F Fiche de Rendement de la Nouvelle-Écosse

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
52.5%
F
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
35.3%
D
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
8.8%
B-
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
38.5%
C-
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
65.6%
F
Dans l'ensemble
D

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
Grade
Taux de pauvreté (MPC)
8.6%
F
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
34%
F
L’aide aux personnes provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
47%
F
Taux de chômage
5.7%
D
Taux d’insécurité alimentaire
22.0%
F
Dans l'ensemble
F

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
Grade
Niveau de vie inadéquat
32.8%
F
Niveau de vie gravement inadéquat
17.8%
F
Dans l'ensemble
F

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
Grade
Progrès législatifs
F
Dans l'ensemble
F
×

Le taux de chômage élevé et la stagnation du salaire minimum en Nouvelle-Écosse ont contribué à la montée de la pauvreté dans la province, ce qui fait qu’un nombre non négligeable de gens ont du mal à satisfaire leurs besoins essentiels. La forte hausse des coûts du logement au cours des dernières années a exacerbé le problème. Ainsi, 68 % des clients des banques alimentaires de la province habitent dans un logement locatif. Ce pourcentage, qui est loin d’être aussi élevé dans les autres provinces de l’Atlantique, sous-tend un problème plus profond lié au coût de la vie et à son incidence sur l’insécurité alimentaire. Les résidents des régions rurales font face à des défis supplémentaires en raison de leur isolement géographique, qui rend difficile l’accès aux services et aux possibilités.

Dans l’ensemble, la Nouvelle-Écosse, comme les autres provinces de l’Atlantique, est aux prises avec des pénuries d’emploi. Elle affiche non seulement l’un des taux de chômage les plus élevés au pays, mais aussi l’un des taux d’insécurité alimentaire et de pauvreté les plus alarmants.

Puisque le nombre de personnes qui travaillent est moindre, celles qui dépendent des programmes d’aide sociale et d’un fragile filet de sécurité sociale sont plus nombreuses. En Nouvelle-Écosse, 12 % de la population touche des prestations d’assurance-emploi, soit le double de la moyenne nationale. Près du quart (23 %) des habitants reçoivent de l’aide sociale, un pourcentage inégalé dans les autres provinces. De plus, 17 % de la population reçoit des prestations de logement, ce qui place la Nouvelle-Écosse au deuxième rang parmi les provinces.

Malheureusement, le système d’aide sociale de la province n’est pas équipé pour soutenir adéquatement les personnes dans le besoin. Les prestations d’aide sociale pour les adultes vivant seuls qui sont aptes au travail ne représentent même pas 50 % du seuil de pauvreté.. Cette année, plus de la moitié (53 %) de la population éprouve plus d’inquiétudes financières que l’an dernier, et près de deux bénéficiaires d’aide sociale sur cinq affirment que les prestations ne sont pas suffisantes pour les aider à suivre le rythme du coût de la vie.

Lorsqu’on examine les coûts fixes élevés des résidents de la Nouvelle-Écosse, les raisons qui expliquent pourquoi les gens éprouvent des difficultés financières deviennent évidentes, qu’ils travaillent ou reçoivent de l’aide sociale. Les coûts fixes pour les personnes à faible revenu sont à leur plus haut niveau : les gens consacrent jusqu’à 66 % de leur revenu à des coûts autres que le loyer. Parallèlement, 35 % des résidents consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement, ce qui signifie que de nombreuses personnes dans la province doivent dépenser plus de 100 % de leurs revenus pour s’offrir le strict nécessaire. .

 

Considérations démographiques

En Nouvelle-Écosse, près d’une personne âgée sur dix vit dans la pauvreté, un ratio qui n’est pas aussi élevé ailleurs au pays pour ce groupe d’âge. Bien que les taux de pauvreté de tous les groupes, y compris les personnes âgées, aient diminué au cours des dernières années, celui des personnes de 65 ans et plus demeure près des deux tiers plus élevés que la moyenne nationale, un écart qui a relativement augmenté depuis 2015.

Malgré la faible superficie de la province, de nombreuses régions rurales disposent de peu ou d’aucune infrastructure de services Internet haute vitesse. La Nouvelle-Écosse se retrouve dans le tiers le plus bas au Canada en ce qui concerne l’accès à des services Internet haute vitesse. En effet, plus de 15 % de la population n’ont pas accès à de tels services dans la province. À l’ère post-pandémique, l’accès à Internet haute vitesse est autant un service essentiel à la qualité de vie qu’une nécessité économique de base. Dans certains cas, elle permet aux travailleurs de décrocher un emploi et de profiter de possibilités économiques tout en demeurant dans des communautés économiquement isolées.

La Nouvelle-Écosse accuse un retard par rapport à de nombreuses autres provinces en ce qui a trait aux mesures pour se sortir de la pauvreté. Le gouvernement n’a pas mis à jour sa stratégie de réduction de la pauvreté et ne dispose pas d’un cadre suffisant pour éliminer la pauvreté et les faibles revenus dans la province.

Les données du sondage de cette année montrent que le Canada atlantique est particulièrement frappé par la crise du logement. Pour remédier à ce problème, le gouvernement de Tim Houston en Nouvelle-Écosse a prolongé le plafond de hausse de loyer de 2 % existant jusqu’au 31 décembre 2023.

De plus, pour soutenir les personnes et les familles les plus touchées par cette crise, il a annoncé en 2022 une aide ciblée (en anglais seulement) pour aider les Néo-Écossais à faible revenu. Cette aide ciblée inclut :

    • a one-time payment of $150 to all current income assistance recipients,
    • un paiement unique de 150 $ à tous les bénéficiaires actuels de l’aide au revenu;
    • une subvention d’un million de dollars à Feed Nova Scotia, qui sera distribué aux 140 banques alimentaires de l’organisme à l’échelle de la province
    • une subvention de 200 000 $ aux banques alimentaires locales de la province (non affiliées à Feed Nova Scotia).

Le budget 2023-2024 de la Nouvelle-Écosse prévoit des investissements pour améliorer l’accès à des logements à loyer modique et le soutien aux personnes en situation d’itinérance, mais les mesures prévues sont vagues et insuffisantes. L’absence pour une deuxième année consécutive d’une hausse des prestations d’aide sociale, malgré la flambée du coût de la vie, est décevante. Certains investissements ont été faits pour rendre la vie plus abordable pour les familles à faible revenu, mais puisque la Nouvelle-Écosse affichait le taux de pauvreté le plus élevé au Canada en 2020, le budget de 2023 s’avère déficient.

La pauvreté devient un problème de plus en plus pressant : 61 % des Néo-Écossais sont témoins d’une aggravation de la situation là où ils vivent. Qui plus est, un peu plus de la moitié de la population (53 %) estime qu’elle se trouve en moins bonne posture que l’année dernière. Ce pourcentage est plus élevé que dans toute autre province.

Même si le gouvernement a fait quelques progrès en matière de politiques, il n’a pas mis en place de plan de réduction de la pauvreté depuis 2009. Pour s’attaquer à cet enjeu, les décideurs politiques devraient travailler à moderniser leur approche afin de répondre aux besoins de la société actuelle.

Responsabilités
  1. Adopter une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté, axée surtout sur la pauvreté chez les personnes âgées

À la suite de l’adoption du projet de loi 94, la Nouvelle-Écosse a élaboré sa première stratégie de réduction de la pauvreté en 2009. Bien que cette stratégie ait présenté une vision pour la réduction de la pauvreté d’ici 2020, aucune nouvelle stratégie n’a été introduite depuis. Afin de mobiliser les efforts, l’adoption d’une nouvelle stratégie est nécessaire pour s’attaquer aux foyers de pauvreté subsistants, en particulier chez les personnes âgées de 65 ans et plus. La prévalence de la pauvreté chez ce groupe d’âge peut surprendre, compte tenu du bilan relativement solide du Canada en matière de lutte contre la pauvreté des aînés au Canada depuis l’instauration de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. La réalité oblige à remettre les pendules à l’heure en adoptant une stratégie de réduction de la pauvreté renouvelée qui répond aux besoins de toute la population.

  1. Améliorer les soins de santé communautaires pour les personnes âgées

Afin de mieux répondre aux besoins des personnes âgées, la stratégie de réduction de la pauvreté devrait examiner la façon dont les services de soins de santé primaires peuvent être mis à profit en conjonction avec les mesures de soutien du revenu pour appuyer le vieillissement chez soi et l’accès aux services communautaires pour les aînés à faible revenu.

Comme les coûts élevés des soins siphonnent les ressources financières des ménages plus tard au cours de la vie et qu’ils constituent souvent un facteur qui exacerbe la pauvreté chez les personnes âgées de 75 ans et plus, la province a l’occasion d’examiner comment elle peut tourner simultanément son attention sur la réduction de la pauvreté et les objectifs en matière de soins de santé.

  1. Élimination des quotes-parts des régimes provinciaux d’assurance-médicaments

Pour faire suite à la recommandation précédente, le gouvernement provincial devrait abolir les quotes-parts des régimes d’assurance-médicaments pour les aînés et les familles afin d’éliminer le dilemme auquel font face certaines personnes lorsque vient le temps de décider si elles achèteront des médicaments essentiels ou mettront du pain sur leur table. Cette mesure pourrait avoir un effet notable puisqu’un nombre important de visiteurs néo-écossais des banques alimentaires sont forcés de réduire leurs dépenses en nourriture (56 %) ou de renoncer à leurs médicaments d’ordonnance (50 %) en raison de leurs coûts élevés.

 

Annulation des prestations et perte de revenu
  1. Introduire l’indexation fiscale en révisant les tranches de revenu pour tenir compte de l’inflation

La Nouvelle-Écosse (ainsi que l’Île-du-Prince-Édouard) demeure l’une des deux seules provinces à ne pas indexer leurs fourchettes d’imposition en fonction de l’inflation. L’inaction continue sur ce front par les gouvernements successifs constitue une taxe furtive pour les personnes à faible et à moyen revenu, une situation qui est devenue particulièrement inquiétante ces dernières années compte tenu des niveaux élevés d’inflation. Dans le prochain budget provincial, l’indexation devrait figurer parmi les priorités et s’étendre à tous les programmes provinciaux, qu’il soit question de la perception des revenus, des crédits ou des mesures de soutien du revenu.

  1. Augmenter et modifier le crédit pour la réduction de la pauvreté

Le crédit pour la réduction de la pauvreté est une mesure de soutien du revenu unique au Canada en ce sens que, contrairement à la plupart des programmes gouvernementaux mis en œuvre par le gouvernement fédéral et les administrations provinciales, elle est spécialement conçue pour les personnes à faible revenu qui n’ont pas d’enfants à charge. Ce groupe figure parmi ceux qui sont le plus souvent oubliés lors de l’élaboration des politiques, car les gouvernements ont tendance à se concentrer davantage sur les familles. Bien que le crédit ait plusieurs fois été revu à la hausse depuis son introduction en 2010, il n’a pas été bonifié par rapport à son niveau actuel de 500 $ par année (quatre versements trimestriels de 125 $) selon un seuil de revenu annuel de 16 000 $. Nous recommandons à la Nouvelle-Écosse de doubler le montant de ce crédit et de l’indexer en fonction de l’indice d’inflation au profit du maintien du pouvoir d’achat au fil du temps. L’élargissement subséquent du crédit pour inclure les personnes dont le revenu est supérieur au seuil actuel de 16 000 $ par année devrait faire partie des objectifs prioritaires de la nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté de la province.

  1. Réduire le seuil de revenu de récupération du crédit de taxe de la Nouvelle-Écosse pour la vie abordable (CTNEVA)

Le CTNEVA est une prestation uniforme de 255 $ par ménage et de 60 $ par enfant qui est progressivement récupérée à des niveaux de revenu supérieurs à 30 000 $. À l’instar du crédit d’impôt fédéral pour la TPS, le CTNEVA a été instauré pour atténuer les coûts associés à la taxe de vente pour les personnes ayant le revenu le plus faible. Puisque le crédit pour la TPS a déjà été augmenté trois fois par le gouvernement fédéral depuis 2020 afin de mieux répondre aux préoccupations en matière d’abordabilité pendant des périodes de forte inflation, la province a l’occasion de transformer le CTNEVA en une prestation d’aide au loyer. Ainsi, elle reciblerait la prestation pour que les locataires puissent y avoir accès, tout en augmentant du même coup le montant alloué et le seuil de gains pour soutenir les ménages dont les revenus sont légèrement supérieurs à la limite actuelle de 30 000 $ par année. Voilà qui permettrait d’offrir une aide potentiellement plus importante et mieux ciblée pour surmonter ce qui est manifestement l’un des défis les plus pressants en matière d’abordabilité pour les résidents à faible revenu.

 

Une infrastructure qui fonctionne pour les gens
  1. Élargir l’infrastructure haute vitesse

La Nouvelle-Écosse devrait se donner comme mission de combler l’écart entre elle-même et le Québec en matière d’accès aux services Internet haute vitesse, l’objectif étant d’atteindre une couverture de 95 % du territoire dans les trois prochaines années. L’atteinte de cet objectif nécessitera une combinaison d’investissements directs et de mesures de soutien fiscal à l’intention des réseaux de télécommunications et des distributeurs pour rendre les projets d’immobilisations plus abordables, ainsi qu’un certain nombre de modifications réglementaires pour donner la priorité à l’accès aux tours et aux câbles dans les corridors des infrastructures municipales et des services publics.

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