La majorité croient que les problèmes liés à la faim risquent de s’aggraver en raison de la COVID-19

Également, 86 % des Canadiens croient que l’industrie de l’agriculture et de l’agroalimentaire jouera un rôle clé dans la sécurité nationale et les infrastructures essentielles

Alors que nous progressons dans la lutte contre la COVID-19, ce n’est plus le virus qui est la principale source d’inquiétude, mais plutôt les incertitudes liées à l’emploi et à l’économie*. Nous nageons dans l’inconnu quant aux répercussions économiques et sociales à long terme de cette crise. En avril, plus de 2 millions de personnes ont perdu leur emploi, c’est du jamais-vu.

Les banques alimentaires du pays avancent également en terrain inconnu. Lorsque les gens perdent leur emploi, ils doivent souvent compter sur les banques alimentaires. De nombreux membres du réseau de Banques alimentaires Canada, c’est-à-dire les milliers d’employés et bénévoles des banques alimentaires qui s’efforcent de répondre aux besoins immédiats de leurs communautés, se préparent à affronter l’inconnu.

L’aide apportée par le gouvernement, les particuliers et les entreprises, ainsi que la vaste gamme d’initiatives fédérales et provinciales en matière de sécurité du revenu, ont grandement contribué à atténuer les répercussions de la crise actuelle. Maintenant, c’est l’avenir qui est la principale source d’inquiétude, lorsque, dans trois ou quatre mois, les mesures d’urgence temporaires prendront fin. À ce moment-là, les gens devront toujours payer leur loyer et se nourrir.
Malgré toutes ces incertitudes, l’importance de l’alimentation est devenue très claire. Il ne s’agit pas seulement d’un besoin fondamental pour une personne, mais aussi pour l’ensemble de la société, afin d’assurer son bon fonctionnement.

Les résultats d’un nouveau sondage mené en collaboration avec Grassroots Public Affairs montrent que la grande majorité des Canadiens estiment que les problèmes liés à la faim et à l’insécurité alimentaire risquent de s’aggraver en raison de la COVID-19 et reconnaissent le rôle que la hausse du taux de chômage aura sur la capacité des gens à s’acheter de la nourriture. Les Canadiens croient également que l’industrie de l’agriculture et de l’agroalimentaire jouera un rôle clé dans la sécurité nationale et les infrastructures essentielles. Enfin, les Canadiens estiment que la gestion des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la faim et l’insécurité alimentaire au Canada doit être assurée principalement par les gouvernements.

Près de 65 % des Canadiens croient que la faim sera un grave problème en raison de la COVID-19. Puisque plus d’un million de personnes ont visité une banque alimentaire dans le mois précédant la pandémie, l’augmentation des problèmes liés à la faim et à l’insécurité est surveillée de près par le réseau de banques alimentaires.

Selon le sondage, 71 % des Canadiens estiment que la hausse du taux de chômage aura la plus grande incidence sur les personnes qui n’ont pas les moyens de se nourrir. Au cours de la récession de 2008, le recours aux banques alimentaires a augmenté de 28 %, alors que les taux de chômage avaient grimpé en flèche. Pour l’avenir, nous prévoyons une augmentation plus marquée des besoins, surtout lorsque les mesures d’aide financière temporaires, comme la PCU, prendront fin.

Près de 60 % des Canadiens estiment que le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire revêt une très grande importance lorsqu’il s’agit de la sécurité nationale et des infrastructures essentielles du Canada. Ces résultats peuvent démontrer que la sécurité alimentaire (la capacité pour tous les êtres humains d’avoir « à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active†») a pris toute son importance pendant cette période de crise mondiale.

En ce qui concerne la gestion des répercussions de cette crise sur la sécurité alimentaire des Canadiens, 62 % des répondants estiment que le gouvernement doit avoir la plus grande part de responsabilité. Bien que tous les secteurs de la société aient un rôle à jouer dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, nous aurons besoin d’un leadership fédéral soutenu pour gérer toutes les ressources d’aide nécessaires afin que les Canadiens continuent d’avoir accès à des aliments nutritifs et sécuritaires, et ce, en quantité suffisante.

Un regard sur l’avenir : le rôle de la nourriture et de la sécurité alimentaire dans la reprise économique du Canada

Bien que cette crise ait démontré l’importance cruciale de l’industrie de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans notre société, elle a également souligné la vulnérabilité de plusieurs face à l’insécurité alimentaire et le rôle important que le gouvernement doit jouer pour atténuer cette vulnérabilité.

Au cours des deux derniers mois, le gouvernement fédéral a lancé des initiatives clés en ce sens, en soutenant des organismes de première ligne comme les banques alimentaires pour répondre aux besoins immédiats des gens, ainsi qu’en mettant sur pied des mesures d’aide financière, comme la PCU et la bonification d’avantages fiscaux, qui permettront aux particuliers de se procurer de la nourriture. Ces mesures de sécurité du revenu ont joué un rôle crucial dans l’atténuation des répercussions de la hausse du taux de chômage sur le recours aux banques alimentaires.

Alors que nous faisons les premiers pas vers une reprise économique, il sera important de garder à l’esprit l’importance de la sécurité alimentaire pour la santé globale d’une population et de la capacité d’un pays à réagir à une crise mondiale d’une telle envergure. Afin de lutter adéquatement contre l’insécurité alimentaire et de réduire le besoin de recourir aux banques alimentaires, nous aurons besoin d’une politique sociale à long terme qui aidera les gens à réintégrer le marché du travail et à se sortir de la pauvreté. En prenant appui sur l’élan qui a permis l’introduction de nouvelles initiatives en matière de sécurité du revenu et sur la collaboration intergouvernementale, nous avons la possibilité d’exercer des pressions pour changer les politiques afin de régler pour de bon le problème de l’insécurité alimentaire au Canada.

Grâce à cet élan, nous avons l’occasion de réorganiser considérablement nos revenus pour combler les lacunes dans notre filet de sécurité en mettant sur pied des services de garde abordables pour tous, des systèmes de soutien du revenu qui permettront aux gens de sortir de la pauvreté (contrairement à notre système actuel qui maintient les gens dans la pauvreté) et des mesures d’aide au logement qui permettront aux gens de garder de l’argent de leur loyer pour s’acheter de la nourriture et couvrir leurs dépenses de base. En attendant, les Canadiens craignent de manquer de nourriture et ils se tournent vers leurs gouvernements pour les aider à tenir le coup pendant et après la crise.

Méthodologie

Ce sondage national a été mené par Grassroots Public Affairs dans le cadre de son sondage Grassroots Greenhouse 2020 portant sur l’opinion publique de l’industrie de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Canada. Vous trouverez tous les résultats du sondage Grassroots Greenhouse ici (en anglais seulement).

  • Sondage mené en ligne auprès d’un échantillon représentatif 
  • N = 1 004 
  • À l’échelle du Canada
  • Sondage offert en anglais et en français
  • Répondants de 18 ans et plus
  • Quotas croisés établis dans le recensement du Canada (âge, sexe, province)
  • Travail sur le terrain : du 16 au 20 avril 2020
  • Marge d’erreur : S.O. pour les sondages en ligne (la marge d’erreur comparable serait d’environ 3 %, 19 fois sur 20)

* Nanos Research, https://www.theglobeandmail.com/opinion/article-data-dive-with-nik-nanos-canadas-yahoo-minority-and-the-casualties/?utm_medium=Referrer:+Social+Network+/+Media&utm_campaign=Shared+Web+Article+Links
† Agriculture et Agroalimentaire Canada, Plan d’action du Canada, 9