À l’occasion de la Semaine nationale de l’action bénévole 2020, nous sommes plus reconnaissants que jamais envers les milliers de bénévoles dévoués des banques alimentaires du pays qui servent les communautés pendant cette période difficile.
Les bénévoles ont toujours été le pilier du réseau de banques alimentaires. Environ 40 % des banques alimentaires à l’échelle nationale sont entièrement gérées par des bénévoles, et cette proportion est encore plus élevée dans les petites communautés et les localités rurales.
Il s’agit d’un réseau composé d’organisations communautaires locales qui ont émergé en réponse aux besoins uniques de leurs collectivités. Ces besoins sont historiquement le résultat de la fermeture d’une usine locale, de l’augmentation rapide du coût des loyers dans une région donnée, ou d’une catastrophe environnementale comme un incendie de forêt ou une inondation qui laissent du jour au lendemain des milliers de personnes sans domicile.
Ces organisations ont également dû gérer les besoins à long terme qui ont émergé en raison des lacunes de notre filet de sécurité sociale et des écarts de richesse qui se sont creusés de façon exponentielle après la récession de 2008 : les revenus moyens sont loin de permettre de répondre au coût de la vie, et la situation est exacerbée par la COVID-19. Avec près de 3 millions de demandes de prestations d’assurance-emploi déposées depuis le début de la crise de la COVID-19 et l’inquiétude de nombreux locataires de ne pas pouvoir payer leur loyer avant l’arrivée des chèques, la fragilité de ce filet de sécurité a été largement diffusée.
Même si la vie normale est à l’arrêt et que l’économie est sur pause, les banques alimentaires doivent continuer de servir les centaines de milliers de Canadiens qui comptent sur ses services.
Les bénévoles ont prouvé être une force réceptive, vive, agile et fiable. Les circonstances sociales et économiques peuvent basculer du jour au lendemain, mais la politique gouvernementale et les mécanismes de réponse à ces circonstances évoluent beaucoup plus lentement.
Or, les banques alimentaires font aujourd’hui face à une demande inédite, mais aussi à d’importantes limites dans l’approvisionnement. S’ajoute à ces contraintes une réduction importante de la main-d’œuvre disponible en raison des précautions d’éloignement social. Ainsi, le secteur fait face à une pression sans précédent et, pour relever ces défis, les bénévoles s’adaptent sans cesse.
Le besoin est double : les banques alimentaires doivent fournir un soutien immédiat et quotidien, mais aussi jouer un rôle central pour aider les communautés à se rassembler et à réaliser des progrès durables à long terme.
Comme des bénévoles plus jeunes se mobilisent pendant cette période où les plus âgés sont à risque, il se crée une relève de bénévoles. Dans certaines petites communautés, des bénévoles offrent maintenant des services de livraison à domicile pour que les clients n’aient pas à se rendre sur place. Dans les banques alimentaires, les bénévoles travaillent en équipes de deux, tandis que d’autres installent des barrières en plexiglas dans les salles d’accueil. Ils relèvent le défi malgré les obstacles et sont un autre exemple de la bienveillance de notre nation.
L’impact économique global et l’ampleur des besoins qui en découlent demeurent inconnus. Les sociétés, les particuliers et les gouvernements travaillent de concert pour aider le réseau à répondre à la croissance des besoins. En outre, certains programmes prometteurs pourraient aider à atténuer la demande, comme la nouvelle Prestation d’urgence du Canada (PCU) et la bonification d’autres avantages fiscaux. Les gens sur le terrain le savent bien : de nombreuses personnes peuvent encore passer entre les mailles du filet pour différentes raisons.
Quoi qu’il en soit, il leur faudra continuer de payer leur loyer et de se nourrir.
Et comme toujours, les bénévoles dévoués seront présents, motivés par la force et le bien de la communauté.