INC
Fiche de Rendement du Nunavut
Section 1: Expérience de la pauvreté ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | Grade |
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
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31.3% | A+ |
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
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53.0% | F |
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
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9.1% | B- |
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
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31.8% | C+ |
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
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48.8% | A+ |
Dans l'ensemble | INC |
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Section 2: Mesures de la pauvreté ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | Grade |
Taux de pauvreté (MPC)
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21.3% | F |
Taux de chômage
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12.1% | F |
Taux d’insécurité alimentaire
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49.5% | F |
Dans l'ensemble | F |
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Section 3: Progrès législatifs ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | Grade |
Progrès législatifs
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C |
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Dans l'ensemble | C |
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Dans le Nord canadien, les gouvernements territoriaux offrent des services d’aide sociale de base qui tiennent compte du coût élevé de la vie dans les territoires canadiens. Les économies du Nunavut, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest dépendent fortement du soutien financier du gouvernement du Canada. Au Nunavut, ce soutien représente environ 90 % du budget total du territoire. Les niveaux d’aide sociale de base varient considérablement d’un territoire à l’autre. Le montant de base en 2020 était le plus élevé dans les Territoires du Nord-Ouest (26 211 $ pour un adulte vivant seul considéré comme employable) et le plus faible au Nunavut (9 228 $ pour un adulte vivant seul considéré comme employable). Dans tous les cas, cette aide de base dans les territoires est bonifiée par diverses prestations fédérales et provinciales ainsi que par des prestations supplémentaires d’aide sociale. Les bénéficiaires d’aide sociale des territoires ont aussi droit à des crédits d’impôt fédéraux et, dans le cas du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, à des crédits d’impôt territoriaux.
Insécurité alimentaire
Le prix élevé des aliments et l’accès insuffisant à certains produits (en particulier les aliments frais et nutritifs) ont créé un problème majeur d’insécurité alimentaire dans le Nord canadien. En raison des coûts d’expédition et de réfrigération et d’autres facteurs qui n’ont fait qu’empirer avec la flambée récente de l’inflation, le montant requis pour nourrir une famille dans les territoires dépasse de loin celui que doivent débourser les résidents des provinces les plus au sud du pays.
L’insécurité alimentaire touche fortement les peuples autochtones du Nord. En 2012, le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation des Nations Unies a déclaré (en anglais seulement) que la population inuite du Nunavut affichait « le taux d’insécurité alimentaire le plus élevé documenté pour toute population autochtone d’un pays développé ».
Le même rapport indiquait que le taux d’insécurité alimentaire chez les adultes inuits était six fois plus élevé que la moyenne nationale. Depuis 2020, le gouvernement fédéral a investi plus de 1,1 million de dollars pour améliorer la sécurité alimentaire au Nunavut, et des organismes, dont Banques alimentaires Canada, ont agi à titre de partenaires pour distribuer ces fonds.
Alimentation dans le Nord canadien
L’insécurité alimentaire est une préoccupation majeure dans le Nord canadien. Les taux d’insécurité alimentaire dans les territoires sont bien supérieurs à la moyenne nationale de 18 % (Yukon : 21 %; Territoires du Nord-Ouest : 20 %; Nunavut : 50 %). Notre sondage de 2023 a révélé que 40 % des habitants du Nord du pays ont de la difficulté à se procurer des aliments frais et abordables. Malheureusement, en raison des limites de la collecte de données, il se pourrait que les chiffres réels soient beaucoup plus élevés.
On sait que le coût des aliments dans les régions nordiques et éloignées du Canada est très différent de celui des autres régions du pays, où une famille peut dépenser entre 400 $ et 500 $ par semaine pour de la nourriture.
Logements inabordables et inadéquats
Le coût du logement est aussi une préoccupation majeure, bien que la situation diffère d’une région à l’autre. Plus de la moitié des répondants au sondage ont indiqué qu’ils consacraient plus de 30 % de leur revenu au loyer. Les résidents à faible revenu estiment qu’ils consacrent en moyenne 50 % de leur revenu à d’autres coûts fixes, ce qui signifie que la majorité de la population qui habite les régions les plus au nord du pays dépense près ou plus de 100 % de leur revenu pour subvenir à leurs besoins de base.
Le défi de trouver du travail
Le manque de diversité économique et la dépendance aux industries d’extraction des ressources comme les mines, le pétrole et le gaz contribuent à réduire les possibilités d’emploi dans le Nord canadien. Au Nunavut, par exemple, le taux de chômage est de 12 %.
Les territoires nordiques affichent également des taux de toxicomanie et de problèmes de santé mentale plus élevés que la moyenne nationale, ce qui peut accroître les risques de pauvreté, car les gens ont de la difficulté à maintenir leur emploi et leurs relations. En fait, près de la moitié des répondants des territoires ont indiqué que leurs problèmes de santé mentale affectaient leur capacité à trouver du travail, à travailler efficacement ou à gérer leurs finances. .
Insuffisance des systèmes de dernier recours
Alors que de plus en plus de gens dans le Nord canadien peinent à joindre les deux bouts, un nombre accru de personnes n’ont d’autres choix que de recourir à l’aide sociale. Le nombre de prestataires d’assurance-emploi est 20 % plus élevé que la moyenne nationale, et, en tout et partout, au moins 30 % de la population du Nord canadien reçoit une forme de soutien social (soit 12 % de plus que la moyenne nationale). Malheureusement, comme dans une grande partie du reste du pays, les prestations d’aide sociale ne sont pas suffisantes pour changer réellement la situation. Près dedeux bénéficiaires sur cinq affirment que les montants des prestations ne sont pas assez élevés pour faire face à la hausse du coût de la vie.. Les personnes sont également nombreuses à avoir de la difficulté à s’orienter dans le système fiscal, ce qui signifie que le recours aux prestations dont la population a grandement besoin est sans doute plus faible qu’il ne pourrait l’être.
Tous les gouvernements des territoires du Nord ont établi un plan officiel de réduction de la pauvreté, qu’ils s’efforceront d’améliorer au cours des prochaines années. Les gouvernements ont fait de la lutte contre l’insécurité alimentaire, le coût élevé du logement et la hausse du coût de la vie des enjeux prioritaires auxquels ils s’attaqueront au moyen de mesures législatives et de divers mécanismes budgétaires. Les lois et les plans stratégiques présentés par chaque territoire au cours des dernières années sont énumérés ci-dessous.
Yukon:
- Un Yukon meilleur pour tous, la Stratégie de lutte anti-pauvreté et d’inclusion sociale du gouvernement du Yukon (2012) (en anglais seulement)
- Le gouvernement du Yukon a adopté une stratégie de réduction de la pauvreté qui s’appuie sur les conclusions de diverses consultations et études.
- La sécurité alimentaire au Yukon : un aperçu national (en anglais seulement)
- Ce rapport, publié par le Yukon Energy Food Security Network en 2020, visait à recueillir les points de vue sur la sécurité alimentaire au Yukon et son incidence sur les membres de la communauté.
- En plus de mettre en lumière des problèmes structurels à long terme liés au logement et au transport, le rapport souligne les défis uniques en matière de sécurité alimentaire auxquels font face les communautés nordiques depuis la pandémie de COVID-19.
Territoires du Nord-Ouest :
- Travaillons ensemble II : Plan d’action pour réduire la pauvreté aux Territoires du Nord-Ouest (2019)
- À la suite du plan de 2015, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a mis à jour son plan de réduction de la pauvreté en 2019.
- Plan d’action sur le logement des T.N.-O. (2020) (en anglais seulement)
- En mars 2020, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a publié un plan triennal visant à améliorer l’accessibilité et la qualité des logements.
- Le plan prévoyait :
- 2,3 millions de dollars pour le maintien ou l’augmentation de l’offre de logements sociaux (224 logements);
- 14,5 millions de dollars pour la réparation et le remplacement du parc de logements sociaux existant (168 logements);
- 8,2 millions de dollars pour appuyer les programmes de réparation pour propriétaires (162 unités).
Nunavut
- Loi sur la collaboration en matière de réduction de la pauvreté (2013)
- En mai 2013, lors de la tenue de la Table ronde du Nunavut sur la réduction de la pauvreté, le gouvernement du Nunavut a adopté une loi exigeant des partenariats avec des organismes inuits sans but lucratif, gouvernementaux ou commerciaux.
- La loi prévoit essentiellement la mise en œuvre du plan Makimaniq et du plan d’action quinquennal de réduction de la pauvreté.
- Le Plan Makimaniq 2 : une approche concertée de réduction de la pauvreté (2017) (en anglais seulement)
- S’appuyant sur le plan initial établi en 2011, cette nouvelle version présente les questions abordées dans le cadre de la Table ronde du Nunavut sur la réduction de la pauvreté et énonce les huit objectifs à long terme du territoire pour réaliser des progrès dans ce domaine.
- Le document présente également un plan de collecte de données et les indicateurs de progrès proposés pour mesurer l’incidence du plan.
Colonialisme et discrimination systémique
Le colonialisme canadien et la discrimination systémique ont joué un rôle important dans la perpétuation de la pauvreté dans les territoires. L’histoire du colonialisme au Canada a été marquée par le déplacement forcé, la marginalisation et l’assimilation culturelle des peuples autochtones, provoquant l’érosion de leurs modes de vie traditionnels et de leurs systèmes économiques. Cette érosion a entraîné un accès limité aux ressources, aux terres et aux occasions pour les communautés autochtones des territoires.
De plus, la discrimination systémique dans des domaines comme l’éducation, les soins de santé, l’emploi et le développement des infrastructures a accentué les disparités socioéconomiques. Les politiques discriminatoires, comme la Loi sur les Indiens, ont restreint l’autogouvernance et l’autonomie économique des peuples autochtones, ce qui nuit à leur capacité à lutter efficacement contre la pauvreté.
La nature éloignée et isolée de nombreuses communautés nordiques exacerbe les obstacles auxquels elles se butent, y compris un accès limité aux services essentiels et le coût élevé de la vie. Pour lutter contre la pauvreté dans les territoires, il faut reconnaître et corriger les injustices historiques et les barrières systémiques qui continuent d’entraver le progrès socioéconomique des communautés autochtones.
Coût de la vie
- Créer une subvention à la consommation d’énergie pour les ménages à faible revenu
La subvention aux aînés pour les frais de combustible a été créée pour aider les personnes âgées à compenser le coût élevé du combustible de chauffage au Nunavut. Le territoire offre aussi des crédits compensatoires de carbone, mais il n’existe pas de soutien général pour aider les propriétaires de moins de 60 ans à assumer les coûts de chauffage de leur maison. Ces coûts sont déjà élevés, et ce, même avant la prise en compte du prix du carbone. Le Nunavut offre une subvention pour réduire les coûts d’électricité, qui sont encore environ quatre fois plus élevés qu’en Ontario. Le gouvernement territorial devrait mettre sur pied un programme semblable à la subvention aux aînés pour les frais de combustible, spécialement conçu pour aider les ménages à faible et à modeste revenu à faire face aux défis en matière de consommation d’énergie abordable.
- Augmenter et indexer la prestation pour enfants
Bien que la Prestation pour enfants du Nunavut offre un soutien dont les familles ont grandement besoin, elle n’est pas indexée, de sorte que sa valeur réelle a diminué au fil des ans. Le Nunavut devrait suivre les traces du Yukon et l’indexer, en plus d’allouer des fonds supplémentaires afin de l’augmenter et d’ainsi compenser l’inflation récente.
Infrastructure communautaire
- Orienter Qulliq Energy Corporation afin que la société établisse un échéancier pour des solutions énergétiques plus propres et abordables.
S’appuyant sur l’élan du déploiement de l’énergie renouvelable au Yukon et dans les T.N.-O., le gouvernement du Nunavut, à titre d’actionnaire de la société Qulliq Energy Corporation, doit être plus ferme dans l’établissement de mesures précises et contraignantes visant la mise en œuvre à grande échelle de solutions énergétiques propres et abordables pour les ménages et les institutions. Bien que cela nécessitera l’appui du gouvernement fédéral pour qu’il contribue à une partie de la subvention de capital requise, les services publics territoriaux doivent se doter d’un plan, d’un cadre et d’une infrastructure pour concrétiser cette initiative lorsque l’aide fédérale sera disponible. Le plan doit comporter un objectif pour l’accès à la facturation nette à l’échelle du territoire, l’aménagement d’aires de stockage de batteries et une combinaison de sources moins coûteuses et à faibles émissions
- Adopter une vision visant à combler les lacunes importantes dans les infrastructures de logement à loyer modique, d’énergie propre, de production alimentaire et de services Internet haute vitesse
Compte tenu des importantes lacunes dans les infrastructures de logement à loyer modique, d’énergie propre, de production alimentaire et de services Internet haute vitesse – combinées aux ressources financières limitées du Nunavut –, le territoire aura évidemment besoin d’un soutien fédéral coordonné pour gagner du terrain dans la réalisation de ces diverses priorités. Toutefois, pour ce faire, le gouvernement territorial devra collaborer avec des partenaires inuits et autochtones et élaborer un plan d’infrastructure à long terme complet comprenant un ensemble d’initiatives réalisables et un plan d’exécution comportant des échéanciers clairs et des mécanismes de hiérarchisation des priorités pour les approbations, qui peuvent être mis en place si le financement est accordé. Ce plan d’infrastructure devrait être fondé sur l’objectif de rendre l’infrastructure de chacun de ces domaines conformes à la norme nationale au cours de la prochaine décennie, non seulement au Nunavut, mais idéalement dans le cadre d’un plan coordonné visant l’ensemble des territoires.
FICHE DE RENDEMENT
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Ces notes représentent la mesure dans laquelle les efforts de réduction de la pauvreté des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral sont efficaces. Comme plusieurs facteurs contribuent à la pauvreté, tels que les coûts du logement et des besoins quotidiens ainsi que la qualité du filet de sécurité sociale, ces fiches de rendement évalueront l’expérience de la pauvreté partout au Canada et les mesures que peuvent prendre les gouvernements pour améliorer leurs politiques sociales.
Les provinces et les territoires sont comparés les uns avec les autres pour évaluer l’expérience de la pauvreté, les mesures de la pauvreté, le niveau de vie et le progrès du gouvernement dans l’adoption d’une loi anti-pauvreté. Cette approche aide les décideurs politiques et les défenseurs à comparer les résultats des gouvernements, à cerner les politiques qui fonctionnent bien à l’échelle nationale et à disposer de données probantes pour promouvoir des politiques efficaces de lutte contre la pauvreté.
Il s’agit d’un outil évolutif qui sera mis à jour chaque année pour suivre les progrès réalisés par les gouvernements dans la réduction de la pauvreté.
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INC
Inconclusive
En tant qu’organisme qui soutient un réseau d’associations d’un bout à l’autre du pays, Banques alimentaires Canada reconnaît que ses activités sont exercées sur les territoires traditionnels des peuples autochtones qui ont pris depuis des temps immémoriaux soin de ces terres que nous appelons maintenant le Canada.
Nous reconnaissons que bon nombre d’entre nous sont des colonisateurs et que ces terres sur lesquelles nous vivons, travaillons, échangeons et voyageons sont assujetties à l’autonomie gouvernementale des Premières Nations en vertu de traités modernes, de territoires non cédés et non abandonnés, ou de territoires traditionnels desquels les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuits ont été déplacés.
Nous nous engageons à décoloniser et à démanteler les systèmes d’oppression qui ont dépossédé et continuent de déposséder les peuples autochtones de leurs terres et de les priver de leurs droits inhérents à l’autodétermination. Il s’agit notamment d’évaluer le rôle que Banques alimentaires Canada a joué dans la perpétuation de ces systèmes et de travailler à devenir des partenaires actifs dans la voie de la réconciliation.