D- Fiche de Rendement de Terre-Neuve-et-Labrador

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
49.9%
F
C-
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
40.8%
F
B-
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
33.3%
F
C-
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
52.5%
F
F
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
64%
F
F
Dans l'ensemble
F
D+

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Taux de pauvreté (MPC)
9.8%
F
D-
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
46%
D
Aide sociale provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
77%
B
Taux de chômage
10.1%
F
F
Taux d’insécurité alimentaire
26%
F
F
Dans l'ensemble
D-
D-

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Niveau de vie inadéquat
35.1%
F
F
Niveau de vie gravement inadéquat
44.8%
F
D+
Dans l'ensemble
F
D-

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Progrès législatifs
B
F
Dans l'ensemble
B
F
×

Terre-Neuve a connu une année prometteuse en matière de politiques de réduction de la pauvreté. Même si de nombreuses annonces prometteuses ont été faites, elles doivent être suivies d’une planification concrète et d’objectifs à long terme si Terre-Neuve souhaite cesser de figurer parmi les provinces ayant les pires classements en 2024.


Aperçu de la pauvreté

Bien que les progrès réalisés par T.-N.-L. en matière de réduction de la pauvreté aient été de 15 % inférieurs à la moyenne nationale, entre 2018 et 2021, le taux de pauvreté global de 9,8 % est comparable à celui du reste du Canada (9,9 %).


On observe à Terre-Neuve des difficultés liées au vieillissement de la population semblables à celles des autres provinces du pays, et les taux de pauvreté des personnes âgées à T.-N.-L. sont semblables au taux national. Par exemple, les personnes âgées vivant seules à T.-N.-L. et partout au Canada affichent un taux de pauvreté de 10 %, soit plus du double de celui des personnes âgées qui vivent avec d’autres personnes.


À T.-N.-L., les enfants (moins de 18 ans) affichent un taux de pauvreté infantile de 10,4 %, ce qui est nettement supérieur à la moyenne nationale de 8,5 %. Ce chiffre souligne l’importance de l’accent mis récemment par le gouvernement sur la réduction de la pauvreté infantile. Le taux de pauvreté chez les jeunes de 18 à 24 ans est de 14,5 %, ce qui est semblable au taux national de 14 %.

 

Travail et éducation

Les résultats de notre sondage national montrent que les conditions de travail demeurent un problème important pour de nombreuses personnes à T.-N.-L. Dans leurs réponses au sondage, de nombreuses personnes à travers la province ont déclaré que le système d’emploi actuel ne fonctionnait pas pour elles et leur communauté. Par exemple, 60 % ont déclaré qu’il était très important pour elles d’augmenter le salaire minimum, 23 % étaient d’accord pour dire que les bas salaires nuisent à leur capacité à joindre les deux bouts et 39 % étaient d’accord pour dire qu’elles ont de la difficulté à accéder à un emploi stable. Ces réponses sont respectivement de 13, 6 et 9 points de pourcentage au-dessus de la moyenne nationale et sont les plus élevées de toutes les provinces.


En mars 2024, le taux de chômage à T.-N.-L. était de 10,1 %, ce qui est considérablement plus élevé que le taux national de 6,1 %. De plus, en janvier 2024, le pourcentage de personnes qui faisaient partie de la population active était plus faible à T.-N.-L. (58,9 %) que la moyenne nationale (65,3 %).


Bien que le chômage global ait connu une tendance à la baisse dans la province au cours des dernières années, T.-N.-L. affiche toujours l’un des taux de chômage chez les jeunes les plus élevés au pays. Les jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni employés, ni étudiants, ni stagiaires sont particulièrement exposés à un risque de pauvreté. En 2022, 17 % des jeunes de T.-N.-L. se trouvaient dans cette situation, comparativement à 11 % dans l’ensemble du Canada. Le taux était plus élevé (21 %) chez les jeunes hommes de la province que chez les jeunes femmes. Parmi les adultes de 25 à 64 ans de T.-N.-L., 14,4 % n’avaient pas de diplôme d’études secondaires ou équivalent. Ce taux est nettement supérieur au taux de 11,6 % pour l’ensemble du Canada. Ceci est particulièrement préoccupant, car l’éducation est un facteur crucial de réduction de la pauvreté.


Il semble aussi y avoir un certain mécontentement à T.-N.-L. quant à la structure du régime fiscal. Les répondants ont indiqué qu’ils aimeraient voir une redistribution des richesses des personnes dans les tranches d’imposition supérieures, une réduction des impôts pour les ménages à faible revenu et une hausse des impôts pour les grandes sociétés.


Le coût de la vie et le logement abordable

Entre décembre 2022 et décembre 2023, le prix global des biens et des services à T.-N.-L. a augmenté de 3,4 %, soit une hausse identique à la moyenne nationale. Le prix des aliments a augmenté de 6,6 %, ce qui est légèrement plus élevé que le taux observé dans l’ensemble du Canada (5 %).


De plus, le coût du logement a augmenté de 5,7 % à T.-N.-L., ce qui est semblable au taux de 6 % observé dans l’ensemble du Canada. Toutefois, certains coûts liés au logement ont connu des hausses plus élevées. Par exemple, le coût de propriété d’un logement a augmenté de 7,1 % à T.-N.-L., soit la deuxième plus forte augmentation après le Québec. Le coût du loyer a augmenté de 4,7 %, ce qui est nettement inférieur à la hausse de 7,7 % observée dans l’ensemble du Canada. Cette information est importante, car T.-N.-L. n’a pas de politique provinciale de contrôle des loyers et il n’y a pas de lignes directrices pour orienter ou limiter les augmentations annuelles des loyers par les propriétaires.


Bien que ces hausses correspondent aux hausses observées dans l’ensemble du Canada à bien des égards, l’augmentation du coût de la vie a eu de graves répercussions sur les ménages de T.-N.-L. Cette année, 50 % de la population de Terre-Neuve a déclaré être dans une situation financière pire que l’année précédente. Au total, 43 % des personnes ont déclaré avoir de la difficulté à se procurer des aliments frais et abordables — le taux le plus élevé parmi toutes les provinces — et près de 40 % des ménages de la province craignent ne pas pouvoir se nourrir eux-mêmes et leur famille, soit 10 points de pourcentage de plus que la moyenne nationale et le taux le plus élevé parmi toutes les provinces.


Une grande partie des revenus des ménages est également consacrée à d’autres frais fixes. Dans notre sondage, 72 % des personnes affirment que la réduction du coût des services publics est très importante pour elles. Ce chiffre est de loin le plus élevé du pays, et il est nettement supérieur à la moyenne nationale de 51 %. La réduction du coût du transport était importante pour 86 % des personnes de la province, soit 8 points de pourcentage de plus que la moyenne nationale.


Concernant le coût le plus important, le logement, 41 % des ménages de la province consacrent 30 % ou plus de leur revenu pour se loger, ce qui laisse peu d’argent pour les autres nécessités de la vie. Heureusement, après un fort ralentissement des mises en chantier fin 2023, le récent budget provincial prévoit que ce secteur se rétablira modérément au cours des deux prochaines années. Bien que les frais de logement dans la province demeurent faibles par rapport à ceux d’autres provinces, les revenus des ménages ne sont pas suffisamment élevés pour couvrir le coût de la vie actuel.


À T.-N.-L., en 2021, le taux de pauvreté chez les personnes vivant seules était de 22,3 %, ce qui est supérieur au taux canadien de 21,5 % pour ce groupe à la même période. Le taux de pauvreté pour les adultes vivant seuls et ayant des enfants à charge était de 19,3 %, ce qui est nettement plus élevé que le taux global canadien de 14,1 % et représente plus de six fois le taux de pauvreté des couples avec enfants à T.-N.-L. (3,1 %). Près du quart de tous les usagers des banques alimentaires de la province font partie de familles monoparentales.


Pauvreté et inégalité à Terre-Neuve-et-Labrador

À T.-N.-L., 3,4 % des personnes se sont déclarées appartenant à la population racisée. En 2021, le taux de pauvreté de ce groupe (25,5 %) représentait plus du double du taux canadien (12,1 %). De plus, 76 % des personnes racisées à T.-N.-L. étaient des immigrants de première génération (nés en dehors du Canada). Ce groupe a connu un taux de pauvreté de 28,6 %, ce qui est également supérieur au taux de ce groupe dans l’ensemble du Canada (14,1 %). Le taux de pauvreté chez les immigrants était de 13,4 %, mais il était de 22,4 % chez les immigrants récents, ce qui est supérieur au taux de pauvreté chez les immigrants récents dans l’ensemble du Canada (16,1 %).


À T.-N.-L., les résidents non permanents (les personnes qui ont un permis de travail ou d’études ou qui ont demandé le statut de réfugié) affichent un taux de pauvreté de 46,5 %. Ce taux est supérieur au taux de pauvreté des résidents non permanents dans l’ensemble du Canada (41,8 %), et nettement supérieur au taux de pauvreté de l’ensemble de la population racisée à T.-N.-L.


T.-N.-L. a toujours été aux prises avec des ralentissements économiques, des exodes et des changements démographiques, qui aggravent la pauvreté et les inégalités dans la région.

Les communautés autochtones, les personnes vivant dans des régions éloignées et les ménages à faible revenu sont souvent confrontés à d’importants obstacles pour accéder aux services essentiels et aux possibilités d’emploi. Malgré ces difficultés, toutefois, le taux de pauvreté chez la population autochtone de T.-N.-L. était de 8 % en 2021, ce qui est inférieur à la moyenne nationale de 12 %.


Les ménages qui s’identifient comme chinois et d’Asie occidentale sont 15 à 16 % plus susceptibles que les ménages non racisés de consacrer plus de 30 % de leur revenu au loyer et aux services publics. De plus, 30 % des ménages qui s’identifient comme chinois allouent plus de 50 % de leur revenu au loyer et aux services publics, comparativement à 12 % des ménages non racisés.


Si T.-N.-L. veut favoriser l’équité et l’inclusion et éliminer les obstacles systémiques qui empêchent certains groupes de bénéficier d’un niveau de vie décent, la province doit encourager la collaboration entre les gouvernements régionaux, les organisations autochtones et les intervenants communautaires.


En 2006, Terre-Neuve-et-Labrador est devenue la première province au Canada à mettre en place une stratégie de lutte contre la pauvreté. À la fin de 2023, elle a publié une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté (en anglais seulement), qui s’appuie sur sa stratégie initiale. Il s’agissait de notre principale recommandation pour la province dans notre rapport de l’an dernier. Bien que la stratégie révisée ne comporte pas d’objectif mesurable en matière de réduction de la pauvreté, elle adopte une vision plus large des déterminants sociaux de la santé et considère la réduction de la pauvreté comme un facteur déterminant dans son objectif distinct d’avoir la population la plus en santé au Canada d’ici 2031.


À cet égard, la nouvelle stratégie représente un certain pas en avant. Elle permet des investissements accrus, notamment une augmentation immédiate des taux de prestations entre 50 $ et 175 $ par mois, mais n’inclut pas de réformes structurelles plus importantes comme des investissements accélérés dans le logement abordable et ne garantit pas l’indexation future des prestations. En 2023, nous avons également recommandé la mise en place d’une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté se concentrant sur les moyens de réduire la pauvreté infantile. La nouvelle stratégie répond clairement à cette priorité en s’engageant à tripler la Prestation pour enfants de Terre-Neuve-et-Labrador (PETNL) au cours de la prochaine année. À compter de mars 2024, avec des paiements rétroactifs jusqu’à janvier 2024, l’augmentation de cette prestation offre jusqu’à 1 788 $ par année en nouvelle aide non imposable aux familles admissibles pour leur premier enfant. On estime que 14 000 enfants bénéficieront (en anglais seulement) des changements. Le taux d’admissibilité demeure toutefois très faible : les familles doivent avoir un revenu net ajusté de moins de 28 500 $ pour être admissibles. De plus, seuls les ménages dont le revenu est inférieur à 17 397 $ auront droit au montant total. Les ménages dont le revenu se situe entre 17 397 $ et 28 500 $ bénéficieront d’une prestation réduite. Le seuil de pauvreté d’un ménage à St. John’s est de 50 931 $ selon la mesure du panier de consommation. Ce soutien n’est donc offert qu’aux ménages qui gagnent moins de la moitié du seuil de pauvreté, et de nombreux ménages vivant dans la pauvreté n’ont droit à aucun soutien.


La nouvelle stratégie comprend également des investissements élargis pour le supplément nutritionnel prénatal et pour nourrissons, qui a été renommé le Supplément à la nutrition prénatale et pour nourrissons (SNPN); l’admissibilité et la portée ont été élargies pour soutenir les familles à faible revenu de la grossesse jusqu’à ce que leur enfant atteigne l’âge de 5 ans. Elle élargit également le programme provincial d’alimentation dans les écoles à tous les niveaux du primaire. Ces investissements sont les bienvenus, mais la province devrait également se concentrer sur le renforcement de la capacité nécessaire au respect des engagements pour l’apprentissage des jeunes enfants et les services de garde. La disponibilité des places en garderie n’est pas encore revenue aux niveaux d’avant la COVID-19, et la proportion d’enfants dans les services de garde est à l’avant-dernier rang au pays. La province doit combler ces écarts et continuer de mettre en œuvre le cadre bilatéral afin que les parents qui travaillent disposent de la souplesse et du soutien dont ils ont besoin pour trouver et conserver un emploi bien rémunéré.


Lorsqu’elle a publié sa stratégie révisée de réduction de la pauvreté, la province a indiqué qu’il y aurait ultérieurement un plan d’action distinct axé sur les aînés. Ce régime comprendra un nouveau projet pilote sur le revenu de base pour venir en aide aux adultes qui approchent de l’âge de la retraite – âgés de 60 à 64 ans – et qui ont un revenu faible jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge habituel pour demander des prestations de pension et de vieillesse. Pour de nombreux aînés, l’accès à des options de soins à domicile abordables est un important problème de qualité de vie, un point que le défenseur des aînés provincial a souligné dans un récent rapport (deux articles en anglais seulement) publié le même mois que la nouvelle stratégie.

Bien que les mesures de soutien à Terre-Neuve-et-Labrador soient plus généreuses que celles du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, les régions avoisinantes de l’Île-du-Prince-Édouard et du Québec offrent des mesures de soutien plus importantes pour les adultes vivant seuls et les personnes handicapées (en anglais seulement). De plus, les taux d’aide sociale ne sont pas indexés de la même façon que les soutiens fiscaux, comme le supplément provincial de l’Allocation canadienne pour enfants.


La province prévoit actuellement un budget équilibré en 2025, c’est-à-dire l’année des prochaines élections provinciales. Par le passé, son endettement global a fortement limité sa capacité à faire des investissements critiques, mais sa viabilité fiscale globale s’est améliorée ces dernières années grâce à la croissance démographique. Malgré une baisse temporaire de l’activité pétrolière l’an dernier, Terre-Neuve-et-Labrador devrait être en tête de la croissance du PIB de toutes les provinces en 2024 (en anglais seulement) avant de connaître un ralentissement en 2025. En 2022, la province s’est engagée à créer un fonds d’investissement à long terme consacré à ses richesses en ressources non renouvelables. Elle n’en est qu’à sa première année d’exploitation (en anglais seulement), mais si cette exploitation est bien structurée, elle pourrait devenir une source de revenus récurrents permettant de soutenir les investissements à long 

terme dans le but de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé.


Enfin, à la fin de 2023, la province a publié sa propre stratégie de logement (en anglais seulement), en mettant l’accent sur l’augmentation de la construction d’unités à vocation locative sans but lucratif et de l’aménagement de logements secondaires pour une densification intelligente. Cela concorde avec les mesures prises par d’autres provinces, mais Terre-Neuve-et-Labrador n’a pas réellement mis l’accent sur le développement d’options de logements abordables sans but lucratif. 

Responsabilités
Présenter une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté

Alors que le secteur provincial de l’énergie continue de se rétablir et de croître, le moment est venu d’élaborer une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté. Terre-Neuve-et-Labrador doit absolument se doter d’un plan qui réduira les inégalités et la pauvreté pour assurer un avenir équitable et inclusif pour la province.

Mettre l’accent sur la réduction de la pauvreté infantile

Dans le cadre de cette stratégie, la province devrait travailler à atteindre l’objectif à court terme de réduire le taux de pauvreté infantile à Terre-Neuve-et-Labrador afin qu’il corresponde au moins à la moyenne nationale. Dans la province, environ un enfant sur dix vit grandi au sein d’une famille qui souffre de pauvreté. Il s’agit du taux le plus élevé au Canada. S’il est moins élevé qu’en 2015, il s’est surtout replié pendant la pandémie de COVID-19, et cette baisse s’avère un peu plus de 50 % plus importante que celle observée à l’échelle nationale. Au cours des quatre années précédant la pandémie (de 2015 à 2018), la pauvreté infantile est demeurée stable dans la province malgré l’instauration de l’ACE.

 

Protection contre l’inflation
Accorder une indexation généralisée des prestations et des tranches d’imposition

Terre-Neuve-et-Labrador a déjà reconnu l’indexation comme un aspect important de la mise à disposition de ressources de soutien suffisantes pour les personnes vivant dans des ménages à faible revenu, comme en témoigne son inclusion dans la stratégie de réduction de la pauvreté de 2006. Bien que la Prestation pour enfants de Terre-Neuve-et-Labrador (PETNL) continue d’être indexée, d’autres prestations ont pris fin en 2012. L’indexation exhaustive des prestations et de toutes les tranches d’imposition afin que la population puisse compter sur le gouvernement pour suivre l’évolution de l’abordabilité est un facteur de réussite clé pour la prévention et la réduction de la pauvreté. Puisque la province de Terre-Neuve-et-Labrador prévoit des excédents budgétaires pour les exercices 2024-2025 à 2027-2028, il n’y a aucune raison de prendre encore plus de retard.

 

Travail et occasions
Collaborer avec le gouvernement fédéral pour mettre à l’essai de nouvelles initiatives d’emploi ciblant les jeunes et les chômeurs de longue durée

Bien que les perspectives économiques de la province se soient améliorées au cours des dernières années à mesure que les prix mondiaux des produits de base ont rebondi, Terre-Neuve-et-Labrador continue d’afficher le taux le plus élevé de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (NEET), ainsi que le niveau le plus élevé de chômage de longue durée (27 semaines ou plus), qui est également particulièrement concentré parmi les cohortes plus jeunes. La province peut prendre plusieurs mesures pour remédier à la situation, notamment les suivantes :

  • Améliorer l’abordabilité des programmes de formation postsecondaire et de métier spécialisé ainsi que l’accès à ces programmes;
  • Investir dans plusieurs programmes de perfectionnement professionnel offerts par des employeurs pour créer des occasions de formation, de démonstration et d’apprentissage intégré en milieu de travail pour les jeunes et futurs diplômés.

Toutefois, compte tenu de l’ampleur et du caractère durable du défi qui se profile à l’horizon pour la province, le gouvernement fédéral devra miser sur son rôle de partenaire. Un partenariat lui permettrait de tirer parti de ses outils pour investir dans divers projets pilotes liés à l’assurance-emploi qui pourraient ensuite être mis à l’échelle, y compris des mesures pour aider les travailleurs risquant de devenir des chômeurs de longue durée à réintégrer leur emploi plus facilement.

Réduire le taux de récupération du revenu d’emploi

Le programme Entrer sur le marché du travail actuel est peu incitatif à la mobilisation de la main-d’œuvre et comporte un taux élevé de récupération des prestations. Par exemple, une personne seule peut avoir accès à une exemption de gains seulement sur la première tranche de 75 $ par mois, plus 20 % du solde de ses revenus. Il s’agit de l’exemption de gains la plus faible au Canada. Conformément aux changements similaires apportés au cours des dernières années dans d’autres provinces, cette exemption initiale devrait être d’un minimum de 500 $, puis le montant des revenus totaux pris en compte devrait progressivement diminuer de manière à ce que les bénéficiaires conservent dans leurs poches au moins 50 cents par dollar gagné.

 

Infrastructure haute vitesse
Élargir l’infrastructure haute vitesse

Terre-Neuve-et-Labrador affiche le taux d’accès aux services Internet haute vitesse le plus bas : 77 %. À l’ère post-pandémique, la connexion à Internet haute vitesse est autant un service essentiel à la qualité de vie qu’une nécessité économique de base. Dans certains cas, elle permet aux travailleurs de décrocher un emploi et de profiter de possibilités économiques tout en vivant dans des communautés où les coûts sont moins élevés.

La province devrait accroître les investissements fédéraux récents dans l’accès universel au haut débit grâce à sa propre initiative provinciale accélérée. Elle devrait consacrer jusqu’au quart des excédents budgétaires futurs à l’investissement dans l’infrastructure haute vitesse, en se donnant comme objectif d’atteindre une pénétration de 90 % le plus rapidement possible.

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