D- Fiche de Rendement de l'Alberta

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
46.2%
D-
F
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
44.9%
F
D+
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
20.8%
F
C-
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
47.2%
D-
D-
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
59.9%
D-
C+
Dans l'ensemble
D-
D

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Taux de pauvreté (MPC)
9.7%
F
D
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
32%
F
L’aide aux personnes provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
37%
F
Taux de chômage
6.3%
D-
D
Taux d’insécurité alimentaire
27.4%
F
F
Dans l'ensemble
F
D-

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Niveau de vie inadéquat
34.9%
D
F
Niveau de vie gravement inadéquat
24.2%
D+
D-
Dans l'ensemble
D+
D-

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
2024 Grade
2023 Grade
Progrès législatifs
F
C
Dans l'ensemble
F
C
×

Bien qu’elle soit la province la plus riche du pays, l’Alberta n’a pas mis en place des investissements qui permettront de faire face à la crise actuelle de logement et d’abordabilité. Par conséquent, on constate dans cette province un déclin ou une stagnation pour tous les indicateurs cette année.

Aperçu de la pauvreté

L’Alberta est la province la plus riche au Canada et son taux de pauvreté se rapproche pourtant de la moyenne nationale, (9,7 %), mais les progrès en matière de réduction de la pauvreté ont été beaucoup plus lents dans la province que dans le reste du pays. Les données du recensement suggèrent qu’entre 2016 et 2021, la pauvreté a diminué un tiers plus lentement en Alberta que la moyenne nationale. Cela s’explique probablement par l’importance considérable pour l’économie provinciale de l’activité liée aux ressources naturelles, qui entraîne souvent des changements économiques spectaculaires en réponse aux variations des prix mondiaux des matières premières. 

Environ le quart de la population albertaine sont des enfants (de moins de 18 ans). Le taux de pauvreté infantile en Alberta est de 9,4 %, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale (8,5 %), et a diminué beaucoup plus lentement dans la province qu’ailleurs au pays. Les enfants représentent 35 % des utilisateurs des banques alimentaires de la province, ce qui est disproportionnellement élevé. 

Les jeunes (âgés de 18 à 24 ans) représentent 8 % de la population de l’Alberta, et leur taux de pauvreté était de 13 %, ce qui est semblale au taux pour ce groupe dans l’ensemble du Canada (14 %). 

Les personnes âgées en Alberta sont aussi confrontées à des défis semblables à ceux rencontrés par ce groupe démographique dans d’autres provinces. Toutefois, bien que le taux de pauvreté chez les personnes âgées de 5,9 % soit semblable au taux national de 5,6 %, les personnes âgées vivant seules en Alberta font face à un taux de pauvreté de 17,7 %, qui est supérieur au taux national de 13 %. 

 Les personnes vivant seules affichent un taux de pauvreté plus élevé (20,3 %) que les autres groupes en Alberta, tout comme dans l’ensemble du pays. Les parents seuls ont un taux de pauvreté de 17,6 %, ce qui est nettement plus élevé que le taux national pour ce groupe (14,4 %) et plus de trois fois plus élevé que le taux de pauvreté chez les couples avec enfants (4,5 %). 

Bien que la réduction de la pauvreté en Alberta ait été plus lente pour pratiquement tous les groupes démographiques comparativement à leurs homologues à l’échelle nationale, l’écart de progression entre l’Alberta et le Canada dans son ensemble est le plus marqué chez les personnes qui vivent seules ou qui élèvent seules leurs enfants. Entre 2015 et 2020, la réduction de la pauvreté chez les familles monoparentales et les personnes vivant seules était inférieure de 60 % à celle des personnes vivant en couple, avec une dimension sexospécifique importante.

Cet écart était le plus prononcé chez les hommes vivant seuls. La réduction de la pauvreté chez les hommes vivant seuls en Alberta était cinq fois moins importante que la moyenne nationale Chez les jeunes retraités et les quasi-retraités (55 à 64 ans) vivant seuls, aucune baisse de la pauvreté n’a été observée. Cela reflète probablement la conjoncture économique générale pendant cette période et le manque d’emplois disponibles dans le secteur des ressources, qui ont traditionnellement contribué à réduire les inégalités de revenus en créant de bons emplois pour la classe moyenne.

Travail et éducation

En mars 2024, le taux de chômage en Alberta était de 6,3 %, ce qui est légèrement supérieur à celui de l’ensemble du Canada (6,1 %). Parallèlement, le pourcentage des gens qui faisaient partie de la population active était également plus élevé en Alberta, soit de 69,5 % comparativement à 65,3 % à l’échelle nationale. 

Cependant, même si l’Alberta demeure en avance sur la moyenne nationale en matière de taux d’emploi, sa position de tête s’est considérablement détériorée au cours de la dernière décennie. Entre décembre 2014 et décembre 2023, la participation au marché du travail au Canada a diminué de 60 points de base, principalement en raison des changements dans la composition démographique. En Alberta, la baisse a été plus de cinq fois plus importante (3,4 points de pourcentage de moins). Aujourd’hui, plus de 1 personne sur 5 qui visite une banque alimentaire en Alberta occupe un emploi. Il s’agit de l’un des taux les plus élevés au pays, et il augmente plus rapidement que les taux de beaucoup d’autres groupes démographiques. 

Les jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni employés, ni étudiants, ni stagiaires sont particulièrement exposés à un risque de pauvreté. En 2022, 11 % des jeunes de l’Alberta se trouvaient dans cette situation.

Le coût de la vie et le logement abordable

Entre décembre 2022 et décembre 2023, le prix global des biens et services en Alberta a augmenté de 3 %, soit un peu moins rapidement que dans l’ensemble du Canada (3,4 %). L’augmentation du coût des aliments reflète également la tendance nationale.

En ce qui concerne le logement, cependant, c’est beaucoup plus complexe. Bien que l’Alberta offre certains des logements locatifs les moins chers au pays, les coûts augmentent plus rapidement dans la province qu’ailleurs. En effet, le coût d’un logement en Alberta a augmenté de 7,7 %, en décembre, d’une année à l’autre, ce qui est nettement plus élevé que le taux pour l’ensemble du Canada (6 %). De plus, l’augmentation des loyers de 12,1 % en Alberta était la deuxième plus élevée parmi les provinces (après la Nouvelle-Écosse). Les prévisions pour 2024 indiquent que l’Alberta connaîtra la croissance la plus rapide des loyers à l’échelle nationale.

Le coût d’une maison a quant à lui augmenté de 7,8 %, ce qui représente une hausse beaucoup plus importante que la moyenne nationale (6,7 %) et reflète une plus grande vulnérabilité des ménages albertains aux fluctuations des taux d’intérêt et des coûts hypothécaires.

Face à cette pression croissante, les habitants de l’Alberta cherchent donc d’autres moyens d’épargner. 93 % des habitants de la province – une proportion stupéfiante – affirment qu’il est important pour eux de réduire le coût des services publics. Il s’agit du taux le plus élevé au pays pour ce facteur.

Environ 9,9 % des Albertains ont des besoins impérieux en matière de logement. Bien que la tendance générale soit comparable à celle du reste du Canada, l’Alberta a connu une augmentation importante des besoins impérieux en matière de logement de 2018 à 2021 chez les jeunes propriétaires et les primo-accédants (hausse de 56,6 % pour atteindre 8,3 %), ainsi que chez les locataires (hausse de 7,6 % pour atteindre 16,9 %).

Toute diminution des besoins impérieux en matière de logement était concentrée chez les personnes vivant dans des logements abordables où le loyer est directement subventionné (réduction de 21,2 %, soit environ un locataire sur quatre) et chez les propriétaires qui n’en étaient pas à leur premier prêt hypothécaire (réduction de 42,3 % pour atteindre 3 %). Cela témoigne d’une polarisation sous-jacente des coûts du logement, en particulier chez les jeunes ménages et les personnes qui n’ont pas les moyens de posséder une maison, mais qui ne peuvent pas accéder à un logement abordable.

L’augmentation des coûts de logement et des loyers est probablement due à la croissance démographique rapide de l’Alberta ainsi qu’à son rythme de construction trop lent. Alors que la population de l’Alberta a continué d’augmenter, l’écart dans les mises en chantier nécessaires pour atteindre les conditions d’accessibilité s’est creusé. La récente mise à jour du modèle d’offre de logements de la SCHL prévoit 80 000 logements de moins d’ici 2030 par rapport aux prévisions de 2022.

L’insécurité financière est également un défi de taille pour les utilisateurs des banques alimentaires de l’Alberta. Un récent sondage mené auprès des utilisateurs des banques alimentaires d’Edmonton a révélé que près de la moitié d’entre eux manquent d’argent dès la deuxième semaine du mois et que presque aucun d’entre eux ne possède de régime d’épargne-retraite ou d’autres actifs financiers importants.

Pauvreté et inégalité en Alberta

Malgré la réputation de l’Alberta en tant que puissance économique, il existe d’importantes disparités en matière de revenus et de possibilités dans la province. Les populations autochtones, les immigrants et les personnes racisées font face à des taux de pauvreté plus élevés et à un accès plus limité aux ressources que les autres groupes.

Les Albertains autochtones âgés de plus de 16 ans sont plus de deux fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que les Albertains non autochtones (16,3 % contre 7,5 %). Le taux de pauvreté parmi la population autochtone en Alberta était de 13,8 % en 2021, ce qui est supérieur au taux de ce groupe dans l’ensemble du Canada (12 %). Le taux de pauvreté de 17,6 % chez les membres des Premières Nations en Alberta est également plus élevé que le taux national (14 %). Les Métis de l’Alberta ont un taux de pauvreté de 10,5 %, soit un peu plus que le taux national (9,2 %) pour le même groupe.

Le taux de pauvreté parmi toutes les personnes racisées en Alberta est de 9,5 %, ce qui est inférieur au taux de 2021 dans l’ensemble du Canada (12,1 %). De plus, les taux de pauvreté chez les immigrants, les nouveaux immigrants et les immigrants de première génération (nés à l’extérieur du Canada) sont respectivement de 7,9 %, 13,7 % et 10,3 %. Des recherches ont démontré que les immigrants de l’Alberta ont tendance à être plus résilients économiquement lors de chocs économiques que des groupes similaires à Vancouver et à Toronto. Nous l’avons d’ailleurs constaté lors de la chute des prix des produits de base en 2016, et cela explique probablement pourquoi les taux de pauvreté chez ces groupes démographiques, bien que plus élevés que chez les groupes non racisés, sont plus faibles en Alberta que partout au Canada.

Les ménages racisés de l’Alberta sont également beaucoup plus susceptibles de consacrer plus de 50 % de leur revenu au logement. Selon l’Indice du logement locatif canadien, les ménages coréens, chinois et de l’Asie occidentale en Alberta sont au moins deux fois plus susceptibles de se retrouver dans cette situation que les ménages non racisés.

Bien qu’elle ait adopté une stratégie de réduction de la pauvreté il y a dix ans, l’Alberta n’a pas fait les efforts nécessaires pour s’attaquer de façon significative aux conditions qui causent la pauvreté dans la province. Sa stratégie de 2013 visait à éliminer la pauvreté chez les enfants d’ici cinq ans (le taux était de 17 %), mais la province n’a adopté aucune cible officielle de réduction globale de la pauvreté. Les gouvernements provinciaux suivants n’ont pris que des mesures politiques modestes et parfois contradictoires pour s’attaquer à cette priorité. Cette situation se reflète dans le déclin relativement lent de la pauvreté dans la province depuis 2015. Malgré son objectif louable et ambitieux d’éliminer la pauvreté infantile, les données les plus récentes (2021) montrent que ce taux demeure élevé, à 7,5 %, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 6,4 %. De plus, la réduction observée est attribuable principalement à l’incidence de l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) fédérale.

Bien que cette province soit la plus riche du Canada, le niveau de soutien du revenu offert à ses résidents les plus vulnérables figure parmi les plus faibles. Pour les personnes vivant seules, la province possède le troisième taux d’aide le plus bas au pays, bien que les taux pour les personnes qui dépendent de l’aide aux personnes handicapées ou qui ont des enfants se situent au milieu par rapport aux autres provinces. Toutefois, l’aide aux personnes handicapées de l’Alberta, l’AISH (Assured Income for the Severe Disabilities), a été critiquée pour sa difficulté d’accès.

L’abordabilité est une préoccupation majeure de la population de l’Alberta depuis un certain temps. Lors des élections provinciales du printemps dernier, le parti au pouvoir n’a pris aucun engagement en matière de réduction de la pauvreté, mais a fait une promesse phare d’allègement fiscal d’environ 1 milliard de dollars par année en établissant une nouvelle tranche d’imposition de 8 % sur la première tranche de revenu de 60 000 $. Depuis, le gouvernement a retardé cet engagement d’environ trois ans, expliquant qu’il ne peut se permettre cet investissement compte tenu des conditions financières actuelles.

Dans le rapport de l’an dernier, nous avons recommandé au gouvernement provincial d’utiliser deux approches clés pour accroître les investissements dans le logement abordable :

  • Élargir l’aide au supplément au loyer afin qu’elle serve adéquatement toute la population dans le besoin sur le marché locatif. Cette mesure refléterait celles prises par d’autres provinces, comme la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et le Manitoba.
  • Fixer l’objectif ambitieux de consacrer 0,5 % des dépenses provinciales chaque année à la construction de logements abordables.

Bien que la province n’ait pas mis en œuvre ces recommandations dans la mesure suggérée, le budget de 2024 récemment déposé consacre une somme modeste à la construction de logements abordables : la province prévoit investir 254 millions de dollars supplémentaires sur trois ans pour aider à construire 3 300 logements et terminer 1 800 logements supplémentaires actuellement en construction.

L’Alberta n’a aucune ligne directrice sur le contrôle des loyers. Un récent projet de loi émanant d’un député qui est actuellement à l’étude à l’Assemblée législative provinciale propose d’instaurer un plafond temporaire pour les augmentations de loyer et d’établir des lignes directrices pour les augmentations de loyer à l’avenir. Toutefois, le gouvernement provincial a déclaré qu’il n’appuie pas le contrôle des loyers, donc que les progrès concernant ce projet de loi seront probablement limités.

En réponse à la crise d’abordabilité, la province a instauré une indexation des revenus de l’aide sociale provinciale en 2023. Bien qu’il s’agisse d’une étape bien accueillie, elle ne suffit pas pour compenser l’inflation importante des dernières années. L’aide aux personnes handicapées de l’Alberta (AISH) a été désindexée en 2019. Bien que la réindexation ait aidé les bénéficiaires à faire face dans une certaine mesure aux taux d’inflation de 2023, elle n’a pas tenu compte de l’inflation dans l’intervalle, qui a atteint un sommet de 8 % en juin 2022. Le budget de 2024 prévoit une stagnation du financement provincial pour l’emploi et le soutien du revenu à 789 millions de dollars, malgré une hausse importante de la demande jusqu’à la fin de l’exercice 2023.

L’accès aux services de garde demeure un enjeu important pour de nombreuses familles en Alberta. L’Enquête canadienne sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants a révélé que près de la moitié (48 %) des familles albertaines ayant des enfants de 5 ans et moins ont de la difficulté à trouver des services de garde abordables, comparativement à la moyenne nationale de 41 %. Bien que la province se soit engagée à accroître l’accès et l’abordabilité des places conformément au cadre national d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, elle a hésité à faire des investissements supplémentaires pour respecter ces engagements compte tenu de l’inflation.

Responsabilisation et planification

1. Présenter une stratégie provinciale actualisée de réduction de la pauvreté avec des cibles réelles.

L’absence d’un plan exhaustif comportant des objectifs et des indicateurs clairs pour l’Alberta a entravé la capacité du gouvernement et des intervenants à collaborer dans une vision commune. Si la réduction de la pauvreté doit suivre le rythme du reste du Canada, le gouvernement provincial doit élaborer une stratégie qui lui permettra de se concentrer adéquatement sur les investissements nécessaires en matière de logement, de soutien du revenu, de garde d’enfants, de formation et de création d’emplois.

2. Élaborer un plan d’infrastructure à long terme pour répondre aux besoins d’une population croissante, conformément à la stratégie actualisée de réduction de la pauvreté.

L’Alberta est la province qui connaît la croissance la plus rapide au Canada parce que le coût de la vie y est plus faible que dans bien d’autres régions du pays. Il sera difficile de maintenir l’équilibre entre la croissance et l’abordabilité tout en continuant de réduire la pauvreté si la croissance démographique continue de dépasser la capacité de la province à construire des logements abordables et des infrastructures communautaires.

Logements abordables

3. Élargir la prestation temporaire d’aide au loyer à toutes les personnes en attente d’un logement abordable.

Alors qu’environ 24 000 personnes en Alberta attendent actuellement d’être placées dans un logement abordable subventionné, le programme d’aide temporaire au loyer devrait être élargi au-delà des personnes qui se sont récemment retrouvées sans emploi pour aider à les empêcher de sombrer davantage dans la pauvreté ou de se retrouver sans logement.

4. Établir un fonds pour accélérer la construction de logements, doté de nouveaux fonds dédiés qui représenteraient au moins 0,5 % du budget annuel de fonctionnement et d’immobilisations de la province.

Le fonds pourrait être réparti entre plusieurs voies de financement afin d’offrir une combinaison de mesures de soutien aux fournisseurs sans but lucratif pour l’acquisition de terrains et la préservation du parc locatif existant, l’augmentation des subventions en capital et l’offre d’incitatifs fiscaux aux promoteurs des marchés afin d’inclure une partie d’unités à loyer modique dans le cadre de nouveaux projets. Si la province avait suivi notre recommandation l’an dernier, il y aurait maintenant près de 1 milliard de dollars de financement supplémentaire disponible au cours des trois prochaines années.

5. Établir une ligne directrice permanente sur le contrôle des loyers.

Le gouvernement provincial devrait modifier et adopter le projet de loi 205 et le mettre en œuvre parallèlement à des investissements accrus dans le logement abordable.

Soutien adéquat du revenu

6. Transformer le paiement d’abordabilité de 600 $ en une prestation étendue pour les familles de l’Alberta qui soutienne tous les ménages de travailleurs gagnant moins de 50 000 $.

Dans le cadre de son plan d’abordabilité, l’Alberta avait déjà annoncé des paiements ponctuels de 600 $ aux familles avec des enfants et aux aînés dont les revenus sont inférieurs à 180 000 $. Un futur gouvernement devrait rendre ce paiement permanent, mais dans le cadre d’un supplément de revenu étendu pour les familles qui gagnent jusqu’à deux fois le montant correspondant au seuil de pauvreté.

7. Augmenter l’aide au revenu de l’Alberta pour qu’elle atteigne au moins les niveaux de 2019 et s’engager à l’augmenter à l’avenir pour qu’elle soit conforme aux plans d’aide provinciaux plus généreux.

L’an dernier, nous avions recommandé que l’Alberta indexe l’aide au revenu et augmente les taux de 6 %. Bien que les taux n’aient pas été augmentés de 6 %, ils ont néanmoins été indexés. En Alberta, les prestations d’aide sociale des personnes qui ne sont pas handicapées de façon permanente sont parmi les moins généreuses au Canada, couvrant moins de 40 % du seuil de pauvreté pour une personne seule vivant à Calgary. Si le gouvernement provincial a récemment instauré une indexation, elle ne comble pas l’écart de pouvoir d’achat qui a émergé au début de la pandémie de COVID-19.

Travail décent bien rémunéré

8. Augmenter le salaire minimum à 17 $ l’heure et l’indexer en fonction de l’inflation à venir.

Aucune augmentation du salaire minimum n’a été effectuée depuis 2019, alors même que l’inflation a bondi. La Colombie-Britannique a récemment augmenté son salaire minimum à 16,75 $ l’heure. La population albertaine pourrait bénéficier d’une augmentation similaire sans mettre en péril les emplois ou la compétitivité chez les employeurs régionaux de l’Ouest canadien.

9. Instaurer une subvention Alberta Opportunities pour les Albertains à faible revenu qui font la transition vers la formation de préapprentissage.

Un emploi qui offre un bon salaire ou un salaire décent est l’un des moyens les plus durables de réduire la pauvreté. Compte tenu de l’objectif établi de la province d’accroître les possibilités dans les métiers spécialisés et de réduire le nombre de postes vacants, nous recommandons que le gouvernement provincial instaure une subvention « Alberta Opportunities » pour les personnes recevant des prestations d’aide sociale qui souhaitent suivre une formation de préapprentissage ou poursuivre un programme complet de formation en classe. En reconnaissance de cet engagement, la province paierait un montant unique pour une durée maximale de six mois de soutien social en deux versements, le premier au moment de l’inscription et le deuxième après confirmation de la participation. Ce programme pourrait être financé en partie par la Subvention canadienne pour l’emploi.

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