D Fiche de Rendement de l'Alberta

Section 1: Expérience de la pauvreté

Indicateur Donnés
Grade
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
49.4%
F
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
34.8%
D+
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
15.0%
C-
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
48.5%
D-
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
54.5%
C+
Dans l'ensemble
D

Section 2: Mesures de la pauvreté

Indicateur Donnés
Grade
Taux de pauvreté (MPC)
7.8%
D
L’aide sociale provinciale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
32%
F
L’aide aux personnes provinciale en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
37%
F
Taux de chômage
5.7%
D
Taux d’insécurité alimentaire
21.8%
F
Dans l'ensemble
D-

Section 3: Défavorisation matérielle

Indicateur Donnés
Grade
Niveau de vie inadéquat
29.8%
F
Niveau de vie gravement inadéquat
13.8%
D-
Dans l'ensemble
D-

Section 4: Progrès législatifs

Indicateur Donnés
Grade
Progrès législatifs
C
Dans l'ensemble
C
×

Quelques mois après l’arrivée au pouvoir du Parti conservateur uni (PCU) en 2019, la pandémie de COVID-19 a frappé le Canada. Le parti a connu des luttes internes tout au long des premières années de la pandémie et s’est donné un nouveau chef en 2022. Au cours de cette période (2019-2022), le recours aux banques alimentaires a augmenté de 73 % en Alberta, ce qui représente plus du double du taux national d’augmentation et le taux le plus élevé au pays. Plus tôt en 2023, l’Alberta a connu une autre élection, laquelle a vu le PCU maintenir sa position au pouvoir.

Avec les changements de partis et de chefs depuis 2019 et les conséquences d’une pandémie mondiale, il semble que l’Alberta ait eu du mal à se positionner sur l’enjeu de la pauvreté. Alors que le gouvernement commence à se relever des défis des quatre dernières années, il devra déployer beaucoup d’efforts pour aider ceux qui sont nouvellement aux prises avec la pauvreté et ceux qui y faisaient déjà face.

La santé mentale : une priorité

Dans l’ensemble de la province, la santé mentale et le travail sont souvent considérés comme des facteurs clés de la pauvreté. Un Albertain sur trois affirme que sa santé mentale a une incidence sur sa capacité à trouver du travail, à travailler efficacement ou à gérer ses finances, . ce qui place l’Alberta au-dessus de la moyenne nationale à ce chapitre. Le lien que font les Albertains entre le travail et la santé mentale n’est pas surprenant, puisque la moitié d’entre eux estiment que leur situation financière est pire qu’il y a un an. De plus, de très nombreuses personnes, soit 56 % des répondants, affirment que les dépendances sont un problème dans leur communauté qui doit être réglé.

Défis en matière d’emploi

L’un des facteurs problématiques en ce qui a trait à la santé mentale est le nombre de personnes qui déclarent que les faibles salaires nuisent à leur capacité à joindre les deux bouts et qu’elles ont de la difficulté à avoir accès à des aliments frais et abordables. Ce problème a entraîné des changements dans le nombre de visites aux banques alimentaires. En Alberta, 20 % des visiteurs des banques alimentaires occupent un emploi, ce qui représente 6 points de pourcentage de plus que la moyenne nationale et indique que les salaires dans la province font augmenter le nombre de visiteurs. De plus, le nombre de personnes qui mentionnent une difficulté d’accéder aux emplois dans leur communauté est plus élevé de six points de pourcentage que la moyenne nationale. . Le taux de chômage de 5,7 % en Alberta est l’un des plus élevés au pays, tout comme le taux de chômage de longue durée, qui est le cas de 25 % des chômeurs.

Le coût de la vie aggrave la crise du logement

Il n’est pas étonnant que la combinaison des problèmes en santé mentale et en emploi ait mené à la volonté de réduire le coût des services publics en Alberta. Les résidents à faible revenu consacrent jusqu’à 55 % de leur revenu à des coûts fixes comme l’Internet, l’épicerie et le transport.. Si l’on tient compte du grand nombre de résidents qui consacrent plus de 30 % de leur revenu pour se loger, il reste peu d’argent à la fin du mois pour se sentir en sécurité financière.

Il y a un manque criant de logements à loyer modique dans l’ensemble de la province. Les taux d’inoccupation des unités locatives à Calgary sont à leur plus bas niveau depuis 2014, juste avant le début de la dernière récession liée aux produits de base. L’Alberta doit de toute urgence construire plus de logements à loyer modique. La construction n’a pas suivi le rythme de la croissance démographique au cours des dernières années, et moins de 5 % du parc locatif de Calgary est abordable pour les résidents qui gagnent moins de 36 000 $.

Alors que de plus en plus d’Albertains doivent composer avec le coût du logement et des biens de base, le nombre de visiteurs des banques alimentaires n’a cessé de croître. L’Alberta affiche l’un des taux de visites aux banques alimentaires les plus élevés au pays, ce qui indique clairement que de plus en plus de familles n’ont pas les moyens de se nourrir.

Après des années de gouvernement néo-démocrate (NPD), le PCU de l’Alberta, en 2019, a fondamentalement remodelé le contexte politique de la province. Le PCU s’est employé à réduire une partie des dépenses sociales prévues par le précédent gouvernement néo-démocrate. Il a notamment suspendu les augmentations régulières du salaire minimum et fait passer celui-ci de 15 $ à 13 $ pour les jeunes travailleurs.

De plus, la prestation pour enfants de l’Alberta et le crédit d’impôt à l’emploi familial de l’Alberta ont été fusionnés en un seul programme, la prestation pour enfants et familles de l’Alberta (PEFA) en juillet 2020. Les critiques soutiennent que la PEFA verse environ 40 millions de dollars de moins aux familles albertaines que les programmes distincts initiaux.

Dans l’ensemble, bien que certains progrès aient été réalisés dans le cadre de divers programmes, le gouvernement de l’Alberta n’a présenté que récemment un plan pour s’attaquer à l’abordabilité, le plan d’action pour l’abordabilité. Bien que les premières mesures montrent que le plan mène à des modifications législatives, le temps dira à quel point le programme est efficace. De plus, bien que l’Alberta ait mis en place une stratégie de logements à loyer modique dont elle avait grandement besoin en 2021, les progrès à cet égard ne sont pas clairs.

Les experts locaux estiment que pour lutter efficacement contre la pauvreté, le gouvernement doit :

  • financer et créer des programmes de soutien plus robustes;
  • améliorer l’accessibilité au logement à loyer modique et aux ressources en santé mentale;
  • répondre aux préoccupations liées à l’emploi précaire.

De plus, les experts locaux soutiennent que les décideurs doivent prioriser les groupes ayant des besoins particuliers – par exemple les peuples autochtones, les personnes seules faible revenu et les enfants – et que le gouvernement doit remédier au manque de ressources en santé mentale et promouvoir des programmes holistiques de nutrition dans les écoles à l’échelle de la province.

Le budget de l’Alberta pour 2023-2024 met l’accent sur d’importants investissements dans les soins de santé et l’éducation, avec des investissements minimes pour réduire la pauvreté et aucune nouvelle initiative pour le logement à loyer modique dans la province. Le budget comprenait des augmentations de l’aide sociale – par exemple, une augmentation de 6 % indexée à l’inflation pour la sécurité du revenu pour les personnes gravement handicapées (SRPGH), le soutien du revenu et le programme de prestations aux personnes âgées de l’Alberta, et 600 $ sur six mois pour le SRPGH, le soutien du revenu et les personnes ayant une déficience intellectuelle (PDD) –, mais ces augmentations sont minimes compte tenu de l’augmentation du coût de la vie.

À l’avenir, l’Alberta doit explorer d’autres façons de relever les défis croissants en matière de santé mentale et de dépendances dans la province, y compris des approches axées sur la santé et des mesures de soutien financier pour réduire le lourd fardeau financier des personnes et des familles à faible revenu.

Responsabilités
    1. Présenter une stratégie provinciale de réduction de la pauvreté

Bien que l’Alberta ait fait d’importants progrès dans la réduction de la pauvreté infantile entre 2015 et 2020 (baisse de 8 points de pourcentage) grâce à ses prestations familiales provinciales et à l’Allocation canadienne pour enfants, l’absence d’un plan complet comportant des objectifs et des indicateurs clairs nuit à la capacité du gouvernement et des intervenants de travailler ensemble dans une vision commune.

 

Logements à loyer modique
  1. Élargir la prestation temporaire d’aide au loyer à tous les Albertains en attente d’un logement à loyer modique

Environ 24 000 Albertains attendent actuellement un logement à loyer modique subventionné. Grâce à un financement conjoint du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial, la prestation temporaire d’aide au loyer offre jusqu’à deux ans de soutien variant entre 140 $ et 340 $ par mois, selon la taille du ménage. Elle vise à aider les Albertains qui travaillaient, mais qui se sont récemment retrouvés sans emploi. Pour éviter que les Albertains ne basculent dans la pauvreté ou se retrouvent en situation d’itinérance, le programme devrait être élargi pour couvrir tous les résidents sur une liste d’attente pour un logement à loyer modique.

  1. Consacrer 0,5 % du budget provincial chaque année à la construction de logements locatifs à loyer modique

Nous recommandons à la province d’établir un fonds pour accélérer la construction de logements, doté de nouveaux fonds dédiés qui représenteraient au moins 0,5 % du budget annuel de fonctionnement et d’immobilisations de la province, ce qui démontrerait son leadership. Rien qu’en 2023, ce fonds fournirait près de 350 millions de dollars en financement de nouvelles constructions. Le fonds pourrait être réparti entre plusieurs voies de financement afin d’offrir une combinaison de mesures de soutien aux fournisseurs sans but lucratif pour l’acquisition de terrains et la préservation du parc locatif existant, d’élargissement des subventions en capital et l’offre d’incitatifs fiscaux aux promoteurs des marchés afin d’inclure une partie d’unités à loyer modique dans le cadre de nouveaux projets.

 

Soutien adéquat du revenu
  1. Transformer le paiement d’abordabilité de 600 $ en une prestation étendue pour les familles de l’Alberta qui soutienne tous les ménages de travailleurs gagnant moins de 50 000 $

Dans le cadre de son plan d’abordabilité, l’Alberta avait déjà annoncé des paiements ponctuels de 600 $ aux familles avec des enfants et des aînés dont les revenus sont inférieurs à 180 000 $. Ce plan excluait les résidents les plus pauvres qui sont célibataires. Un futur gouvernement devrait rendre ce paiement permanent, mais dans le cadre d’un supplément de revenu étendu pour les familles qui gagnent jusqu’à deux fois le montant correspondant au seuil de pauvreté.

  1. Augmenter et indexer l’aide au revenu de l’Alberta

Les prestations d’aide sociale des Albertains qui ne sont pas handicapés de façon permanente sont parmi les moins généreux au Canada, couvrant moins de 40 % du seuil de pauvreté pour une personne seule vivant à Calgary. Un futur gouvernement provincial doit prendre des mesures pour rectifier cette situation. L’an dernier, le gouvernement de l’Alberta a annoncé un plan pour réinstaurer l’indexation des prestations, après l’avoir annulée à son arrivée au pouvoir en 2019. Bien que cette mesure ait permis une augmentation de 6 % des prestations à compter de janvier, elle ne compense que la récente période d’inflation de 2021 à 2022. Une nouvelle hausse de 6 % rétablirait approximativement les prestations à leur niveau précédent et mettrait fin à la « taxe » que constitue l’inflation des résidents les plus pauvres de la province.

 

Travail décent bien rémunéré
  1. Augmenter le salaire minimum à 17 $ l’heure et l’indexer en fonction de l’inflation à venir

Les Albertains les moins bien payés n’ont pas vu leur salaire minimum augmenter depuis cinq ans, alors même que l’inflation a grimpé à son plus haut depuis 40 ans. La Colombie-Britannique a fait passer son salaire minimum à 16,75 $ l’heure cet été, de sorte qu’une augmentation parallèle du salaire minimum de l’Alberta ne compromettrait pas les emplois ou la compétitivité avec les employeurs de la région.

  1. Instaurer une subvention « Alberta Opportunities » pour les Albertains à faible revenu qui font la transition vers la formation de préapprentissage

Un emploi qui offre un bon salaire ou un salaire décent est l’un des moyens les plus durables de réduire la pauvreté. Compte tenu de l’objectif établi de la province d’accroître les possibilités dans les métiers spécialisés et de réduire le nombre de postes vacants, nous recommandons que le gouvernement provincial instaure une subvention « Alberta Opportunities » qui récompenserait les Albertains à faible revenu recevant des prestations d’aide sociale qui souhaitent suivre une formation de préapprentissage ou poursuivre un programme complet de formation en classe. En reconnaissance de cet engagement, la province paierait un montant unique pour une durée maximale de six mois de soutien social en deux versements, le premier au moment de l’inscription et le deuxième après confirmation de la participation. Ce programme pourrait être financé en partie par la Subvention canadienne pour l’emploi.

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