Les experts estiment que 25 % des Canadiens ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, plutôt que le taux officiel de 10 %.

30 % des jeunes de 18 à 30 ans, 44,5 % des familles monoparentales et 42 % des locataires n’ont pas les moyens d’acheter deux produits essentiels ou plus.

Le taux de pauvreté officiel du Canada ne donne pas une image complète de la faim et de l’insécurité alimentaire au Canada; selon un nouveau rapport historique : Mesure de la pauvreté au moyen d’un indice de privation matérielle (IPM) : Un indice mis à jour pour le Canada, publié aujourd’hui par Banques alimentaires Canada avec le soutien du Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire et de Maytree.

Le nouveau rapport, préparé par Michael Mendelson, membre associé de la Maytree Foundation et ancien sous-ministre de l’Ontario et du Manitoba, avec Geranda Notten, professeure en politiques publiques comparatives à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa, présente un indice de défavorisation matérielle (IPM) – une mesure de la pauvreté très utilisée en Europe pour mesurer un niveau de vie sous le seuil de pauvreté – à partir de données canadiennes. L’IPM met en lumière la pauvreté cachée en révélant qu’environ 25 % des Canadiens vivent dans la pauvreté faute d’avoir les moyens de s’acheter deux produits essentiels ou plus. Cela représente près de 6 millions de Canadiens de plus que ce que révèlent les données les plus récentes sur le taux de pauvreté de Statistique Canada.

Selon les mesures de l’IPM utilisées dans le nouveau rapport de Banques alimentaires Canada, 30 % des Canadiens âgés de 18 à 30 ans, 44,5 % des familles monoparentales et 42 % des locataires ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas se permettre deux ou plusieurs articles ménagers essentiels.

L’évaluation de la pauvreté ne se limite pas au revenu

« Une meilleure compréhension de la pauvreté est essentielle pour suivre avec précision nos progrès en matière de réduction de la détresse économique dans les ménages canadiens, affirme Kirstin Beardsley, chef de la direction de Banques alimentaires Canada. L’adoption d’un IPM au Canada pourrait améliorer notre compréhension de l’ampleur et de la nature de la pauvreté et permettre d’expliquer les écarts que nous constatons entre la demande réelle des banques alimentaires et le taux de pauvreté officiel actuel. Nous demandons au gouvernement du Canada d’intégrer un IPM à sa stratégie officielle de réduction de la pauvreté dans le cadre du corpus d’indicateurs afin d’évaluer les niveaux de pauvreté au Canada. »

« Un indice de privation matérielle est utilisé à l’échelle d’autres pays industrialisés afin de mesurer les répercussions d’un manque de moyens sur les ménages », explique Sarah Stern, directrice générale du Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire. L’élaboration et le maintien d’un IPM en parallèle des mesures existantes de lutte contre la pauvreté fondées sur le revenu pourraient fournir au gouvernement des renseignements plus précis en vue d’améliorer les programmes et d’aider un plus grand nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire. »

Selon les résultats de l’IPM, les répondants appartiennent aussi à d’autres groupes démographiques qui connaissent des taux élevés de pauvreté :

  • Personne sans emploi et en recherche d’emploi : 55,5 %
  • Personne dont la principale source de revenus est le versement d’un transfert : 55,4 %
  • Personne qui s’identifie comme noire : 34,4 %
  • Personne qui s’identifie comme autochtone : 37,4 %
  • Personne en situation de handicap : 37 %

À propos du projet

Le gestionnaire de projet de la « Mesure de la pauvreté au moyen d’un indice de privation matérielle (IPM) : Un indice mis à jour pour le Canada » était Michael Mendelson, membre associé de la Maytree Foundation et ancien sous-ministre de l’Ontario et du Manitoba. La direction universitaire du projet a été assurée par Geranda Notten, professeure en politiques publiques comparatives à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa. L’Environics Institute for Survey Research a facilité notre enquête et notre analyse. Le rapport est accessible à l’adresse https://foodbankscanada.ca/fr/hunger-in-canada/

À propos de Banques alimentaires Canada

Banques alimentaires Canada fait preuve de leadership à l’échelle nationale pour soulager la faim aujourd’hui et prévenir la faim demain, en collaboration avec le réseau des banques alimentaires partout au pays. Depuis 40 ans, les banques alimentaires aident les gens en situation d’insécurité alimentaire. Selon les données du Bilan-Faim, plus de 5 100 banques alimentaires et organismes communautaires joignent leurs efforts pour servir les personnes les plus vulnérables. L’an dernier, ils ont reçu plus de 1,9 million de visites par mois. Dans la dernière décennie, le réseau a reçu et distribué plus de 635 millions de kilos de denrées alimentaires. De plus, Banques alimentaires Canada a versé près de 168 millions de dollars pour maximiser les retombées collectives et la capacité locale des banques alimentaires tout en militant afin de réduire la nécessité d’y recourir. Notre vision est claire : nous voulons créer un Canada où personne ne souffre de la faim. Pour en savoir plus, visitez le site www.banquesalimentairescanada.ca

À propos du Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire

Mis sur pied en 2016, le Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire (le « Centre ») est un organisme de bienfaisance enregistré qui s’engage à collaborer afin de réduire l’insécurité alimentaire au Canada de 50 % d’ici 2030. Le Centre défend les intérêts de politiques publiques essentielles et investit dans le renforcement des connaissances et des programmes qui promeuvent la capacité des personnes et des communautés à assurer une sécurité alimentaire durable. Le Centre a financé directement plus d’une trentaine de projets à l’échelle du pays, ce qui représente un engagement de plus de 13 millions de dollars visant à accroître l’accès à de bons aliments et à réduire l’insécurité alimentaire.

À propos de Maytree

Maytree est une organisation de défense des droits de la personne qui s’engage à promouvoir des solutions systémiques à la pauvreté et à renforcer les communautés civiques. Nous sommes d’avis que le moyen le plus efficace de corriger les systèmes qui engendrent la pauvreté est de veiller à ce que les droits économiques et sociaux soient respectés, protégés et mis en œuvre pour toutes les personnes vivant au Canada. Grâce à notre travail, nous soutenons les organismes à but non lucratif, leurs responsables et les personnes avec lesquelles ils travaillent. https://maytree.com