D- Fiche de Rendement du Manitoba

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
39.2%
C+
C-
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
40.1%
F
B+
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
26.9%
F
F
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
34.6%
C
D+
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
54.8%
C+
D
Dans l'ensemble
D+
C-

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Taux de pauvreté (MPC)
11.5%
F
F
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
37%
F
L’aide provinciale aux personnes en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
52%
F
Taux de chômage
5%
D+
C-
Taux d’insécurité alimentaire
26.8%
F
D+
Dans l'ensemble
F
D-

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Niveau de vie inadéquat
31.6%
C-
C+
Niveau de vie gravement inadéquat
23%
C-
C-
Dans l'ensemble
C-
C

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Progrès législatifs
F
C
Dans l'ensemble
F
C
×

Le Manitoba, l’une des provinces les mieux notées en 2023, a enregistré un déclin depuis.

Bien qu’il soit compréhensible qu’un nouveau gouvernement ait besoin de temps pour trouver ses marques, le temps presse et de nombreuses personnes dans la province sont aux prises avec des taux sans précédent de pauvreté et d’insécurité alimentaire.

Aperçu de la pauvreté

Selon le recensement de 2021, le taux de pauvreté au Manitoba est de 11,5 %, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale (9,9 %). 

Le Manitoba est une province de contrastes, avec des taux élevés de pauvreté urbaine et rurale. Comme dans les autres provinces des Prairies, une partie considérable des résidents du Manitoba vivent dans des communautés éloignées du Nord dont l’infrastructure est inadéquate. 

Cette dualité de niveaux élevés de pauvreté urbaine et rurale illustre à quel point il est important que tous les ordres de gouvernement prennent des mesures politiques concertées et globales. 

Les principaux enjeux pour les résidents de la province comprennent la réduction du coût des aliments, l’amélioration des soins de santé, la réduction du coût des services publics, l’examen des tranches fiscales supérieures pour la redistribution des richesses et l’amélioration du soutien offert aux personnes ayant des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Cette dernière priorité s’explique par le fait que le Manitoba affiche l’un des taux les plus élevés de toutes les provinces de personnes qui sont tout à fait d’accord pour dire que la toxicomanie est un problème qui doit être réglé dans leur communauté (36 % contre 27 % à l’échelle nationale) derrière la Colombie-Britannique et Terre-Neuve. 

Le Manitoba a toujours été aux prises avec une pauvreté bien ancrée, surtout chez les enfants (moins de 18 ans). La stratégie de réduction de la pauvreté appliquée par le gouvernement provincial en 2015-2016 a mis en lumière le besoin urgent de réduire le taux de pauvreté infantile de la province. Ce taux était de 19,3 % et la stratégie visait à le réduire du quart d’ici 2025. En 2022-2023, le taux avait été réduit à 10 %, l’objectif était donc largement dépassé, malgré les défis sociaux et économiques auxquels la province a dû faire face pendant la pandémie de COVID-19 et la forte inflation qui a suivi. Ces progrès s’expliquent toutefois en grande partie par les mesures de soutien fédérales prises en cette période. 

Aujourd’hui, les taux de pauvreté sont encore les plus élevés chez les enfants (moins de 18 ans) et les jeunes (de 18 à 24 ans) du Manitoba (10 % et 15,9 %, respectivement). Dans les deux cas, les taux sont légèrement plus élevés que les moyennes nationales. Ces taux plus élevés de pauvreté rendent les enfants plus vulnérables à l’insécurité alimentaire. Même s’ils ne constituent que 23 % de la population du Manitoba, les enfants représentent 42 % des usagers des banques alimentaires provinciales, soit le pourcentage le plus élevé au pays. 

Les personnes âgées (de 65 ans et plus) constituent un groupe pour lequel le taux de pauvreté du Manitoba est nettement inférieur à la moyenne nationale. Un peu moins de 4 % (3,9 %) des personnes âgées de la province vivent dans la pauvreté. Ce pourcentage équivaut à environ 80 % de la moyenne nationale de 4,7 %. Le taux de pauvreté chez les personnes âgées qui vivent seules est de 8,8 % comparativement à la moyenne nationale de 10 %.

Le coût de la vie et le logement abordable

Entre décembre 2022 et décembre 2023, le prix global des biens et des services au Manitoba a augmenté de 1,7 %, ce qui représente la moitié du rythme global d’augmentation observé au Canada (3,4 %). La province a connu une augmentation similaire du prix des aliments par rapport au reste du Canada, soit 5,2 %. Au Manitoba, l’insécurité alimentaire augmente au-delà de la moyenne nationale : environ 27 % des résidents vivent aujourd’hui de l’insécurité alimentaire, comparativement à 23 % à l’échelle nationale. 

Parallèlement, le coût global du logement au Manitoba a augmenté de 4 %, ce qui est nettement inférieur à la hausse de 6 % observée dans l’ensemble du Canada. Le loyer a augmenté de 6 % et le coût de propriété d’un logement de 5,4 %. Les augmentations de ces deux taux sont légèrement inférieures à celles de l’ensemble du Canada durant la même période. 

Pour la majorité des personnes qui louent sur le marché privé, les conditions de logement au Manitoba se sont aggravées de près de 11 %. Le Manitoba est l’une des deux seules provinces où les besoins impérieux en matière de logement ont augmenté plutôt que diminué au cours de la période allant de 2018 à 2021. Toutefois, grâce à la croissance du parc de logements sociaux, les locataires qui ont pu obtenir un logement social avec service de soutien au loyer ont vu leurs besoins chuter d’environ 6 %, ce qui est bien inférieur à la moyenne nationale de 14,3 %. 

Le Manitoba a mis en place le programme d’allocations pour le loyer le plus efficace du Canada. Il compte également la plus faible proportion de résidents qui sont tout à fait d’accord pour dire qu’il est difficile de suivre la hausse des loyers – 13 %, comparativement à 20 % à l’échelle nationale. Bien qu’un grand nombre de personnes soient d’accord pour dire que les programmes visant à aider à faire face à la hausse du coût des loyers sont importants, le nombre de personnes qui le croient fermement est inférieur à la moyenne nationale, soit 11 points de pourcentage en dessous. Cela indique que même si les gens reconnaissent l’importance des allocations pour couvrir les frais de logement, le sentiment d’urgence à cet égard est moins élevé que dans le reste du Canada. 

Au Manitoba, le taux de pauvreté chez les personnes vivant seules était de 21,6 %. Chez les hommes vivant seuls au Manitoba, le taux de pauvreté était légèrement plus élevé (24 %). Les adultes vivant seuls et ayant un ou plusieurs enfants à charge affichaient un taux de pauvreté de 17,2 %, ce qui est plus élevé que le taux canadien pour ce groupe (14,1 %) et près de quatre fois plus élevé que celui des couples avec enfants au Manitoba (4,5 %). Cette disparité se reflète dans le fait que près d’un usager des banques alimentaires sur cinq dans la province fait partie d’une famille monoparentale.

Pauvreté et inégalité au Manitoba

Comme dans de nombreuses autres provinces, les groupes autochtones et racisés sont touchés de façon disproportionnée par la pauvreté et les faibles revenus. À Winnipeg, par exemple, en 2020, le taux de pauvreté chez les Autochtones était presque deux fois plus élevé que chez les personnes non autochtones (16 % comparativement à 8,4 %, respectivement). Le taux de pauvreté dans l’ensemble de la population autochtone du Manitoba était de 14 %, ce qui est supérieur au taux de ce groupe dans l’ensemble du Canada (12 %). 

Le taux de pauvreté de 20 % chez les membres des Premières Nations du Manitoba était nettement plus élevé que celui de leurs homologues du Canada (14 %); chez les Métis du Manitoba, le taux de pauvreté était de 10 %, ce qui est également supérieur à la moyenne nationale. 

Les personnes racisées du Manitoba connaissent également des taux élevés de pauvreté. Selon le dernier recensement, en 2021, le taux de pauvreté chez les immigrants au Manitoba était de 7,6 %, mais il était de 15,4 % chez les immigrants récents, ce qui est semblable au taux national pour les immigrants récents. 

Au Manitoba, les résidents non permanents (les personnes qui ont un permis de travail ou d’études ou qui ont demandé le statut de réfugié) affichent des taux de pauvreté de 47,2 %, ce qui est nettement supérieur à la moyenne nationale (41,8 %).

Travail et éducation

En 2022, 11 % des jeunes du Manitoba n’étaient ni employés, ni étudiants, ni stagiaires. Ce taux est le deuxième plus élevé au pays en particulier chez les adultes ayant dépassé l’âge de fréquentation scolaire (20 ans et plus). Parmi les adultes du Manitoba âgés de 25 à 64 ans, 13,9 % n’avaient pas de diplôme d’études secondaires ou équivalent, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale de 11,6 %. Toutefois, chez les hommes du Manitoba seulement, ce taux est de 16,3 %.

La province du Manitoba dispose d’une longue expérience dans l’élaboration de politiques sociales qui ont une incidence réelle sur la vie des résidents. Les gouvernements successifs ont notamment adopté des approches novatrices en matière de services de garde et d’aide au loyer ainsi qu’une stratégie provinciale de réduction de la pauvreté portée par ceux qui ont suivi. Un nouveau gouvernement provincial sous la direction de Wab Kinew a été élu en octobre 2023, faisant ainsi du Manitoba la première province à élire un premier ministre membre d’une Première Nation. La pauvreté et les enjeux de politique sociale n’ont pas occupé une place prépondérante dans la campagne électorale des partis à l’automne dernier; toutefois, le gouvernement nouvellement élu a pris un certain nombre d’engagements importants en matière d’abordabilité au cours de sa campagne, notamment :

  • L’introduction de dispositions plus strictes en matière de contrôle des loyers et le rétablissement du crédit d’impôt actuel pour les locataires jusqu’à 700 $, ce qui vient annuler les réductions de 175 $ effectuées par le gouvernement progressiste-conservateur (PC) (articles en anglais pour la plupart).
  • La suppression de la taxe de vente provinciale (TPV) sur les logements locatifs abordables spécialisés conformément aux changements apportés aux politiques fédérales annoncés l’automne dernier.
  • Une collaboration avec le gouvernement fédéral pour permettre la construction de centaines de logements abordables.
  • L’élargissement de l’infrastructure haute vitesse dans les localités rurales et nordiques, où les services Internet et de communication fiables sont de plus de 10 points de pourcentage inférieurs à la moyenne nationale.
  • L’indexation complète des tranches d’imposition provinciales afin qu’elles suivent l’inflation. Cette mesure s’appuie sur d’importants allègements fiscaux mis en place par le gouvernement sortant dans le budget de 2023, qui a augmenté l’exemption d’impôt de base des particuliers à 15 000 $, conformément aux mesures fédérales.
  • L’instauration d’un programme provincial d’alimentation scolaire afin que tous les enfants aient accès à un déjeuner et à un dîner sans frais(cette mesure a été mise en place depuis, soit en janvier 2024.)
  • L’amélioration de l’accès aux soins primaires et la poursuite la mise en œuvre de l’entente provinciale sur l’apprentissage des jeunes enfants et les services de garde.

Il est important de veiller à ce que le gouvernement respecte ces engagements.

Le budget de 2024 annonçait des investissements immédiats de 110 millions de dollars consacrés à diverses mesures liées au logement (source en anglais seulement). Bien que seulement le quart de ce financement semble soutenir la construction de nouvelles unités et qu’un certain ralentissement ait été observé au niveau du financement accordé à certains partenaires à but non lucratif, l’attention supplémentaire portée au dossier et le rythme accru des mesures constituent un pas dans la bonne direction. Il demeure essentiel pour la province d’établir un plan à plus long terme comportant des engagements et des objectifs plus significatifs, particulièrement en matière de lutte contre l’itinérance chronique et de construction de nouvelles unités, puisque ces sujets n’ont pas été directement abordés dans le programme électoral du gouvernement.

La dernière mise à jour de la stratégie provinciale de réduction de la pauvreté date de 2023 dans le cadre du budget final du gouvernement sortant. Cette mise à jour comportait certaines modifications à la conception du soutien aux personnes handicapées et du programme provincial de supplément au loyer pour les Manitobains à faible revenu. Bien que ces modifications aient contribué à l’introduction de l’indexation partielle des prestations essentielles, la majeure partie du système de sécurité du revenu de la province n’est toujours pas à l’abri de l’inflation. Même si le nouveau gouvernement considère que la réduction de la pauvreté est une priorité majeure, l’ensemble de ces mesures d’aide demeurent au troisième rang des prestations les moins généreuses au pays, et rien n’indique que le gouvernement a l’intention d’apporter des changements notables au niveau de soutien offert. Dans son dernier budget, le nouveau gouvernement provincial s’est engagé à renouveler la stratégie de réduction de la pauvreté en 2025 (source en anglais seulement), les consultations et les travaux d’élaboration devant commencer plus tard cette année.

Le nouveau gouvernement ne s’est pas engagé, avant ou depuis son arrivée au pouvoir, à augmenter le salaire minimum au-delà de la majoration annuelle du coût de la vie. Actuellement, il accuse un retard de 0,75 $ de l’heure par rapport à la province voisine de l’Ontario.

Comme de nombreuses autres provinces, le Manitoba a fait une série de paiements d’abordabilité ponctuels aux ménages à revenu faible et moyen. Une dernière série de paiements, octroyant jusqu’à 375 $ par ménage, a été versée l’été dernier. Aucun paiement de ce type n’est prévu cette année, même si l’inflation demeure élevée. Le nouveau gouvernement a souligné qu’il demeure préoccupé par la situation financière dont il a hérité et qu’il y remédiera à court et à moyen terme par de nouveaux investissements.

De plus, le récent budget n’indique aucune intention, de la part du gouvernement, de combler l’écart en matière d’accès abordable à Internet haute vitesse dans la province. Nous espérons qu’il s’agira d’une importante priorité à moyen terme, étant donné que le Manitoba accuse un retard de presque 10 points de pourcentage par rapport à la province voisine de l’Ontario

Responsabilité

1. Présenter une stratégie de réduction de la pauvreté en faveur de tous les Manitobains, en mettant l’accent sur les adultes vivant seuls et les peuples autochtones.

Le gouvernement néo-démocrate nouvellement élu s’est engagé à mettre de l’avant une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté en 2025. Cette stratégie doit comprendre des mesures de réduction de la pauvreté pour les groupes qui demeurent touchés de façon disproportionnée par la pauvreté, notamment les adultes vivant seuls et les peuples autochtones. Elle doit également comprendre un plan pour donner suite aux appels à l’action lancés par Réclamer notre pouvoir et notre place : le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. L’Assemblée législative devrait exiger du gouvernement qu’il mette à jour la stratégie tous les trois ans afin qu’elle demeure pertinente.

2. Convoquer un groupe d’experts pour élaborer une stratégie d’emploi et de formation pour les jeunes dans le but de réduire de 25 % la proportion de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (NEET) d’ici 2027.

Le Manitoba compte un nombre relativement élevé de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (taux NEET). En l’absence de bonnes perspectives d’emploi ou de formation, le risque demeure élevé que ces jeunes soient pris au piège d’un cycle de pauvreté dont ils peineront à sortir. Le gouvernement provincial doit s’efforcer de briser ce cycle avant même qu’il ne commence. La stratégie devrait être présentée avant la fin de 2025 et inclure des objectifs qui sont intégrés à la mise à jour de la stratégie provinciale de réduction de la pauvreté.

Logements abordables et infrastructures

3. Renforcer l’aide au loyer.

Bien que le programme d’aide au loyer du Manitoba soit un modèle prometteur, la province n’a pas su répondre aux besoins des Manitobains pendant la récente crise d’abordabilité, faute d’investissements depuis la création du programme en 2015. Malheureusement, le budget provincial de 2024 était bien en deçà des attentes et des besoins en matière d’accroissement des suppléments au loyer. Le coût moyen du loyer au Manitoba a augmenté de 37 % depuis la mise en place du programme, mais l’admissibilité à l’aide au loyer n’a augmenté que de 4 %. Dans le but de remédier à cette situation, les mesures de soutien au logement devraient être améliorées et tous les seuils d’admissibilité augmentés de 20 % par rapport aux niveaux actuels et indexés à l’inflation. Un plus grand nombre de Manitobains, en particulier ceux qui travaillent, mais qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, y seraient ainsi admissibles. On devrait aussi considérer une augmentation de la valeur des prestations afin qu’elle atteigne un plancher correspondant à 80 % du loyer médian.

4. Établir un programme annuel de construction de logements au Manitoba de 100 millions de dollars inspiré du programme BC Builds.

Ce programme comprendrait une combinaison de prêts à faible coût pour stimuler la construction de logements abordables et octroyer des fonds aux fournisseurs de logements sans but lucratif pour l’acquisition de terrains et les coûts de construction subséquents. S’il est bien conçu, ce programme permettrait de stimuler la construction de nombreuses nouvelles unités de logement sans ajouter de pression sur les finances de la province. 

5. Élaborer une stratégie afin que l’ensemble de la province ait accès à Internet haute vitesse d’ici 2028.

Bien que certaines avancées aient eu lieu au Manitoba en matière de connectivité des localités rurales et éloignées, le déploiement a été entravé par une mise en œuvre médiocre et plusieurs retards. L’écart important relatif à l’accès à Internet haute vitesse au Manitoba par rapport à la moyenne nationale exige une intervention de la province. Pour parvenir à cet objectif, la province doit s’inspirer des modèles récemment déployés au Québec, qui a atteint un taux de couverture de 100 %.

Travail décent

6. Augmenter le salaire minimum pour qu’il corresponde à celui de l’Ontario.

Les Manitobains à faible revenu méritent un salaire plus décent, d’autant plus que les entreprises situées juste de l’autre côté de la frontière, en Ontario, sont relativement prospères et offrent un salaire minimum supérieur de 0,75 $/l’heure à celui en vigueur au Manitoba. Une augmentation de 0,75 $/heure se traduirait par une augmentation de 1 500 $/année.

Sécurité du revenu

7. Accroître la capacité d’exemption de gains et rendre l’allocation de la stratégie du Travail profitable plus gratifiante.

La prestation de catégorie générale offerte dans le cadre du Programme d’aide à l’emploi et au revenu permet aux bénéficiaires de conserver la première tranche de 200 $ qu’ils gagnent, en plus de conserver 30 % de tout montant reçu au-delà de cette somme. Il s’agit d’une récupération efficace de 70 % des prestations pour chaque dollar gagné, ce qui dissuade clairement les bénéficiaires de chercher un travail décent. L’abattement sur les revenus devrait être porté à 55 % afin que chaque bénéficiaire conserve la majeure partie de chaque dollar gagné. De plus, pour aider les personnes et les ménages à faible revenu à acquérir leur indépendance financière, la province devrait également envisager d’augmenter de 50 % la prestation mensuelle de l’allocation de la stratégie du Travail profitable. Elle passerait alors de 100 $ à 150 $ pour chaque adulte qui travaille à temps plein, et de 50 $ à 75 $ pour chaque travailleur à temps partiel.

Garde d’enfants

8. Accélérer les investissements pour créer de nouvelles places en garderie abordables

En juillet 2023, le Manitoba et le gouvernement fédéral ont annoncé des investissements de 180 millions de dollars sur trois ans pour créer 3 080 nouvelles places en garderie. Cet investissement a été bonifié par l’engagement du Manitoba à verser 3,4 millions de dollars supplémentaires afin de créer 615 places supplémentaires d’ici 2026. Bien que cette évolution soit positive, il s’agit d’à peine 11 % des 23 000 nouvelles places promises par la province d’ici 2025-2026 dans le cadre de l’Accord entre le Canada et le Manitoba sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada. Plus récemment, dans le budget provincial de 2024, la province a annoncé un montant supplémentaire de 21 millions de dollars pour appuyer le déploiement de places supplémentaires en garderie et des salaires plus élevés pour les éducateurs de la petite enfance, bien qu’on ne sache pas exactement comment cela sera dépensé. 

Compte tenu des avantages économiques potentiels importants et des niveaux élevés de pauvreté infantile dans certaines régions de la province, il est impératif que ce plan soit mis en œuvre rapidement et avec suffisamment de ressources pour atteindre les objectifs. Un accès vaste et abordable aux services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants est essentiel pour que les familles puissent profiter d’emplois convenables de manière juste et significative. 

Étant donné qu’il n’existe actuellement aucun plan visant à accélérer les investissements à court terme, on peut se demander si le nombre cible de nouvelles places créées peut être atteint dans les délais proposés, surtout si l’on considère que la quantité d’éducateurs agréés de la petite enfance a diminué dans la province au cours des 10 dernières années. Un accès vaste et abordable aux services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants est essentiel pour que les familles aient véritablement accès à un travail décent dans des conditions équitables.

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