Comment la banque alimentaire Greener Village de Fredericton incite ses clients et les membres de la communauté à avoir le pouce vert

N’est-ce pas satisfaisant de plonger les mains dans la terre pour cultiver son propre jardin?

Voilà ce que vous dira Alex Boyd, directeur général de la banque alimentaire Greener Village de Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

« Le fait de travailler le sol, d’être simplement dehors et de profiter de l’air frais et de la lumière du soleil est profondément thérapeutique, affirme Alex Boyd. J’ignore si ce sont les microbes dans le sol qui sont bénéfiques, mais je crois que quelque chose nous relie à la terre, et c’est vraiment positif. »

M. Boyd ajoute que la création d’un espace où les gens peuvent cultiver leurs propres aliments permet de contribuer positivement à la lutte contre l’insécurité alimentaire.

Par l’entremise de son organisme de bienfaisance axé sur l’amélioration de la sécurité alimentaire au moyen de programmes et de services inclusifs (dont la banque alimentaire de Fredericton, une boutique de vêtements abordables, un programme de développement des habiletés de vie et des jardins communautaires), M. Boyd croit que la culture d’aliments en partenariat avec la communauté joue un rôle important dans l’acquisition d’expériences et de relations de soutien qui renforceront la capacité des clients des banques alimentaires à prendre soin d’eux-mêmes et à soulager leur faim.

« Si vous apprenez à cultiver votre propre potager, vous aurez une longueur d’avance pour nourrir votre famille, poursuit M. Boyd. Que vous le fassiez vous-même ou dans un jardin communautaire, ou encore qu’une banque alimentaire offre de le faire pour ses clients, je pense qu’il s’agit là d’une piste de solution précieuse et puissante. »

ÇA PREND TOUT UN VILLAGE…

La banque alimentaire de Fredericton a d’abord vu le jour en 1983 dans le sous-sol d’une église. Ce n’est qu’après son déménagement en 2011 à l’emplacement d’une ancienne exploitation serricole que l’organisme a été renommé Greener Village.

« L’entreprise propriétaire de la pépinière s’appelait Green Village, explique M. Boyd. Nous avons joué sur ce nom, car nous croyons qu’il faut vraiment tout un village de gens qui travaillent ensemble pour réussir ce que nous voulons accomplir. »

M. Boyd précise que l’emplacement compte 50 planches de jardin accessibles aux clients et aux membres de la communauté, quatre serres fonctionnelles ainsi qu’un système de treillage extérieur en place. Selon lui, l’emplacement de huit hectares a ouvert de nouvelles possibilités pour la banque alimentaire « afin d’offrir davantage à ses clients que le panier alimentaire traditionnel ».

Boyd affirme que la banque alimentaire Greener Village a commencé à cultiver des poivrons, des concombres, des betteraves, des laitues et d’autres produits pour améliorer la qualité et la suffisance des paniers alimentaires de ses clients.

« Nous cultivions à peu près tout ce que nous pouvons cultiver », dit-il, ajoutant que l’installation de systèmes d’irrigation et de collecte d’eau de pluie à Greener Village a fait bondir leurs récoltes de légumes du jardin.

Peu après l’arrivée de réfugiés syriens à Fredericton en 2016, M. Boyd souligne que Greener Village a alors ajouté l’aubergine à son offre potagère pour s’assurer que chaque membre de la communauté peut profiter d’un choix adapté à ses préférences culturelles.

« Nous avons remanié un peu notre choix habituel de semences de sorte à avoir sous la main les semences qu’il leur faut afin qu’ils puissent cultiver les légumes les plus utiles pour nourrir leur famille », poursuit-il.

Selon Alex Boyd, grâce à des améliorations constantes, Greener Village cultive chaque année plus de 1 815 kg de fruits et légumes frais variés de grande qualité pour ses clients.

Le personnel expérimenté de Greener Village offre également de la formation pour que les clients et les membres de la communauté puissent apprendre les rudiments du jardinage et améliorer leurs habiletés.

« L’une de nos activités principales est de cultiver nos propres produits pour les paniers alimentaires de nos clients, mais nous mettons également à leur disposition le sol, les parcelles de terrain, les graines, l’équipement et la formation nécessaires pour pouvoir cultiver leur propre potager, et ce, de façon efficace, explique M. Boyd. C’est là, selon moi, que réside toute la beauté des jardins communautaires, surtout s’ils sont rattachés aux banques alimentaires et qu’ils comptent suffisamment de bénévoles ou de personnel pour former adéquatement les gens. »

Alex Boyd se souvient d’une famille d’anciens clients de la banque alimentaire qui vit maintenant à Toronto. Il sait qu’aujourd’hui, même si les membres de cette famille ne reçoivent plus les paniers alimentaires de Greener Village, les compétences qu’ils ont acquises au jardin communautaire demeurent.

« Ils conservent leurs apprentissages et peuvent les mettre en pratique », affirme M. Boyd. C’est pourquoi il encourage les banques alimentaires et les organismes de lutte contre la faim à cultiver davantage leurs propres aliments.

« L’incidence à long terme que l’on peut avoir de cette façon dans la vie des gens est considérable, conclut M. Boyd. Si vous avez les moyens, comme banque alimentaire, de mettre en place un tel service, faites-le! Ou communiquez avec une banque alimentaire qui l’offre déjà pour demander si elle peut vous aider à le mettre en place à votre tour. »

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