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Fiche de Rendement de Terre-Neuve-et-Labrador
Section 1: Expérience de la pauvreté |
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Indicateur | Donnés | Grade |
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
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42.6% | C- |
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
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30.9% | B- |
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
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14.0% | C- |
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
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55.1% | F |
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
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63.9% | F |
Dans l'ensemble | D+ |
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Section 2: Mesures de la pauvreté |
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Indicateur | Donnés | Grade |
Taux de pauvreté (MPC)
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8.1% | D- |
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
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46% | D |
L’aide aux personnes provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
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77% | B |
Taux de chômage
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10.3% | F |
Taux d’insécurité alimentaire
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22.5% | F |
Dans l'ensemble | D- |
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Section 3: Défavorisation matérielle |
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Indicateur | Donnés | Grade |
Niveau de vie inadéquat
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31.2% | F |
Niveau de vie gravement inadéquat
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11.3% | D+ |
Dans l'ensemble | D- |
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Section 4: Progrès législatifs |
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Indicateur | Donnés | Grade |
Progrès législatifs
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F |
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Dans l'ensemble | F |
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Au cours des dernières décennies, la province de Terre-Neuve-et-Labrador a connu d’importants changements économiques et démographiques marqués par le déclin des industries traditionnelles comme la pêche et l’exploitation minière, et l’exode des jeunes qui cherchent des possibilités d’emploi dans d’autres domaines. Ces changements ont notamment contribué à un taux de pauvreté supérieur à la moyenne dans la province. Celui dans les régions rurales et chez les peuples autochtones est d’ailleurs particulièrement alarmant. Selon un rapport de 2019 du Centre canadien de politiques alternatives, plus de la moitié des enfants inuits de Terre-Neuve-et-Labrador vivent sous le seuil de pauvreté.
De nombreux ménages à faible revenu de Terre-Neuve-et-Labrador doivent se satisfaire de logements inadéquats ou surpeuplés, et cette situation préoccupante est aggravée par le coût élevé de la vie dans les régions éloignées. De ce fait, un nombre important de personnes continuent de croupir dans la pauvreté et d’être appauvries par un filet de sécurité sociale fragilisé. De plus, le déclin des industries traditionnelles et l’exode des travailleurs ont nui à l’économie de la province et contribué à accroître la pauvreté.
La situation à Terre-Neuve-et-Labrador illustre la gravité de la pauvreté au Canada. Aux prises avec des conditions de travail et économiques inacceptables, les Terre-Neuviens-et-Labradoriens ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Cela dit, beaucoup d’entre eux sont obligés de se tourner vers l’aide sociale et l’assurance-emploi, mais comme les prestations sont insuffisantes, ils peinent à payer leur loyer et à se nourrir.
Travailler dans une économie en difficulté
En ce qui concerne le travail, 18 % des résidents de la province touchent des prestations d’assurance-emploi, comparativement à seulement 6 % de la population à l’échelle nationale.. Les bas salaires font en sorte que deux personnes sur cinq peinent à joindre les deux bouts. Un nombre accru de personnes indiquent qu’il est plus difficile de trouver un emploi stable à Terre-Neuve-et-Labrador que partout ailleurs au Canada. En effet, la province affiche le pire taux de chômage au pays, soit 10 %.
Ainsi 54 % de la population souhaite voir une augmentation du salaire minimum, , 42 % veulent des politiques qui visent à promouvoir le travail décent et 47 % aspirent à de nouvelles possibilités sur le marché du travail ainsi qu’à des occasions de formation.
Montée en flèche du coût de la vie
Tant que les défis liés au travail persistent, le coût de la vie continuera de constituer un problème réel pour 46 % des habitants de la province qui peinent à se procurer des aliments frais et abordables.Nulle part ailleurs au pays la proportion du revenu que les ménages à faible revenu allouent aux coûts fixes comme les services publics et le transport n’est aussi élevée. Cela explique pourquoi deux résidents sur trois demandent une réduction du coût des services publics.
Défaillance du système d’aide sociale
Parallèlement, de plus en plus de gens pourraient devoir composer avec un système d’aide sociale déficient. À Terre-Neuve, une personne sur cinq reçoit déjà des prestations d’aide sociale versées par la province, et 37 % des personnes qui touchent ces prestations affirment qu’elles ne sont pas suffisantes pour suivre le rythme du coût de la vie. . Les données probantes appuient ces résultats; les prestations d’aide sociale versées dans la province représentent moins de la moitié du seuil de pauvreté (pour les adultes vivant seuls en âge de travailler).
La stratégie de réduction de la pauvreté de 2006 de Terre-Neuve-et-Labrador s’est avérée un premier exemple de réussite, car elle appuyait des efforts ciblés visant à réduire la proportion de bénéficiaires de l’aide sociale et fournissait une façon de réfléchir aux mesures gouvernementales requises bien avant que d’autres provinces emboîtent le pas. Toutefois, l’élan s’est perdu depuis, et aucune stratégie semblable n’a vu le jour par la suite. Près de deux décennies plus tard, peu de mesures ont été prises pour tenter de mettre fin à la pauvreté à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le gouvernement actuel a décidé de concentrer ses efforts sur la crise du coût de la vie. En 2022, il a annoncé un investissement de 22,2 millions de dollars dans cinq domaines clés (en anglais seulement), dont quatre liés au coût de la vie :
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- Bonification de 10 % du supplément de revenu qui permet à une famille de quatre personnes d’obtenir 1 000 $ par année et aux personnes handicapées, jusqu’à 715 $ par année;
- Bonification de 10 % de la prestation aux aînés qui permet aux familles admissibles d’obtenir jusqu’à 1 444 $ par année;
- Création d’une prestation unique pour les personnes qui bénéficient actuellement d’un soutien du revenu – 200 $ pour les particuliers et 400 $ pour les familles.
- Investissement de deux millions de dollars supplémentaires pour le remplacement du chauffage à l’huile par l’électricité – remise pouvant atteindre 5 000 $.
Le budget de 2023 de Terre-Neuve-et-Labrador est un budget minimaliste qui propose peu de mesures pour remédier aux problèmes d’abordabilité et soutenir les personnes et les familles qui vivent dans la pauvreté. Il prévoit un maigre investissement de 140 millions de dollars pour des logements neufs et à loyer modique. Le regroupement des fonds pour ces deux catégories de logements fait en sorte qu’on peut difficilement savoir quel montant sera affecté aux logements à prix modique. Plutôt que d’offrir une aide efficace et fiable aux personnes qui peinent à faire face à la hausse du coût de la vie, le gouvernement fait fausse route avec cette initiative. Le budget prévoit également des mesures de moindre envergure pour soutenir les personnes vulnérables, comme une bonification de 5 % du supplément de revenu et de la prestation aux aînés de Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que des fonds de 19,2 millions de dollars pour des mesures de soutien à l’établissement, y compris des services pour soutenir les réfugiés ukrainiens.
Puisque la province vise à réduire la pauvreté de moitié d’ici 2030, elle devra s’attaquer aux problèmes liés à la hausse du coût de la vie et à la pénurie de logements à loyer modique. Des experts du domaine croient que reproduire l’approche de l’Î.-P.-É. en invitant les trois partis politiques officiels à signer une lettre de recommandation pour une allocation universelle aiderait la province à atteindre son objectif.
Le gouvernement doit cependant prendre des mesures drastiques. Le coût de la vie continue d’exploser partout au pays, et les logements sont de moins en moins abordables pour les personnes qui souhaitent louer ou acheter une propriété. Les communautés rurales et les peuples autochtones de Terre-Neuve sont touchés de façon disproportionnée par la pauvreté, dont le taux demeure élevé dans la province. Même si le gouvernement a pris certaines mesures pour braver la tempête, il reste beaucoup de travail à faire.
Le gouvernement doit déployer des efforts concertés pour résoudre les problèmes de logement et rendre la vie plus abordable afin que l’ensemble de la population, en particulier les groupes de personnes vulnérables ayant des besoins particuliers, constate de changements concrets.
Responsabilités
- Présenter une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté
Alors que le secteur provincial de l’énergie continue de se rétablir et de croître, le moment est venu d’élaborer une nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté. Terre-Neuve-et-Labrador doit absolument se doter d’un plan qui réduira les inégalités et la pauvreté pour assurer un avenir équitable et inclusif pour la province.
- Mettre l’accent sur la réduction de la pauvreté infantile
Dans le cadre de cette stratégie, la province devrait travailler à atteindre l’objectif à court terme de réduire le taux de pauvreté infantile à Terre-Neuve-et-Labrador afin qu’il corresponde au moins à la moyenne nationale. Dans la province, environ un enfant sur dix vit grandi au sein d’une famille qui souffre de pauvreté. Il s’agit du taux le plus élevé au Canada. S’il est moins élevé qu’en 2015, il s’est surtout replié pendant la pandémie de COVID-19, et cette baisse s’avère un peu plus de 50 % plus importante que celle observée à l’échelle nationale. Au cours des quatre années précédant la pandémie (de 2015 à 2018), la pauvreté infantile est demeurée stable dans la province malgré l’instauration de l’ACE.
Protection contre l’inflation
- Accorder une indexation généralisée des prestations et des tranches d’imposition
Terre-Neuve-et-Labrador a déjà reconnu l’indexation comme un aspect important de la mise à disposition de ressources de soutien suffisantes pour les personnes vivant dans des ménages à faible revenu, comme en témoigne son inclusion dans la stratégie de réduction de la pauvreté de 2006. Bien que la Prestation pour enfants de Terre-Neuve-et-Labrador (PETNL) continue d’être indexée, d’autres prestations ont pris fin en 2012. L’indexation exhaustive des prestations et de toutes les tranches d’imposition afin que la population puisse compter sur le gouvernement pour suivre l’évolution de l’abordabilité est un facteur de réussite clé pour la prévention et la réduction de la pauvreté. Puisque la province de Terre-Neuve-et-Labrador prévoit des excédents budgétaires pour les exercices 2024-2025 à 2027-2028, il n’y a aucune raison de prendre encore plus de retard.
Travail et occasions
- Collaborer avec le gouvernement fédéral pour mettre à l’essai de nouvelles initiatives d’emploi ciblant les jeunes et les chômeurs de longue durée
Bien que les perspectives économiques de la province se soient améliorées au cours des dernières années à mesure que les prix mondiaux des produits de base ont rebondi, Terre-Neuve-et-Labrador continue d’afficher le taux le plus élevé de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (NEET), ainsi que le niveau le plus élevé de chômage de longue durée (27 semaines ou plus), qui est également particulièrement concentré parmi les cohortes plus jeunes. La province peut prendre plusieurs mesures pour remédier à la situation, notamment les suivantes :
- Améliorer l’abordabilité des programmes de formation postsecondaire et de métier spécialisé ainsi que l’accès à ces programmes;
- Investir dans plusieurs programmes de perfectionnement professionnel offerts par des employeurs pour créer des occasions de formation, de démonstration et d’apprentissage intégré en milieu de travail pour les jeunes et futurs diplômés.
Toutefois, compte tenu de l’ampleur et du caractère durable du défi qui se profile à l’horizon pour la province, le gouvernement fédéral devra miser sur son rôle de partenaire. Un partenariat lui permettrait de tirer parti de ses outils pour investir dans divers projets pilotes liés à l’assurance-emploi qui pourraient ensuite être mis à l’échelle, y compris des mesures pour aider les travailleurs risquant de devenir des chômeurs de longue durée à réintégrer leur emploi plus facilement.
- Réduire le taux de récupération du revenu d’emploi
Le programme Entrer sur le marché du travail actuel est peu incitatif à la mobilisation de la main-d’œuvre et comporte un taux élevé de récupération des prestations. Par exemple, une personne seule peut avoir accès à une exemption de gains seulement sur la première tranche de 75 $ par mois, plus 20 % du solde de ses revenus. Il s’agit de l’exemption de gains la plus faible au Canada. Conformément aux changements similaires apportés au cours des dernières années dans d’autres provinces, cette exemption initiale devrait être d’un minimum de 500 $, puis le montant des revenus totaux pris en compte devrait progressivement diminuer de manière à ce que les bénéficiaires conservent dans leurs poches au moins 50 cents par dollar gagné.
Infrastructure haute vitesse
- Élargir l’infrastructure haute vitesse
Terre-Neuve-et-Labrador affiche le taux d’accès aux services Internet haute vitesse le plus bas : 77 %. À l’ère post-pandémique, la connexion à Internet haute vitesse est autant un service essentiel à la qualité de vie qu’une nécessité économique de base. Dans certains cas, elle permet aux travailleurs de décrocher un emploi et de profiter de possibilités économiques tout en vivant dans des communautés où les coûts sont moins élevés.
La province devrait accroître les investissements fédéraux récents dans l’accès universel au haut débit grâce à sa propre initiative provinciale accélérée. Elle devrait consacrer jusqu’au quart des excédents budgétaires futurs à l’investissement dans l’infrastructure haute vitesse, en se donnant comme objectif d’atteindre une pénétration de 90 % le plus rapidement possible.
FICHE DE RENDEMENT
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Ces notes représentent la mesure dans laquelle les efforts de réduction de la pauvreté des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral sont efficaces. Comme plusieurs facteurs contribuent à la pauvreté, tels que les coûts du logement et des besoins quotidiens ainsi que la qualité du filet de sécurité sociale, ces fiches de rendement évalueront l’expérience de la pauvreté partout au Canada et les mesures que peuvent prendre les gouvernements pour améliorer leurs politiques sociales.
Les provinces et les territoires sont comparés les uns avec les autres pour évaluer l’expérience de la pauvreté, les mesures de la pauvreté, le niveau de vie et le progrès du gouvernement dans l’adoption d’une loi anti-pauvreté. Cette approche aide les décideurs politiques et les défenseurs à comparer les résultats des gouvernements, à cerner les politiques qui fonctionnent bien à l’échelle nationale et à disposer de données probantes pour promouvoir des politiques efficaces de lutte contre la pauvreté.
Il s’agit d’un outil évolutif qui sera mis à jour chaque année pour suivre les progrès réalisés par les gouvernements dans la réduction de la pauvreté.
A
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C
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INC
Inconclusive
En tant qu’organisme qui soutient un réseau d’associations d’un bout à l’autre du pays, Banques alimentaires Canada reconnaît que ses activités sont exercées sur les territoires traditionnels des peuples autochtones qui ont pris depuis des temps immémoriaux soin de ces terres que nous appelons maintenant le Canada.
Nous reconnaissons que bon nombre d’entre nous sont des colonisateurs et que ces terres sur lesquelles nous vivons, travaillons, échangeons et voyageons sont assujetties à l’autonomie gouvernementale des Premières Nations en vertu de traités modernes, de territoires non cédés et non abandonnés, ou de territoires traditionnels desquels les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuits ont été déplacés.
Nous nous engageons à décoloniser et à démanteler les systèmes d’oppression qui ont dépossédé et continuent de déposséder les peuples autochtones de leurs terres et de les priver de leurs droits inhérents à l’autodétermination. Il s’agit notamment d’évaluer le rôle que Banques alimentaires Canada a joué dans la perpétuation de ces systèmes et de travailler à devenir des partenaires actifs dans la voie de la réconciliation.