Les bénévoles sont l’épine dorsale des banques alimentaires. Ils consacrent leur temps, leur énergie et leur attention à répondre aux besoins des clients, qu’il s’agisse de doter l’entrepôt, de livrer des repas indispensables par mauvais temps ou d’aider les personnes en situation d’insécurité alimentaire à accéder à des soutiens sociaux et à des liens communautaires.
Banques alimentaires Canada ne recueille pas de statistiques sur l’âge des bénévoles des banques alimentaires. Toutefois, des statistiques canadiennes générales montrent à quel point les personnes âgées sont essentielles pour les organismes bénévoles, qui comprennent la plupart des banques alimentaires. À l’occasion de la Journée nationale des aînés, nous soulignons le rôle indispensable des personnes de plus de 55 ans dans tout ce que le réseau de banques alimentaires accomplit.
Selon Statistique Canada, les jeunes groupes démographiques, comme les adolescents, font du bénévolat aux taux les plus élevés, mais les personnes âgées – en particulier celles de 65 à 74 ans – contribuent le plus d’heures de tous les groupes d’âge à la main-d’œuvre bénévole du Canada, tant individuellement qu’en tant que groupe. En fait, le bénévole âgé moyen accorde 231 heures de son temps par année!
Toutefois, les personnes âgées donnent souvent beaucoup plus que du temps. Voici un bref aperçu de l’incidence profonde et exceptionnelle de leurs services.
Aller jusqu’au bout
L’été dernier, George et Erlinda Biondic – 73 et 85 ans respectivement – ont recueilli des milliers de dollars pour les banques alimentaires lorsqu’ils ont entrepris et terminé une randonnée ambitieuse : le chemin de l’Île, un parcours de 700 kilomètres qui entoure l’Île-du-Prince-Édouard.
Les deux Biondic sont des athlètes accomplis, chacun ayant établi des records d’ultra-marathon dans sa catégorie d’âge. En 2023, George a établi trois nouveaux records canadiens en parcourant 550 kilomètres en six jours, tandis qu’en 2022, Erlinda a établi un record mondial pour les femmes de plus de 80 ans en parcourant 403 kilomètres en six jours. La marche du couple autour de la province leur a permis d’amasser de l’argent pour une cause qu’ils soutenaient, tout en faisant ce qu’ils aimaient.
Pour parcourir l’Île-du-Prince-Édouard, ils ont utilisé leur propre véhicule qu’ils ont rempli de nourriture et qu’ils ont surnommé « la cuisine », ainsi qu’une minifourgonnette louée avec suffisamment d’espace pour dormir, qu’ils appelaient « la chambre à coucher ». Stationnant ces véhicules à des points stratégiques chaque jour, les Biondic parcouraient ensuite une section du sentier avant de récupérer les véhicules et de passer la nuit sur des sites de camping en cours de route.
George Biondic a décrit comment chaque matin, le couple se levait à 4 h du matin, faisait ses préparatifs et partait pour parcourir plus de 20 kilomètres dans la journée. Le couple a utilisé des cartes en papier pour planifier les itinéraires, un choix que George reconnaît maintenant comme peu judicieux. « Malheureusement, Google Maps était un concept étranger pour nous », a-t-il déclaré à The Auroran. Leurs cartes en papier n’avaient souvent pas le nom de toutes les routes locales, ce qui les a occasionnellement amenés sur le mauvais chemin.
Mais le duo a persévéré. Alors qu’ils faisaient le tour de l’île, leur réputation les précédait. Les gens du coin les ont acclamés et ont même offert de les nourrir.
Le couple est retourné chez lui en toute sécurité en juillet, après avoir amassé plus de 7 000 $ pour la banque alimentaire Aurora de la ville ontarienne où ils habitent. Le duo Biondic décrit cette expérience comme le défi physique le plus difficile qu’il ait jamais entrepris, ce qui est très impressionnant, compte tenu de leurs exploits sportifs combinés. Mais lorsqu’on leur a demandé s’ils envisageaient un jour de raccourcir leur marche, ils ont affirmé fermement que s’arrêter n’était pas une option. « Nous ne pouvions pas, ont-ils déclaré à The Auroran. Pas tant que les gens continuent d’avoir besoin de nourriture. Nous savions que nous devions continuer. »
Créer un « chez soi »
L’expérience et les liens profonds des personnes âgées peuvent souvent faire une différence importante dans les banques alimentaires, qui sont des carrefours de connexion et de transformation. C’était certainement le cas pour Lawrence Shebib. Au début de 2025, Shebib a reçu la Médaille du couronnement du Roi Charles III pour ses services à la banque alimentaire North Syndey en Nouvelle-Écosse. Shebib, âgé de 82 ans, est le directeur général de l’organisme et a consacré 51 ans à la banque alimentaire et aux projets qui y sont associés. Le plus récent projet de la banque alimentaire a permis de créer des logements abordables pour les personnes âgées de la région.
Comme Shebib l’a dit au Cape Breton Post, le projet de logement a commencé lorsque la banque alimentaire a emménagé dans un bâtiment scolaire désaffecté. Au même moment, Shebib et ses collègues ont remarqué que les besoins de nombreuses personnes âgées qui franchissaient leur porte allaient au-delà de la nourriture.
« On voulait pouvoir en faire plus pour nos clients, dit-il, et on voyait que les personnes âgées nécessitaient plus de logements. »
Ayant de l’expérience en construction, Shebib a contribué à la transformation des salles de classe et des bureaux de l’ancienne école en nouveaux logements locatifs accueillants. Au début de l’été 2025, dix-neuf logements nouvellement construits ont officiellement ouvert leurs portes à leurs nouveaux locataires. L’édifice a été nommé Cora’s Place en l’honneur de Cora Shebib, la défunte épouse de Lawrence, également une bénévole précieuse de longue date dans les banques alimentaires.
La Médaille du couronnement remise à Shebib reconnaît à juste titre ses contributions et rend justice à l’organisme élargi de la banque alimentaire, qui possède également un dépôt de vêtements et une cuisine communautaire.
Un soutien à long terme
C’est encourageant de voir des bénévoles âgés des banques alimentaires honorés pour leur temps, leur dévouement et leur énergie par leurs communautés, comme lorsque la Légion royale canadienne de Powassan, en Ontario, a organisé pour Betty Leblanc, bénévole depuis 20 ans, une célébration (en secret, bien sûr, par des amis, des membres de la famille et des membres du conseil municipal). Leblanc, aujourd’hui âgée de 86 ans, a commencé à faire du bénévolat à la banque alimentaire après le décès de son mari en 2004, alors que l’organisme n’avait que quelques années. Aujourd’hui, elle est une contributrice indispensable qui a vu cette banque alimentaire qui n’offrait que des aliments en conserves se transformer en organisme qui propose des fruits et légumes frais provenant d’agriculteurs locaux et des produits alimentaires spécialisés, alors que la demande pour ces services a augmenté.
La passion de Betty Leblanc pour le bénévolat est plus forte que jamais. « Il y a tellement de gens qui ont besoin du soutien de la banque alimentaire, a-t-elle dit. Ce n’est pas un travail pour moi, car c’est un plaisir d’aider tant de personnes. »
Une valeur incroyable
Banques alimentaires Canada remercie de tout cœur les contributeurs chevronnés qui se présentent, élèvent la barre et changent réellement la vie des autres.
Qu’ils utilisent leur endurance dans le cadre de marathons pour amasser des fonds, qu’ils créent des liens solides dans le cadre de leur service à long terme ou qu’ils soutiennent des projets connexes dont les banques alimentaires ont grandement besoin, comme le logement abordable, les personnes âgées apportent une valeur incroyable aux banques alimentaires d’un océan à l’autre. Elles inspirent tant les jeunes que les moins jeunes à célébrer leurs réalisations – et peut-être même à se joindre à eux.