Près de la moitié des clients desservis par la banque alimentaire Niqinik Nuatsivik Nunavut (BANNN) à Iqaluit ont moins de 18 ans. Par conséquent, la BANNN vise à offrir certaines options alimentaires que les enfants ont tendance à apprécier. L’une des options est un produit appelé « pâtes de différentes formes en sauce » de la Fondation pour le BIEN, un partenaire de Banques alimentaires Canada qui collabore avec les fabricants pour obtenir des aliments à forte demande sans profit ou à des prix très réduits.

Lorsque la BANNN a communiqué avec Banques alimentaires Canada au printemps 2025 pour demander une nouvelle palette de cet aliment populaire, notre équipe de logistique a vraiment voulu y arriver. Toutefois, Iqaluit n’est pas directement accessible par la route depuis le sud, et les navires de charge n’étaient pas réalisables à cette période de l’année en raison de la glace en mer.
La livraison par avion était théoriquement possible, mais très coûteuse. Heureusement, Banques alimentaires Canada s’appuie sur des partenaires logistiques qui font don de leurs services ou qui lui offrent des tarifs spéciaux. Dans ce cas-ci, Purolator a transporté gratuitement la palette à Iqaluit.
« Grâce à leur aide, nous avons coordonné une expédition de fret aérien à Iqaluit, explique Mark LeBlanc, directeur de la distribution et de la logistique de Banques alimentaires Canada. Pour le contexte, [payer pour le transport] aurait coûté trois fois l’achat de nourriture! Nous sommes très reconnaissants de l’aide de Purolator. Ce don en nature de services faisait partie d’un partenariat continu que nous avons la chance d’avoir élaboré avec cette entreprise postale. »
Relever les défis liés à l’expédition
Les personnes vivant dans le Nord sont touchées de façon disproportionnée par l’insécurité alimentaire. Les communautés doivent composer avec les effets des inégalités passées et présentes, le manque de possibilités d’emploi et le coût élevé des aliments. En raison des pressions sur les sources et les systèmes alimentaires traditionnels qu’exercent les changements climatiques, de nombreuses communautés ont besoin d’avoir accès à des aliments traditionnels récoltés localement et à des aliments commerciaux abordables.
L’expédition de nourriture dans le Nord peut présenter de nombreux obstacles, notamment les conditions variables des routes de glace, les intempéries, le manque d’infrastructures et les coûts de transport. Toutefois, Banques alimentaires Canada et des partenaires logistiques comme Purolator sont à la hauteur du défi, car toutes les Canadiennes et tous les Canadiens méritent d’avoir accès à la nourriture dont ils ont besoin, peu importe la région géographique où ils se trouvent. Jusqu’à présent cette année, de janvier à juin 2025, nous avons travaillé ensemble pour distribuer plus de 106 594 kilogrammes de nourriture aux communautés du Nord.
« Nous ne nous sentons plus seuls. »
En plus de faciliter l’expédition de denrées, le programme du Nord de Banques alimentaires Canada vise à réduire l’insécurité alimentaire dans les communautés nordiques de la façon suivante :
- soutenir le réseau du Nord, un groupe croissant d’intervenants qui travaillent ensemble pour faire progresser la sécurité alimentaire dans le Nord;
- investir dans des solutions communautaires, y compris, sans s’y limiter, les banques alimentaires;
- financer ce qui est nécessaire, comme l’infrastructure;
- plaider en faveur des changements systémiques de politiques qui s’attaquent aux causes profondes de l’insécurité alimentaire.
Nos employés du programme du Nord, Jay Stevens et Nolan Wadsworth Polkinghorne, aident à établir les relations nécessaires à la mise en œuvre de ces stratégies. L’hiver dernier, par exemple, ils ont visité Baker Lake, au Nunavut, où vivent environ 2 000 personnes. Leur premier arrêt a été la Abluqta Society, une entreprise sociale locale qui gère une banque alimentaire. Abluqta veut dire « Laissez-nous avancer » en inuktitut.

C’était l’assemblée générale annuelle de la Abluqta Society, et plus de 60 membres très engagés de la communauté étaient présents. Dans cette atmosphère accueillante, MM. Stevens et Polkinghorne ont présenté Banques alimentaires Canada comme un partenaire potentiel dans les efforts visant à améliorer l’accès aux aliments dans la région.
« Lorsque vous créez un lien, vous demandez aux gens comment ils perçoivent la sécurité alimentaire du point de vue de leur communauté, explique M. Stevens. C’est à chaque communauté de décider ce qu’elle veut faire, et nous sommes là pour la soutenir autant que possible. »
À Baker Lake cette année, cela s’est concrétisé par le partage d’information avec les dirigeants de la Abluqta Society au sujet des dernières possibilités de subvention offertes par Banques alimentaires Canada, ainsi que par l’organisation d’un soutien consultatif pour leurs demandes. Stevens et Polkinghorne ont également mis la Abluqta Society en relation avec la Wiiche’iwaymagon Buying Alliance, un groupe de conseils tribaux, d’organismes autochtones et de banques alimentaires qui négocie ensemble des prix réduits pour les aliments et l’équipement de récolte.
« Une semaine plus tard, ils ont commencé à assister aux réunions de Wiiche’iwaymagon, et ils ont fini par devenir membres, raconte M. Polkinghorne. Cela leur donnera un plus grand pouvoir d’achat et leur donnera accès à 25 produits alimentaires de base livrés régulièrement dans la communauté. »
Toutefois, quelques mois plus tard, en mars 2025, de la moisissure noire a été détectée dans le bâtiment qui accueillait la Abluqta Society, qui s’est vue obligée de chercher un nouveau site. Cela est plus facile à dire qu’à faire dans les petites communautés du Nord, où il n’y a pas beaucoup d’espace vacant et où l’édification de nouveaux bâtiments coûte incroyablement cher.
Entre-temps, les membres du réseau de banques alimentaires d’Abluqta font tout ce qu’ils peuvent sans leur propre espace, comme distribuer des bons alimentaires aux aînés. Alors qu’ils traversent cette crise, leurs liens avec Banques alimentaires Canada, ses partenaires du programme du Nord et Wiiche’iwaymagon leur apporteront un plus grand réseau de soutien. « Beaucoup de banques alimentaires et d’organismes communautaires dans le Nord ont le sentiment d’être et d’agir seuls dans leur région respective, affirme M. Stevens. Nous les aidons à bâtir leur réseau, ce qui contribue à maintenir l’élan de soutien dont ils ont besoin. Quand nous leur rendons visite, ils nous disent souvent quelque chose qui ressemble à ceci : “Quelqu’un a répondu à l’appel. Nous avons trouvé un partenaire pour nous aider à régler les problèmes d’insécurité alimentaire. Nous ne nous sentons plus seuls”. »