Saskatoon Food Bank – La maladie et la santé

Laurie O’Connor, directrice générale du Saskatoon Food Bank and Learning Centre, fait du bénévolat dans une banque alimentaire depuis son adolescence. Elle se souvient d’y être allée après l’école et d’avoir été inspirée par ce qu’elle a vu. Le fait de voir des gens recevoir des denrées qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter l’avait rendue très heureuse. En passant du temps à la banque alimentaire, Laurie a pris conscience des inégalités et a su qu’elle voulait continuer d’être là pour les personnes en situation d’insécurité alimentaire.  

« Mes parents travaillaient dans une banque alimentaire lorsque j’étais adolescente, alors c’est un monde que je connais depuis longtemps. J’avais l’habitude de faire du bénévolat après l’école et pendant mes études universitaires. Ça a toujours fait partie de ma vie. La justice sociale est très importante pour moi, et j’ai décidé de continuer à travailler dans ce domaine. Je crois que les banques alimentaires sont un endroit extraordinaire pour tisser des liens avec la communauté, en apprendre davantage sur les inégalités et veiller à ce que les personnes en situation d’insécurité alimentaire soient à la table avec nous et se fassent entendre, et je crois que c’est encore le cas aujourd’hui. » 

En 2020, les besoins étaient encore plus grands, mais l’engagement et la compassion sont restés inébranlables, même en période de pandémie. 

« Nous avons eu deux éclosions dans notre banque alimentaire. Certains membres du personnel ont été malades, et d’autres ont été exposés. Cette situation nous a causé beaucoup de stress. Il y a la peur de tomber malade et de rendre les autres malades, particulièrement les membres de la famille. On s’inquiète aussi pour ceux qui utilisent nos services, et on se demande si l’on pourra continuer de les servir. Malgré toutes ces inquiétudes, notre personnel et nos bénévoles n’abandonnent jamais. Ils sont toujours à la hauteur de la situation. Nous vivons une crise sans précédent, et nous apprenons à y faire face ensemble. Nous cherchons constamment des moyens d’appliquer, voire de dépasser, les normes en matière de santé et de sécurité. » 

Bien qu’elle soit un véritable fardeau, la pandémie a mis en lumière les multiples facettes de la pauvreté. Alors que beaucoup d’entre nous commencent à nous habituer au monde virtuel, d’autres n’ont pas les moyens d’avoir une connexion Internet. 

« La pandémie a entraîné son lot de défis pour nous. Nous avons dû complètement changer notre fonctionnement pour assurer la sécurité du personnel et des clients. Nous avons amélioré notre service de livraison à domicile et commencé à offrir certains de nos programmes en ligne. Nos programmes de nutrition sont maintenant offerts virtuellement, et nous avons aussi un programme d’alphabétisation. Le problème, c’est que certaines personnes en situation de pauvreté n’ont pas accès aux programmes en ligne. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour trouver une solution et nous assurer qu’elles pourraient en bénéficier. Parfois, nous sommes tellement dépassés par nos propres problèmes que nous oublions que d’autres ont beaucoup plus de soucis que nous. Et cette situation le montre clairement. » 

Mais comme les banques alimentaires l’ont confirmé à maintes reprises, l’incroyable soutien des Canadiens a permis d’aider tant de gens. 

« Le soutien du public et des entreprises est extraordinaire depuis le début de la pandémie. L’œuvre des banques alimentaires aux quatre coins du pays a soudainement été mise sous les projecteurs. Au début, nous craignions une pénurie de denrées puisque les besoins allaient augmenter, mais en seulement quelques jours, nos systèmes de dons en ligne étaient saturés. Nous sommes éternellement reconnaissants. Grâce aux dons, nous pouvons servir plus de gens rapidement, mais de manière plus sécuritaire. Nous avons aussi pu mettre dans nos paniers les aliments les plus nutritifs. Je le répète depuis les premiers jours de la pandémie, cette aide nous a donné l’impression d’être soutenus et entourés par toute une communauté. Tout ce que je peux vous dire, c’est merci! » 

Le travail dans une banque alimentaire n’est pas toujours sombre; il y a aussi des moments de bonheur. Laurie se rappelle le plaisir qu’elle et ses collègues avaient ensemble, et elle a bien hâte de reprendre les célébrations. 

« Auparavant, les célébrations étaient nombreuses à la banque alimentaire. Je me souviens que lorsque nous voulions remercier nos fidèles bienfaiteurs, nous vidions notre entrepôt afin d’y tenir une petite réception, et c’était beau de voir ce vieux hangar transformé en lieu de rencontre. Nous adorons célébrer les petites et les grandes victoires. Nous offrons ici un programme d’expérience en milieu de travail d’une durée de six mois qui permet aux participants d’apprendre notre fonctionnement et le sens de la communauté. Chaque fois qu’un cours prend fin, je m’étonne de la reconnaissance qu’ils nous manifestent, et ils sont tout aussi étonnés de notre gratitude envers eux et ce qu’ils nous ont appris. Ce sont des choses simples mais précieuses qui me feront toujours sourire. » 

Les appels de clients reconnaissants sont une autre bonne raison de célébrer. Ils motivent les banques alimentaires à continuer d’aider les autres. 

« Nous avons opté pour un petit programme de livraison au début de la pandémie. Il y a une résidence pour personnes âgées à faible revenu à quelques pâtés de maisons d’ici, et lorsqu’elles ont su que nous offrions la livraison, elles nous ont téléphoné pour nous témoigner leur gratitude et leur joie. Ça faisait chaud au cœur. La situation nous a poussés à trouver des solutions pour livrer des denrées aux plus démunis au moment où ils en avaient besoin. Nous allons continuer de travailler fort pour aider les personnes dans le besoin. Par exemple, nous allons voir comment nous pourrions continuer d’offrir un service de livraison même après la pandémie. Nous allons aussi continuer de trouver des façons novatrices de soutenir les gens dans le besoin, et nous sommes prêts à surmonter les obstacles qui sèmeront notre route. »