province ait mis sur pied un groupe de travail sur l’abordabilité du logement il y a plusieurs années, elle n’a pas encore adhéré à la grande majorité des recommandations stratégiques générales du groupe de travail (en anglais seulement). Le gouvernement a toutefois mis en œuvre un certain nombre de réformes (en anglais seulement) dont les suivantes :

La province n’a pas offert le même traitement aux immeubles à locataires multiples ni mis en place des cibles d’intensification, même douces, comme le droit à des quadruplex (en anglais seulement). Grâce à cet ensemble mixte de mesures, l’Ontario[DV1] [LC2]  est encore loin (en anglais seulement) de son objectif de construire plus de 1,5 million de logements supplémentaires d’ici 2031 afin de rétablir l’abordabilité générale du marché immobilier. Et, malgré la crise du logement actuelle, le gouvernement provincial n’a annoncé, dans son récent budget, aucun nouveau fonds ni aucune nouvelle cible pour la construction de logements abordables avec services de soutien au loyer. Le budget lui-même prévoit qu’il manquera à la province près de 40 000 unités par rapport au nombre fixé pour cette année (en anglais seulement) si on veut atteindre l’objectif de 1,5 million d’ici 2031.

Le manque d’efforts du gouvernement provincial en matière de logement très abordable est clairement illustré par le fait qu’il a mis de l’avant un ensemble de mesures permettant d’atteindre seulement 6 % de l’objectif de 2024-2025 dont il avait précédemment convenu avec le gouvernement fédéral comme condition du financement fédéral en matière de logement. Par conséquent, le gouvernement fédéral a menacé de retirer ce financement (en anglais seulement) et de le redéployer éventuellement dans d’autres initiatives à plus grande incidence pour la construction de logements abordables. L’Ontario n’a pas adopté un contrôle exhaustif des loyers (en anglais seulement), et le premier ministre a même rejeté les efforts de coopération avec le gouvernement fédéral (en anglais seulement) concernant une déclaration des droits des locataires.

Malgré l’absence de mesures de réforme de l’aide sociale, l’Ontario continue d’avoir l’un des salaires minimums les plus élevés au pays grâce aux réformes adoptées par l’ancien gouvernement provincial, qui sont demeurées en place sous la gouverne du premier ministre Ford. Toutefois, elle est toujours à la traîne pour ce qui est du salaire minimum fédéral et demeure bien en deçà des niveaux considérés comme viables. De plus, le rythme des gains salariaux réels est lent (en anglais seulement) en Ontario et dans l’ensemble du Canada, et ce, depuis des années. Ce constat met en lumière la triste réalité selon laquelle avoir un emploi n’est pas une garantie de sécurité économique dans le contexte de la crise de l’abordabilité actuelle.

Comme dans toutes les provinces, les banques alimentaires de l’Ontario constatent une augmentation importante de la demande pour leurs services. Entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023, les banques alimentaires de l’Ontario ont enregistré une croissance du recours à leurs services de 38 % (en anglais seulement), pour un total de plus de 800 000 visites uniques. C’est donc l’équivalent d’un Ontarien sur 19 qui a recours aux services alimentaires d’urgence.

Ces statistiques soulignent à quel point il est crucial que la province prenne des mesures concertées pour améliorer le niveau de vie des résidents les plus vulnérables de la province, dont un nombre croissant d’entre eux occupent un emploi.



[1] À compter de juillet 2024, la prestation maximale du RRAG passera de 83 $ à 87 $ par mois. En 2025, elle sera indexée en fonction de l’inflation. On s’attend à ce que 100 000 aînés de plus deviennent admissibles au programme à la suite des changements apportés aux dispositions de récupération complète du revenu de source externe, bien que cela n’ait pas été expliqué en détail dans le document accompagnant le budget et qu’il n’est pas clair si les personnes admissibles recevront un réel soutien.

[2] Adapté des données compilées par Maytree dans son rapport Welfare in Canada 2023.

Responsabilité

1. Établir un objectif clair de réduction de la pauvreté de 50 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2015.
In Progress
Achieved
No Progress
In Progress
No Progress
In Progress
Achieved

L’Ontario n’a pas d’objectif clair pour mesurer le succès global de la réduction du nombre de résidents vivant dans la pauvreté. Bien que la stratégie actuelle de la province comprenne des indicateurs pour accroître le taux d’emploi et réduire le nombre de dossiers d’aide sociale, ceux-ci ne garantissent aucun degré de succès en ce qui concerne la réduction globale de la pauvreté.

Travail décent

2. Doubler le crédit d’impôt pour les personnes et les familles à faible revenu (CIPFR) pour les Ontariens qui gagnent moins de 50 000 $ et viser à harmoniser l’Allocation canadienne pour les travailleurs à ce dernier.

Depuis son lancement en 2018, le CIPFR et l’allocation canadienne pour les travailleurs (ACT) récemment bonifiée ont offert un soutien supplémentaire substantiel aux travailleurs admissibles qui font la transition vers un emploi à faible salaire ou à temps partiel. Pour renforcer ces mesures incitatives, la province devrait utiliser les gains fiscaux découlant de la forte reprise du marché du travail post-COVID-19 pour doubler le CIPFR afin qu’il atteigne 1 700 $, en mettant surtout l’accent sur l’aide aux travailleurs qui gagnent moins de 50 000 $. Afin de simplifier et d’améliorer l’accès aux mesures de soutien, le gouvernement de l’Ontario devrait également collaborer avec le gouvernement fédéral pour harmoniser la conception des programmes. L’ACT, par exemple, se concentre principalement sur le revenu d’emploi (tout comme le CIPFR) plutôt que sur le revenu net ajusté, de sorte que les deux prestations sont pleinement cumulables. L’harmonisation de la conception des programmes permettrait à une personne qui travaille 20 heures par semaine ou moins au salaire minimum d’en bénéficier pleinement, avec près de 3 300 $ par année en soutien combiné, et ce, sans réduction.

3. Faire en sorte qu’il soit plus facile pour les personnes qui participent au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) de travailler et d’accumuler de l’argent.

Bien que la province ait récemment apporté des modifications bien accueillies pour augmenter le montant qu’un bénéficiaire du POSPH peut conserver s’il trouve du travail (qui est passé de 200 $ à 1 000 $ par mois), toute rémunération supérieure à ce niveau est toujours récupérée à un taux de 75 %. À tout le moins, la province devrait réduire cette disposition de récupération à 50 %, ce qui serait conforme à la règle actuelle d’exemption de gains du programme Ontario au travail. Cela améliorerait la capacité des personnes qui reçoivent le POSPH à chercher et à trouver un emploi si elles sont en mesure de le faire, en plus de les inciter à le faire.

4. Moderniser le programme Ontario au travail et le POSPH.

En prévision de l’incidence importante de la Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées à venir sur le filet de sécurité sociale du Canada, le gouvernement de l’Ontario devrait entreprendre un examen semblable des prestations provinciales pour améliorer la pertinence et la simplicité du processus de demande afin qu’elles offrent un soutien viable qui encourage les personnes à trouver un emploi et à le conserver.

Logements abordables

5. Bonifier le fonds provincial pour accélérer la construction de logements assorti de nouveaux incitatifs fiscaux et de subventions pour stimuler la construction de logements à vocation locative abordables.

Bien que l’Ontario ait mis sur pied un fonds provincial pour accélérer la construction de logements, cette mesure ne répond qu’en partie à notre recommandation connexe de l’an dernier. L’Ontario doit axer le Fonds pour l’accélération de la construction de logements sur une plus grande abordabilité afin de répondre aux besoins des personnes à faible revenu et des travailleurs pauvres. Les promoteurs des marchés privés peinent à suivre la demande croissante, car la hausse des taux d’intérêt a eu des répercussions sur les options de financement. La modification de l’orientation du Fonds pour l’accélération de la construction s’appuierait sur les économies réalisées grâce à l’élimination de la TPS provinciale sur les nouvelles constructions de logements à vocation locative. Par exemple, cela pourrait comprendre l’établissement d’une catégorie de déduction pour amortissement améliorée et limitée dans le temps pour les logements à vocation locative afin que les promoteurs puissent récupérer plus rapidement leurs dépenses en capital. En échange, l’Ontario fixerait de solides conditions pour accroître la combinaison de logements abordables et de logements aux coûts inférieurs à ceux du marché afin d’améliorer l’abordabilité. Ces mesures pourraient également être jumelées à d’autres investissements de subventions pour faciliter l’acquisition de terrains.

6. Établir un fonds ontarien de protection et d’acquisition de logements.

Si les Ontariens veulent avoir des logements abordables, les fournisseurs de logements sans but lucratif et coopératifs de la province doivent être en mesure d’acquérir des terrains et des propriétés – souvent le coût le plus important du projet – à moindre coût et rapidement. La stratégie de la province visant à accélérer la construction d’un plus grand nombre de logements a facilité les premières étapes dans ce sens en exemptant les projets de construction de logements abordables des droits d’aménagement. Cette stratégie doit être appuyée rapidement par la province, qui doit offrir du financement et des terrains pour que les projets puissent aller de l’avant. Nous recommandons qu’un volet d’acquisition et d’aménagement d’au moins 800 millions de dollars soit consacré aux fournisseurs de logements abordables. Le Community Housing Fund Program de la Colombie-Britannique, un investissement de 3,3 milliards de dollars visant à créer 20 000 logements abordables, pourrait servir de modèle pour un tel programme en Ontario.

7. Demander aux villes de l’Ontario d’investir leurs fonds disponibles dans le logement abordable.

Les villes ontariennes disposent d’importantes réserves et de liquidités qui pourraient servir à la construction de logements abordables. En 2022, les municipalités de l’Ontario disposaient de 2 milliards de dollars de plus en liquidités qu’avant la pandémie, et les réserves pour les droits d’aménagement étaient suffisamment grandes pour que Toronto et Ottawa puissent dépenser pendant des années (en anglais seulement) sans avoir à percevoir de nouveaux revenus. Même avec la récente réduction des droits d’aménagement pour les logements abordables, il reste encore beaucoup de place pour des investissements supplémentaires. La province devrait demander aux municipalités de présenter un plan de déploiement des réserves excédentaires sur une période de cinq ans, soit par une plus importante réduction des droits d’aménagement des logements abordables ou par un co-investissement direct des réserves dans des projets de logement abordable ou dans des services de santé et à la personne connexes afin de contribuer à ce que les résidents les plus vulnérables parviennent à se loger.

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