Lutter contre la précarité menstruelle en collaboration avec Femmes et Égalité des genres Canada

Chaque jour, des millions de personnes sont privées de leur plein potentiel parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer des produits pour les règles.

Dans l’ensemble du réseau de 5 100 banques alimentaires et organismes communautaires du Canada, ces organismes st à même de constater à quel point beaucoup trop de femmes sont contraintes de choisir entre acheter des produits menstruels ou de la nourriture en quantité suffisante.

Il ne fait aucun doute que dans un contexte où les Canadiens peinent à joindre les deux bouts, l’achat de serviettes hygiéniques, de tampons et d’autres produits menstruels ne devrait pas être une source de pression financière supplémentaire.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, qui aura lieu le 28 mai, Banques alimentaires Canada reconnaît la nécessité d’offrir un meilleur accès aux produits menstruels et de soutenir la santé menstruelle et l’équité.

Banques alimentaires Canada se réjouit de travailler avec Femmes et Égalité des genres Canada dans le cadre d’un projet pilote d’envergure nationale de 22,9 millions de dollars visant à lutter contre la précarité menstruelle au Canada dont l’objectif est double :

  • Mettre à l’essai une approche nationale visant à offrir un accès gratuit à des produits menstruels à diverses communautés à faible revenu au Canada
  • Accroître l’éducation et la sensibilisation sur la connaissance des produits menstruels, des bonnes pratiques et de la stigmatisation des règles

Financé par Femmes et Égalité des genres Canada, nous avons mis sur pied un projet pilote national pour le Fonds d’équité menstruelle, en association avec des organismes de partout au Canada afin d’offrir des produits menstruels aux personnes qui éprouvent de la difficulté à s’en procurer. Ce projet est aussi l’occasion de renforcer les activités de sensibilisation existantes visant à familiariser les Canadiens à la pauvreté menstruelle et de combattre la stigmatisation associée aux menstruations.

« Ce projet pilote revêt une très grande importance en raison de l’effet néfaste causé par l’inégalité menstruelle sur les plans physique et mental » déclare Kirstin Beardsley, chef de la direction de Banques alimentaires Canada. Avec le soutien du réseau de banques alimentaires et d’organismes communautaires, nous nous engageons à travailler en collaboration afin de veiller à ce que les personnes qui ont le plus besoin de ces produits y aient accès. Nos activités d’éducation et de sensibilisation du public visent à éliminer les obstacles et à susciter le dialogue sur les menstruations afin de favoriser une plus grande inclusivité et une meilleure compréhension.

Dans le cadre du projet pilote, Banques alimentaires Canada a acheté et distribué plus de 74,5 millions de produits pour aider 3,5 millions de personnes à faible revenu dans les communautés de chaque province et territoire, y compris les communautés marginalisées comme les communautés autochtones, les réfugiés, les personnes qui sont sans logement, les personnes trans et non binaires et les personnes vivant dans les régions rurales et éloignées.

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, la directrice générale du bureau de l’ACSM de Cariboo Chilcotin, Tereena Donahue indique que l’offre de produits menstruels gratuits a profité aux clientes de leur région.

« Si l’on élimine l’obstacle du coût, chaque personne est en mesure de s’occuper de son hygiène menstruelle avec dignité sans vivre de stress supplémentaire lié aux contraintes financières. Leur bien-être physique s’améliore, tout comme leur santé émotionnelle et mentale, favorisant ainsi un sentiment de dignité et d’autonomisation, ajoute-t-elle. Les clientes n’ont plus à s’inquiéter de l’accès à ces ressources ni à compromettre leur hygiène en raison de leur quantité limitée. Cela a contribué à créer un environnement plus sécuritaire et plus hygiénique pour l’ensemble des membres de nos programmes. »

À la Just Friends Food Bank de Stanley, au Nouveau-Brunswick, les employés ont constaté que les clientes doivent souvent choisir entre payer des factures, de la nourriture ou des produits pour les règles. Pour les personnes vivant dans la pauvreté, même un seul paquet de serviettes hygiéniques peut faire une énorme différence.

« Nous avons réalisé que dans notre communauté, la nécessité d’avoir accès à des produits menstruels gratuits ne se limitait pas à nos clients et aux élèves de l’école, explique le personnel.

« Je suis non binaire, et le fait que j’ai accès ici à des produits menstruels sans me faire poser de questions ni me faire juger permet de réduire considérablement mon anxiété. Je n’ai pas à subir les regards et l’embarras que j’éprouve lorsque je dois les acheter en ville. Ce programme est extraordinaire, merci. »

– Témoignage d’une personne cliente de la Just Friends Food Bank

À Cambridge, en Ontario, un livreur bénévole a déclaré qu’il avait constaté le poids des menstruations dans la vie de tous les jours et le coût qui y était associé.

« Je n’ai jamais pensé à l’importance de ce genre de choses, car j’ai grandi au Royaume-Uni dans un foyer plutôt composé d’hommes et les menstruations n’étaient pas un sujet de conversation; au début, je me sentais donc mal à l’aise de devoir livrer ça », dit-il. Dans un centre communautaire, la réceptionniste m’a parlé de l’importance de l’accès à ces produits, et j’ai alors réalisé les coûts que cela représentait pour une femme. Il m’apparaît aujourd’hui logique qu’une banque alimentaire distribue ces produits au même titre que de la nourriture. »

« J’ai des menstruations très abondantes et le fait de pouvoir me procurer suffisamment de serviettes et de tampons me soulage beaucoup, cela m’a permis d’économiser plus de 40 $ ce mois-ci. Ça peut paraître peu, mais pour moi qui dépends des prestations du POSPH, c’est l’équivalent d’une semaine d’épicerie. »

– Témoignage d’une cliente de la Cambridge Food Bank

Sandra Cascaden, gestionnaire de la banque alimentaire St. Joseph’s de Mission en C.-B., ajoute que la capacité d’agir et de faire un choix pour les clients est soutenue dans le cadre du projet pilote par une sélection de produits menstruels, y compris des options réutilisables.

« Je suis impressionnée de voir notre jeune génération et les femmes immigrantes s’intéresser à des produits réutilisables, déclare Sandra Cascaden. Deux adolescentes philippines étaient très enthousiastes parce jusqu’ici, leur mère leur cousait des serviettes avec de vieux tissus. C’était un bonheur de les sentir si reconnaissantes. »

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE FONDS D’ÉQUITÉ MENSTRUELLE